Les Franciscaines missionnaires de Marie, « prêtes à aller partout » (I)

Par Sr Véronique Boucher, déléguée au chapitre de la Province France–Suisse

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ROME, Lundi 17 novembre  2008 (ZENIT.org) – Une Franciscaine missionnaire de Marie est «vouée à la mission universelle, prête à aller partout », confie Sr Véronique Boucher à qui nous avons demandé, à l’occasion du chapitre général des Franciscaines missionnaires de Marie, d’expliquer en quoi consiste ce «Chapitre» et le charisme de cette communauté riche de l’expérience de plus de 7000 sœurs, réparties dans plus de 850 communautés et dans 76 pays : elles ont pu suivre le déroulement du chapitre notamment grâce à Internet ! Nous publions ci-dessous la première partie de cet entretien.

Zenit – Sœur Véronique, les Franciscaines missionnaires de Marie, qu’on appelle affectueusement les FMM, terminent à Grottaferrata, près de Rome, leur Chapitre général… Qu’est-ce qu’un Chapitre général ?  Qui y participe ? Et qu’y fait-on ? 

Sr Véronique Boucher – Le terme « chapitre » dérive d’un usage monastique. Les moines se réunissaient chaque jour comme communauté pour écouter une lecture de la règle. Cette réunion a , peu à peu , inclus la discussion et les décisions concernant l’application de la Règle. Le lieu a fini par s’appeler la salle du chapitre et l’assemblée, elle-même, le Chapitre. Au 13ème siècle, on a exigé des Chapitres généraux pour tous les instituts religieux. 

Le Chapitre général est un organe de gouvernement dans un Institut religieux. Il a autorité pour évaluer la situation de l’Institut, prendre des décisions, définir son orientation pour les années à venir et élire la Supérieure générale et son Conseil. C’est le seul corps de gouvernement dans la vie religieuse qui agit réellement selon un modèle collégial, dans le sens que toutes les participantes ont égalité de voix. Les parties officielles d’un Chapitre sont la convocation, la célébration et la confirmation. Auparavant des pistes de réflexion communiquées à toutes les communautés ont permis un même cheminement et une sensibilisation de toutes les sœurs à travers le monde, au thème du Chapitre général qui était cette fois : « Franciscaines missionnaires de Marie,  appelées à vivre la kénose du Christ, dans une fidélité créative et en solidarité avec le monde en souffrance ». Pendant les mois de septembre et d’octobre nous avons donc vécu cette célébration du Chapitre qui s’est bien terminée par la confirmation des Actes du Chapitre. 

Les participantes à ce chapitre sont d’abord la Supérieure Générale, son conseil, la secrétaire et l’économe générale. La Supérieure Générale étant celle qui est lien d’unité dans l’Institut, qui promeut son animation spirituelle dans l’esprit de St François et de la bienheureuse Marie de la Passion, qui encourage le développement et le dynamisme apostolique et reste en contact avec les provinces et les communautés.

Et puis, à elles, se joignent toutes les provinciales – qui gouvernent et animent l’Institut au niveau d’un ou plusieurs pays regroupés – et les déléguées, représentant les 50 provinces  réparties dans le monde. Au total nous étions 120 capitulaires (le nom donné aux sœurs qui participent à un Chapitre). 

Zenit – C’est une expérience de communion fraternelle qui vous fortifie ? 

Sr Véronique Boucher – Le Chapitre général c’est « l’Institut en dialogue ». Un temps durant lequel, dans la solidarité, nous pouvons prendre conscience de nous-mêmes et exprimer ce qui fait notre réalité, nos préoccupations, nos attentes, afin de regarder ensemble vers l’avenir, dans un discernement, sans nous centrer exclusivement sur nous-mêmes, mais pour découvrir ce à quoi l’Esprit veut nous mener pour répondre aux besoins de l’Eglise et du monde. Au début du Chapitre, l’Esprit nous a poussé à sortir de nos sécurités, à nous laisser désinstaller pour cheminer ensemble vers l’avenir… Ce temps de grâce que Dieu nous a donné nous a invitées à de profonds changements. Il s’est vécu comme une expérience pascale et ne peut que nous fortifier dans le corps même de l’Eglise Universelle. 

Zenit – Comment faire profiter toute la congrégation de ce dynamisme vécu à Grottaferrata ? 

Sr Véronique Boucher –  Cette année toute la congrégation a pu, grâce aux moyens de communication Internet, profiter chaque jour du vécu du chapitre. En effet une « page web » de nouvelles, agrémentée de photos, relatant les grandes lignes de travail de la journée a été réalisée quotidiennement par l’équipe de communication du chapitre et cela dans les trois langues officielles de l’Institut : l’anglais, l’espagnol et le français. Notre site est http//www.fmm.org.

Pour atteindre toutes nos sœurs, dans des missions lointaines sans Internet, des communiqués ont été rédigés et expédiés aux secrétaires provinciales chargées de les faire parvenir.

Un DVD ainsi qu’un journal ont été réalisés pour faire revivre les temps forts de ce chapitre. Un CD rempli de photos a été également confectionné. Tout ce matériel va aider chaque provinciale et déléguée à transmettre le déroulement du chapitre, son contenu et les lignes d’actions choisies pour le vécu de nos six prochaines années. 

Zenit – Combien de pays représentez-vous ? Et combien de communautés ? 

Sr Véronique Boucher – De 81 nationalités, nous sommes organisées en 50 « provinces » qui regroupent 76 pays dans le monde. Nous vivons en 856 communautés. A ce chapitre nous étions près de 160  sœurs de 44 nationalités différentes, les capitulaires, mais aussi des sœurs qui ont permis le bon fonctionnement de la rencontre : secrétaires, traductrices, rédactrices, sœurs qui ont assuré toute la logistique… 

Zenit – C’est donc un vrai dialogue des cultures qui a aussi lieu pendant le chapitre ? 

Sr Véronique Boucher – Oui, dans notre assemblée, les échanges ont été riches de par la diversité des cultures, des réalités auxquelles nous appartenons. Mais ce dialogue est parfois difficile car toutes ne possèdent pas totalement l’une des 3 langues de l’Institut, d’où nécessité de beaucoup d’écoute, d’explications, de dialogue. Par exemple, une sœur d’Asie doit d’abord accueillir l’expression en anglais en général, puis la traduire dans sa propre langue et culture, pour ensuite revenir dans un échange. Et souvent un mot n’a pas la même signification dans sa pensée.

Chaque soir, pour ainsi dire, nous allions à la découverte d’une province avec ses réalités, l’expression de la vie FMM de nos sœurs, la vie de l’Eglise, la vie des hommes et femmes du pays, cela grâce à un CD ou à un Power Point présentés par nos sœurs. 

(Fin de la première partie)

Propos recueillis par Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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