ROME, Mercredi 26 novembre 2008 (ZENIT.org) – « Merci Galilée », dit le P. José G. Funes, directeur de l’observatoire astronomique du Vatican, à la Une de L’osservatore Romano du 27 novembre, alors que l’année 2009 sera l’année de l’astronomie.
Au moment où cette année va commencer, fait observer le jésuite, il est inévitable de poser une question qui a marqué le débat sur « le rapport entre la foi et la science » : « quelle est la position de l’Eglise sur le cas Galilée ? »
Allons d’abord à sa conclusion : « Il serait injuste de dire que l’Eglise s’est engagée dans les sciences seulement après Galilée : il est lui-même la preuve de cet engagement, déjà alors pluriséculaire. Peut-être n’y aurait-il pas eu de Galilée sans l’Eglise catholique. Et peut-être n’y aurait-il pas eu d’Observatoire du Vatican sans Galilée ».
D’emblée, le P. Funes avertit : « Je ne peux pas répondre en tant qu’expert ni comme personne neutre. J’appartiens à l’Eglise. Et j’en sais suffisamment pour me rendre compte que la complexité du sujet empêche probablement d’arriver à des conclusions claires et distinctes. Je pense qu’on ne pourra jamais clore le cas Galilée de façon satisfaisante pour tous. Je crois que l’humanité et l’Eglise doivent lui être reconnaissantes pour son engagement en faveur de Copernic et de l’Eglise même ».
Il déplore que « l’opposition de certains hommes d’Eglise à Galilée ait laissé des blessures qui sont encore ouvertes aujourd’hui ». Mais il rappelle que « l’Eglise d’une certaine façon a reconnu ses erreurs », même si « on pouvait peut-être faire mieux : on peut toujours mieux faire ».
Il souligne que la première question en jeu dans ce débat, c’est « l’herméneutique biblique ». Il cite le discours de Benoît XVI à l’assemblée plénière de l’Académie pontificale des Sciences : « Galilée voyait la nature comme un livre dont Dieu est l’auteur comme il est l’auteur des Ecritures ».
Le « second conflit » était, précise le P. Funes, d’ordre « pastoral ». « Je crois, rappelle-t-il, que Jean-Paul II a donné une règle d’or que nous devons toujours avoir présente à l’esprit lorqu’il a averti les théologiens qu’il est de leur devoir « de se tenir informés régulièrement des acquis scientifiques pour examiner (…) si c’est le cas ou non d’en tenir compte dans leur réflexion ou de réviser leur enseignement ». »
« Pour qui a la foi, fait observer le P. Funes, l’histoire n’est pas seulement l’histoire des sciences, mais l’histoire du salut. De ce point de vue, nous devons remercier Dieu pour nos péchés qui nous permettent de faire l’expérience de sa miséricorde. C’est justement cela que l’Eglise célèbre lorsqu’elle chante l’Exultet de la veillée pascale : O felix culpa. Dans ce sens, j’espère que ce qui a été – et peut-être est encore – un terrain de conflit, pourra devenir un terrain de rencontre, de dialogue. D’aucuns pourront dire que c’est une attitude un peu ingénue. Mais nous ne devons pas arrêter de rêver. Si nous le faisions, nous cesserions d’être humains ».
L’OR de ce jeudi 27 novembre propose aussi une réflexion du cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone sur Galilée, sous le titre : « Quatre cents ans après Galilée, le rapport entre foi et science, congrès à Rome. Deux ailes pour voler vers la vérité ».
Ce congrès s’est en effet ouvert aujourd’hui, 26 novembre à Rome, au centre « Santo Spirito in Sassia ». Le quotidien du Vatican publie intégralement l’intervention du cardinal Bertone.