Orient : La nécessité de la présence chrétienne

Selon le conseiller politique du grand mufti du Liban

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ROME, Vendredi 15 octobre (ZENIT.org) – Conserver la présence chrétienne en Orient est un « devoir » qui concerne autant les musulmans que les chrétiens, a affirmé Muhammad al-Sammak, conseiller politique du grand mufti de la République libanaise, invité spécial du synode pour le Moyen-Orient.

Lors de son intervention, le 14 octobre dans la salle du synode, ce responsable musulman a estimé que la présence chrétienne au Moyen-Orient faisait « partie intégrante de la formation culturelle, littéraire et scientifique de la civilisation islamique ».

« Notre souffrance en tant qu’orientaux n’est qu’une seule », a estimé Muhammad al-Sammak. « Nous partageons nos souffrances. Nous les vivons dans notre retard social et politique, dans notre régression économique et de développement, dans notre tension religieuse et confessionnelle ».

Muhammad al-Sammak a affirmé qu’il était « dangereux » de prendre le chrétien « pour cible en raison de sa religion ». « La présence chrétienne en Orient, qui œuvre et qui agit avec les musulmans, est une nécessité autant chrétienne qu’islamique. C’est une nécessité non seulement pour l’Orient, mais aussi pour le monde entier ».

Evoquant l’émigration des chrétiens d’Orient, il a estimé qu’il s’agissait d’un « appauvrissement de l’identité arabe, de sa culture et de son authenticité ».

« Oui, les chrétiens d’Orient ont besoin d’aide et de soutien, mais cela ne doit pas se faire en facilitant leur émigration ou leur repli sur eux-mêmes, ni à travers l’abandon par leurs partenaires musulmans de leurs devoirs nationaux et moraux à leurs égards », a affirmé le conseiller politique du grand mufti de la République libanaise. « Faciliter l’émigration, c’est les contraindre à l’émigration. Se replier sur soi-même, c’est s’étouffer lentement ».

Les chrétiens d’Orient ne sont pas une « minorité accidentelle », a-t-il poursuivi. « Ils sont à l’origine de la présence de l’Orient avant l’islam. Ils sont une partie intégrante de la formation culturelle, littéraire et scientifique de la civilisation islamique. Ils sont aussi les pionniers de la renaissance arabe moderne et ont sauvegardé sa langue, la langue du Saint Coran ».

On estime la présence chrétienne au Liban à près de 40 % de la population. La plupart des Eglises orientales y sont représentées, mais la plus importante demeure l’Eglise maronite qui compte, selon l’Oeuvre d’Orient, environ 800 000 fidèles au Liban et une diaspora de près de 4 millions de fidèles (dont 80 000 en France).

Marine Soreau

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ZENIT Staff

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