ROME, Mardi 24 mars 2009 (ZENIT.org) – Dans un pays comme Cuba, où les demandes de construction d’églises peuvent être renvoyées à plusieurs années, l’autorisation accordée par le gouvernement de restaurer totalement quatre grandes églises de La Havane est vue comme un des signes les plus prometteurs d’une amélioration des relations entre les responsables catholiques et l’administration de Raúl Castro.
Quelques semaines après l’approbation du projet, l’œuvre internationale catholique Aide à l’Eglise en détresse (AED), qui s’occupe des chrétiens persécutés et souffrants, a fait don de 6.000 euros aux réalisateurs.
Parmi les édifices devant être restaurés, figurent de très anciennes structures de l’Eglise de Cuba dont la construction remonte à la moitié du XVIIIe siècle et quelques exemples de style colonial espagnol.
Une de ces églises est celle de Guira de Melena, qui a besoin d’une restauration immédiate de sa toiture, une opération considérée comme prioritaire par les évêques de l’île. La chapelle de Saint Joseph de Lidice demande en revanche d’être repeinte et nécessite de nouvelles portes et fenêtres, tout comme une restructuration des installations électriques.
Le plus ancien batiment à réparer est l’église paroissiale de Saint-François-Xavier, qui a besoin d’une restauration totale, alors que d’autres travaux seront nécessaires à l’église Nostra Signora della Medaglia Miracolosa, édifiée en 1960, durant les deux années qui se sont écoulées entre la prise du pouvoir par les communistes et les restrictions imposées à l’Eglise par Fidel Castro.
Un porte-parole de l’AED souligne que « le fait que ces travaux de restructuration, qui demanderont beaucoup de temps, aient reçu un feu vert représente un pas fondamental pour les rapports entre l’Etat et l’Eglise ».
« Cela montre que depuis que Raúl Castro a remplacé son frère Fidel, à la présidence, un nouveau rapport avec l’Eglise, où les catholiques et les chrétiens en général ne sont plus vus automatiquement comme des ennemis, est en train de voir le jour. Certes, la route à parcourir est encore longue, mais ceci nous donne déjà des raisons d’espérer ».
« Il est fondamental que l’AED soit aux côtés des fidèles de Cuba, de manière à ce que lorsque se présente des occasions comme celle-ci, les évêques puissent s’adresser à nous, et compter sur notre disponibilité à les aider » .
L’autorisation de restaurer ces quatre églises dénote des changement de comportements de la part du gouvernement vis-à-vis de l’Eglise.
En février 2008, le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat, a inauguré le tout premier bâtiment de l’église à avoir été construit sur autorisation récente des autorités : une résidence pour les évêques et des bureaux pour le diocèse de Guantánamo, créé il y a dix ans.
Ces restructurations sont source d’espérance après presque 30 ans de gouvernance par Fidel Castro qui avait poussé de nombreux prêtres et religieux à l’exil et confisqué les édifices de l’Eglise, dont la grande majorité sont encore entre les mains du gouvernement.