ROME, Mardi 9 février 2010 (ZENIT.org) – Voilà plus d’un mois que l’affaire de Dông Chiêm a éclaté. Dans la nuit du 5 au 6 janvier dernier, vers 2h30 du matin, des forces armées lourdement équipées avaient investi cette paroisse de l’archidiocèse de Hanoi et, malgré la résistance des paroissiens dont deux avaient été blessés, les nombreux agents mobilisés pour la circonstance avaient abattu et brisé une croix monumentale plantée sur un sommet dominant le village, où se trouvait aussi un cimetière, a rappelé « Eglises d’Asie » (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris (MEP), le 9 février.
Dans la journée, à l’emplacement de la croix détruite, les fidèles avaient aussitôt dressé deux nouvelles croix, l’une en bois, l’autre en bambou. Dans les semaines qui avaient suivi, la tension n’avait cessé de s’intensifier dans la paroisse, en partie à cause des nombreux catholiques du voisinage venus manifester leur sympathie à la paroisse éprouvée. Des paroissiens avaient été arrêtés et battus. Des catholiques venus en visite n’ont pu entrer dans le village cerné et contrôlé par les agents de la Sécurité. Certains ont été gravement maltraités ou encore arrêtés. Un journaliste catholique, Jean-Baptiste Nguyên Huu Vinh, et un religieux rédemptoriste, le frère Nguyen Van Tang, ont été gravement blessés. Trois étudiants catholiques ont été arrêtés.
Selon des informations communiquées à Radio Free Asia (1) par le P. Tran Van Khai, prêtre rédemptoriste la paroisse de Thai Ha, qui a suivi de très près les événements, les blessés sont aujourd’hui rétablis, même s’ils souffrent encore de leurs blessures, et les étudiants arrêtés sont revenus dans leurs villages pour fêter le Nouvel An.
Dans la paroisse, les autorités de la commune et du district ont continué pendant un temps de convoquer de nombreux fidèles pour interrogatoire sur les circonstances de l’édification des nouvelles croix. L’un d’entre eux a été maltraité et a dû être soigné pour une côte fracturée. Pendant quelques jours encore, le système de haut-parleurs installé dans le hameau par la police a diffusé la version officielle des faits et le commentaire des autorités.
Aujourd’hui, selon des informations d’habitants de Dông Chiêm recueillies par Radio Free Asia, les haut-parleurs se contentent d’annoncer la distribution par les autorités locales de différentes aides (riz et indemnisations financières). Les mêmes sources ont rapporté aussi que, depuis deux ou trois jours, la Sécurité avait abandonné la surveillance du hameau et des routes qui y conduisent. La vie des villageois serait maintenant revenue à la normale. Les messes et les séances de prière ont repris leur cours régulier.
(1) Radio Free Asia, émission en vietnamien du 7 février 2010.
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