ROME, Jeudi 4 mars 2010 (<u>ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI exprime ses « vives condoléances aux familles endeuillées » par la tempête Xynthia, qui a frappé la France la nuit du 27 au 28 février dernier, spécialement la Charente-Maritime et la Vendée.
Le bilan encore provisoire de la tempête fait état de 53 victimes (29 en Vendée) et 7 blessés graves.
Le message du pape a été lu, hier soir, 3 mars, par Mgr Bernard Housset, au terme de la messe qu’il a présidée à 18 h 30, en la cathédrale Saint-Louis de La Rochelle.
Mgr Housset, évêque de La Rochelle et Saintes, avait invité « ceux qui le pouvaient » à participer à cette célébration en hommage aux victimes. Plus de 500 personnes ont répondu à l’appel.
Solidarité et réconfort
Dans ce télégramme, publié par le portail de l’Eglise catholique en France, Benoît XVI dit sa « profonde sympathie » : « Informé de la violente tempête qui s’est abattue sur plusieurs régions de France, faisant de nombreuses victimes, le Pape Benoît XVI exprime ses vives condoléances aux familles endeuillées et assure de sa profonde sympathie toutes les personnes atteintes pas cette catastrophe ».
Le pape, indique ce même télégramme, invite à la solidarité : « Il recommande les défunts à la miséricorde de Dieu et prie pour qu’une généreuse solidarité permette aux personnes touchées par ce drame, notamment celles qui ont tout perdu, de trouver le réconfort et l’assistance dont elles ont besoin. De grand cœur, le Saint-Père invoque l’abondance des bénédictions divines pour toutes les personnes durement éprouvées ».
Combattre le fatalisme
« Vingt-quatre heures après, le bilan humain s’alourdit encore. Et les dégâts matériels s’avèrent considérables. Dans l’épreuve, les croyants tiennent à exprimer leur solidarité avec tous et leur soutien par la prière », a déclaré Mgr Housset dans un premier message.
Il a conclu son homélie par cet appel : « Notre humanité, depuis plusieurs décennies, a pris conscience de ses capacités et a accompli de gigantesques progrès techniques. Mais une telle tempête nous rappelle qu’« on ne commande à la nature qu’en lui obéissant ». Nos sociétés, évoluées et complexes, sont plus fragiles qu’il n’y paraît en temps normal. Mais l’humanité, telle qu’elle est voulue par Dieu, est trop grande pour se laisser aller au fatalisme. Ne succombons pas à un sentiment d’impuissance et de découragement. Continuons d’être solidaires et de répondre aux appels de notre foi, aux appels de Dieu ».
Un hommage national
Pour sa part, le Premier ministre français, François Fillon, a assisté cet après-midi à la messe célébrée par Mgr Alain Castet, évêque de Luçon, à 15 h en sa cathédrale, en présence des autorités civiles et militaires. La cathédrale, le cloître, le parvis et la place Leclerc ont été sonorisés, des écrans vidéos installés. La messe pouvait aussi être suivie en direct sur France 3.fr. La préfecture de la Vendée a en effet souligné que cette célébration était l’occasion d’un « hommage national ».
A la même heure, partout dans le département, une minute de silence a été observée, et le glas des églises de Vendée a sonné afin de permettre à tous ceux qui ne pouvaient pas se rendre à la messe diocésaine de s’y associer par la prière à l’appel des cloches.
Cette messe en mémoire des victimes a été aussi la messe d’obsèques pour plusieurs victimes de l’inondation. Dans un communiqué, Mgr Castet avait d’ores et déjà invité à vivre ces événements « dans la confiance » et la « juste solidarité » : « J’invite tous les vendéens à une juste solidarité envers ceux qui ont beaucoup perdu. J’assure les familles touchées de ma prière et je vous invite à vivre les jours qui viennent dans la confiance ».
Une conjonction meurtrière
Dépression météorologique majeure, la tempête Xynthia a balayé plusieurs pays européens entre le 26 février et le 1er mars, causant des vents violents, notamment, en France, en Aquitaine, Poitou-Charentes, Pays de la Loire, Bretagne et Normandie.
En France en effet, la conjonction des vents violents et de fortes marées a donné lieu à cette onde de tempête qui a provoqué, les digues cédant sous la pression de la mer, d’importantes inondations sur le littoral, principalement en Charente-Maritime, en Vendée et dans les Côtes-d’Armor. Des habitants ont été pris au piège dans leurs maisons.
A côté des pertes en vies humaines et des immenses dégâts faits aux habitations et aux autres édifices, l’eau de mer accumulée pendant plusieurs jours a gravement compromis la fertilité des terres, l’ostréiculture, les marais salants, mettant aussi hors d’usage les outils de travail, et elle a entraînée la mort par noyade de nombreuses têtes de bétail. Une première évaluation chiffre le coût à un milliard d’Euros.
Anita S. Bourdin