ROME, Vendredi 22 octobre 2010 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous les synthèses des interventions des délégués fraternels qui sont intervenus au cours de la douzième congrégation générale, le 21 octobre (matin).
Sont intervenus les Délégués fraternels suivants:
– S. Ém. Emmanuel ADAMAKIS, Métropolite de France (FRANCE)
– Archimandrite Chrysostomos KYKKOTIS (CHYPRE)
– S. Exc. Barnaba EL SORYANY, Évêque de la Diocèse copte-orthodoxe de Saint-Georges Rome di San Giorgio Roma (ITALIE)
– S. G. Munib YOUNAN, Évêque de l’Église évangélique luthérienne de Jordanie et de Terre Sainte, President de la Federation Lutherienne Mondial (ISRAËL)
Voici les résumés des interventions publiés par la secrétairerie générale du synode (traductions de travail, non officielles).
– S. Ém. Emmanuel ADAMAKIS, Métropolite de France (FRANCE)
Sa Sainteté le Patriarche Oecuménique Bartholomée m’a prié de vous faire parvenir, au nom du Patriarcat Oecuménique de Constantinople et Église soeur, tous ses voeux de réussite à l’occasion de la tenue, ces jours-ci, du Synode des Évêques pour le Moyen-Orient.
Le Moyen-Orient intrigue tout comme il fascine. Il est la propriété de tous et ne souffre pas l’exc1usivité. Terre sacrée, elle est d’autant plus sainte que, pour nous chrétiens, c’est dans cette région du monde qu’il a plu à Dieu de nous offrir la plus incroyable des promesses, celle de la Résurrection. Cette terre, premier témoin à travers les âges de l’oeuvre salvifique du Christ, participe néanmoins de ce que le penseur Pascal décrivait comme son agonie à travers les âges. En effet, l’actualité ne cesse de nous rappeler les divisions, les séparations, les souffrances quotidiennes auxquelles certaines franges de la population sont soumises, et, au premier titre desquelles les chrétiens de la région.
Nous ne pouvons que nous féliciter de la tenue de cette assemblée spéciale du Synode des Évêques consacré au Proche-Orient. Le monde attend de cette réunion un message fort, que des actes concrets soient posés. Il en va non seulement de la responsabilité de l’Église Catholique en tant qu’elle est l’ organisatrice d’un tel Synode, mais bien de chacune des Églises qui participent au titre de «Délégués fraternels », dans la transcendance de nos différences et auxquels il fut explicitement enjoint de prendre une part active à la discussion.
Dès lors, nous souhaiterions appuyer deux axes nous semblant essentiels.
Le premier concerne la disparition progressive du christianisme au Moyen-Orient.
Comment pérenniser la présence des chrétiens dans la région au vu de nos dialogues bilatéraux? Le document de travail du Synode, l ‘Instrumentum Laboris, rappelons-le, fut rendu public par le Pape Benoît XVI lors de son déplacement officiel à Chypre, en juin 2010. Il s’agit donc d’un signe adressé non seulement aux orientaux catholiques, mais aussi à l’Église Orthodoxe et à ses fidèles. À cet égard, il convient de rappeler l’importance de la présence orthodoxe à l’intérieur des sociétés orientales. Ainsi, le pluralisme local doit-il être en mesure de faire avancer nos différentes initiatives de dialogue et de se matérialiser en autant de coopérations nécessaires et utiles pour le bien d’un plus grand nombre et la transmission efficace du témoignage évangélique. En effet, soulignant les bonnes relations qu’entretiennent actuellement nos Églises, l’espoir tangible d’une prochaine union aura un effet catalyseur. Une union garantirait la pérennisation de la présence chrétienne localement.
Dans un deuxième temps, nous voudrions apporter un éclairage particulier sur nos capacités de dialogue avec les autres composantes religieuses de la région et en particulier avec nos frères musulmans et juifs. L’inflation des initiatives que connaît de nos jours le dialogue interreligieux ne doit pas nous faire perdre de vue que les initiatives institutionnelles ne sont pertinentes que lorsque l’ensemble de la société se trouve investi de la nécessité d’un vivre ensemble dans la paix. En effet, le Moyen-Orient doit invalider la thèse du choc des civilisations. Car oui, un vivre ensemble est réalisable, selon des modalités qui ne seront pas dictées par des tiers, mais bien par ceux qui y vivent au jour le jour. C’est eux qui constituent « le sel de la terre ». Or, la première condition inaliénable pour toute cohabitation demeure la garantie de la liberté religieuse pour tous. Sur cette base seulement les relations entre les religions, les peuples et les cultures seront en mesure de favoriser l’ émergence de ce que Lévi-Strauss appelait: « la coexistence de cu1tures offrant entre elles le maximum de diversité ».
Finalement, nous souhaitons que ce Synode renforce les liens unissant tous les chrétiens de la région, avec clarté, courage et amour. Mais aussi, qu’évitant tout paternalisme exagéré à l’égard des chrétiens d’Orient, nous sachions nous aussi, nous mettre à l’école de leur réalité. Il est donc de notre devoir, pour ne pas dire de notre responsabilité, que ce Synode ne soit pas relégué à la longue liste des rencontres sans lendemain, tout au moins par respect pour ceux qui souffrent et par engagement à l’égard de notre foi.
Nous prions pour que le Seigneur inspire tous les participants de cette rencontre et que dans la paix, il accorde à « la multitude des croyants de n’avoir qu’un coeur et qu’une âme » (Ac 4,32)
[Texte original: français]
– Archimandrite Chrysostomos KYKKOTIS (CHYPRE)
Texte prononcé par le Rév. Demosthenis Demostaenous (Chypre).
Nous remercions vivement Sa Sainteté le Pape de Rome, Benoît XVI, notre frère très-aimé dans le Christ, qui nous a généreusement invité à participer au Synode des Églises catholiques du Moyen-Orient. Nous sommes pleinement convaincus que ce Synode se déroule à un moment décidément critique pour le monde entier, mais surtout pour la sensible région du Moyen-Orient. Certainement, le Verbe Incarné, le Sauveur du monde, Jésus Christ, a apporté à tous les hommes un message de paix, de liberté et de justice, en nous enseignant par son exemple et sa prédication à vivre en paix avec notre prochain et avec tous les peuples. Cependant, lorsque la paix se trouve en danger, comme cela est malheureusement le cas à Chypre désormais depuis trente-six ans, à cause d’une invasion ininterrompue et de l’occupation turque de la partie septentrionale de notre île, il est du devoir de nous tous de la défendre de ceux qui entendent la troubler.
Je suis particulièrement heureux parce que ce message de paix guide et unit nos Églises. Faisant appel à votre bonté, nous ne pouvons manquer de remarquer que Chypre est la seule nation de l’Union européenne dont une grande partie du territoire se trouve sous occupation, où près de la moitié de la population, chassée par la violence des maisons paternelles, est composée de réfugiés alors que 520 églises et autres vénérables lieux sacrés et objets de fervente dévotion sont détruits, saccagés et transformés en centres de divertissement voire en étables pour animaux.
Pour tous ces motifs, les chrétiens de Chypre demandent et attendent de bénéficier de votre aide et de votre soutien dans le combat juste pour le retrait de notre île de l’armée d’invasion turque et des colons qui se sont installés sur cette terre, et en faveur de la liberté, de la paix, de la justice et en général de tous les droits humains pour les légitimes habitants autochtones de l’île.
Nous souhaitons le plein succès des travaux du Synode pour le bien des peuples et des hommes du Moyen-Orient. Nous espérons en outre que le Seigneur Jésus Christ accorde à Sa Sainteté le Pape Benoît XVI santé et sérénité pour de nombreuses années, pour le bien du troupeau qui lui a été confié. La grâce et la bénédiction du Sei
gneur soient avec vous. Merci encore.
Avec mes souhaits les plus fervents et avec toute mon affection,
L’Archevêque de Chypre Chrysostomos II.
[Texte original: italien]
– S. Exc. Barnaba EL SORYANY, Évêque de la Diocèse copte-orthodoxe de Saint-Georges Rome di San Giorgio Roma (ITALIE)
Sa Sainteté le Pape Shenouda III, Pape d’Alexandrie et Patriarche de l’Épiscopat de Saint Marc, m’a chargé de la mission d’assister à ce Synode en tant que son représentant et d’exprimer sa chaleureuse gratitude à Votre Sainteté pour l’avoir invité à prendre part aux travaux du Synode. Il m’a chargé d’adresser un tribut d’amour fraternel à Votre Sainteté et à tous les membres du Synode, au nom de notre Seigneur Jésus Christ, en priant et en espérant que Dieu permette que le Synode produise les fruits désirés pour le bien et la considération des Chrétiens du Moyen-Orient.
Permettez-moi de dire que ce Synode arrive à un stade très tardif, vu que les conflits et les persécutions dont souffrent notre région se sont multipliés et se sont transformés en lamentations et en souffrances, suite à l’émigration d’un grand nombre de nos meilleurs jeunes chrétiens qui laissent derrière eux leurs patries. Je veux aussi dire qu’ils laissent leurs coeurs derrière eux, avec toute leur histoire, leur culture et leur tradition authentiques, pour aller vivre et trouver refuge dans un autre pays dont les traditions et les manières de vivre leurs sont étrangères et ne sont pas conformes à leur nature mais qui, comparées à celles qu’ils ont endurées, sont certainement plus sûres, et leur garantissent, à eux et à leurs enfants, l’espoir d’un avenir meilleur.
Le titre de ce Synode sur la communion et le témoignage prend une nouvelle signification et un nouveau sens en ce qui concerne la souffrance et les défis rencontrés par les chrétiens au Moyen-Orient, du fait des conflits politiques précaires et complexes, et tout particulièrement concernant le conflit israélo-arabe, tout comme des guerres en cours dans la région, dont ils sont les témoins et qu’ils endurent encore; des guerres qui ont causé un regain de problèmes au Moyen-Orient où, par réaction, les mouvements salafistes anti-juifs et anti-chrétiens ont été lancés, alors que l’esprit de haine, de rejet de l’autre et d’isolationnisme ont été ressentis comme une réponse à la pression psychologique et à la persécution. Ceci jusqu’au martyre, à la marginalisation et au sentiment d’être des citoyens « non natifs » soumis à discrimination sur les lieux de travail et dans les institutions politiques, parlementaires et dans les conseils locaux.
C’est dans en ce sens qu’il revient à l’Église, en tant que réalité qui doit vivre et vivre avec, de servir en particulier ces communautés qui sont parties et se sont dispersées de par le monde – et en sus d’assurer le service des communautés restées à l’intérieur du pays, en les encourageant à ne pas quitter leurs patries et en cherchant à résoudre leurs problèmes, autant que possible, par l’intercession de fonctionnaires.
Sur la base de mon expérience personnelle, je peux confirmer que nous avons été contraints à subir la réalité de l’émigration. Cependant, l’Église copte s’est rendue compte des dangers de l’émigration et de la migration, du fait de quitter le pays quelques soient les raisons de l’exil. Par conséquent, avec sa grande sensibilité intellectuelle et spirituelle, le Pape Shenouda III a reconnu la nécessité pour nos communautés coptes immigrées (environ deux millions de chrétiens coptes) résidant outre-mer de vivre dans le même environnement spirituel ecclésiastique oriental que celui dans lequel elles ont grandi et ont été élevées selon leurs traditions. C’est pourquoi le Pape Shenouda III a envoyé l’Église à ses communautés de fidèles afin de chercher à ce qu’elles ne se perdent pas et qu’elles ne renoncent pas à leur identité copte, empêchant leur disparition au sein de communautés étrangères. Il a donc fondé des églises et des monastères et constitué des écoles coptes dans les pays d’immigration tels que:
Aux États-Unis: quelques 160 églises coptes égyptiennes, deux monastères et cinq évêques;
Au Canada: 20 églises coptes;
En Bolivie: différentes églises et un évêque;
Au Brésil: différentes églises et un évêque également;
En Australie: 20 églises coptes, un monastère et trois évêques;
En Europe: des églises dans presque tous les pays d’Europe, trois monastères et trois évêques;
Au Soudan: deux paroisses, deux monastères et deux évêques;
En Afrique méridionale: des églises au Kenya, au Zimbabwe et dans les pays restants – un monastère et deux évêques. Il a aussi fondé des écoles coptes aux États-Unis, au Canada et en Australie.
Je voudrais affirmer que nous attendons beaucoup de ce Synode, grâce aux efforts de Sa Sainteté et des membres du Synode. Puisse-t-il faire entrevoir l’espoir qu’il porte en son sein de meilleures solutions pour les problèmes des chrétiens au Moyen-Orient.
Mes remerciements vont aux membres du Synode qui sont parvenus, grâce à leurs contributions, à couvrir tous les aspects dont ils ont fait l’expérience ou dont ils ont été les témoins, des dimensions qui ont eu une influence directe ou indirecte sur les mouvements d’émigration au Moyen-Orient.
[Texte original: arabe]
– S. G. Munib YOUNAN, Évêque de l’Église évangélique luthérienne de Jordanie et de Terre Sainte, President de la Federation Lutherienne Mondial (ISRAËL)
« Je vous exhorte donc, moi le prisonnier dans le Seigneur, à mener une vie digne de l’appel que vous avez reçu: en toute humilité, douceur et patience, supportez-vous les uns les autres avec charité; appliquez-vous à conserver l’unité de l’Esprit par ce lien qu’est la paix. Il n’y a qu’un Corps et qu’un Esprit, comme il n’y a qu’une espérance au terme de l’appel que vous avez reçu; un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême ; un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, par tout et en tous » (Ep 4, 1-6).
Votre Sainteté, Éminences, Excellences, je vous apporte les voeux de Jérusalem, la ville de Notre Seigneur souffrant et mort, la ville de sa Résurrection et de son Ascension, la ville de la Pentecôte et de la naissance de l’Église. L’Apôtre Paul nous appelle, dans la Lettre aux Éphésiens (4, 3): « appliquez-vous à conserver l’unité de l’Esprit par ce lien qu’est la paix ». Et c’est ainsi que je me trouve ici, « en toute humilité et douceur », vous parlant de nos préoccupations communes pour le corps du Christ.
Le 21 octobre 1999, à Augsbourg, en Allemagne, nous avons signé ensemble la Déclaration conjointe sur la doctrine de la justification – un événement historique qui a soulevé les anciennes condamnations et mis le cap sur notre avenir commun. Il est bon que la relation que les Luthériens et les Catholiques ont développé de cette manière progresse encore. L’été passé, lorsque la Fédération luthérienne mondiale s’est réunie en Assemblée à Stuttgart, en Allemagne, notre thème était: « Donnes-nous aujourd’hui notre pain quotidien ». Nous partageons le même pain, nous partageons la même responsabilité concernant le monde affamé, affamé de spiritualité et de justice. Nous partageons cette responsabilité en assurant la nourriture, en éradiquant la pauvreté et en combattant les maladies mortelles.
En particulier, je tiens à insister sur la bonne relation entre l’ELCJHL et l’Église catholique en Palestine, en Israël et en Jordanie. Je suis béni d’avoir des relations collégiales et fraternelles avec les Évêques de l’Église catholique et les prélats à Jérusalem. Cela doit se poursuivre pour le bien-être de notre peuple et pour un témoignage commun.
Je tiens également à adresser une parole de gratitude pour l’initiative que vous avez prise de vous occuper des chrétiens au Moyen-Orient au travers de ce Synode. Le Moyen-Orient est le berceau de la Chrét
ienté. Il serait tragique si, après deux mille ans, ce témoignage venait à disparaître. Je vous le demande: que serait le Moyen-Orient sans chrétiens?
Nous partageons cette préoccupation commune. Cependant, je ne veux pas m’attarder sur ces problèmes. J’en mentionnerai brièvement seulement trois: la situation politique instable, le manque d’emplois du fait de la situation économique et la montée de l’extrémisme – tant politique que religieux – qui trouble la région et conduit à l’émigration. Pour moi, l’avenir de la Chrétienté dépend de la paix et de la justice au Moyen-Orient. Comment pouvons-nous offrir ensemble un témoignage vivant et dynamique? Il est essentiel que nous ne nous concentrions pas seulement sur un témoignage confessionnel, mais que nous parlions d’une seule voix au travers d’un témoignage commun.
Notre base attend de nous voir agir ensemble, témoigner ensemble, vivre ensemble et aimer ensemble. Pour cette raison, il est essentiel que nous renforcions nos relations oecuméniques tant en Israël et en Palestine que dans l’ensemble du Moyen-Orient.
Comment pouvons-nous faire cela? Premièrement, le Conseil des Églises du Moyen-Orient est le seul organisme au monde qui réunit les quatre familles des Églises: catholique, orthodoxe, orientale et évangélique. Nous ne marchons actuellement pas aussi vigoureusement que nous le pourrions, mais plutôt en boitant. Je vous demande de nous aider à ranimer cette structure oecuménique au sein de laquelle nous pouvons tous travailler ensemble.
Deuxièmement, nous devons agir ensemble en créant des emplois, en assurant des logements sûrs et abordables, en améliorant les écoles et en renforçant toutes les institutions chrétiennes parce qu’elles sont utiles à tous, indépendamment du sexe, de l’ethnie, des idées politiques ou de la religion. Nos écoles luthériennes, par exemple, éduquent un même nombre de chrétiens et de musulmans, garçons et filles, côte à côte, créant un climat de respect mutuel. Telle est notre force. Nous devons poursuivre nos efforts de manière à ce que les chrétiens puissent demeurer constamment dans leurs propres pays en tant que partie intégrante de la construction de leurs sociétés, travaillant pour le bien de tous.
Troisièmement, le témoignage commun de l’Église – malgré la diminution numérique – est essentielle en vue de la construction d’une société civile moderne, démocratique, respectueuse des droits de l’homme et promotrice de la liberté de religion, une conscience pour l’ensemble du Moyen-Orient, pour le monde arabe et musulman, pour Israël et la Palestine. Au cours de ces deux mille ans, le Chrétienté n’a pas joué un rôle dominant dans le gouvernement de cette région, mais nous avons toujours représenté un témoignage vivant comme le levain dans la pâte de nos sociétés. Notre Église n’est pas timide et ne se cache pas, ayant peur pour sa survie propre, mais elle repose sa confiance dans la force insufflée par l’Esprit pour être prophétique, pour dire la vérité au pouvoir et pour promouvoir la justice pour tous avec la paix, la réconciliation et le pardon.
Quatrièmement, notre témoignage oecuménique se démontre lui-même actif en matière de dialogue inter-confessionnel. Cela doit intervenir de différentes manières. L’une est la promotion de meilleures relations entre musulmans et chrétiens. Nous avons soutenu avec reconnaissance la lettre ouverte de 2007 des leaders musulmans, « Une parole commune », qui parle du coeur de la religion comme « Dieu aimant et voisin aimant ». Comme dans le message d’Amman de 2005 du Roi Abdallah II de Jordanie, nous devons soutenir cette incarnation du vrai Islam et combattre l’extrémisme. J’approuve sa proposition faite le mois dernier aux Nations-Unies visant à organiser chaque année une « Semaine mondiale de l’Harmonie inter-confessionnelle ». Où mieux qu’à Jérusalem, nous chrétiens pourrions-nous présenter un paradigme de la manière de vivre et de dialoguer avec l’Islam?
La seconde voie du dialogue inter-confessionnel consiste à promouvoir les relations entre musulmans, chrétiens et juifs. Le Conseil des Institutions religieuses de Terre Sainte rassemble à Jérusalem les leaders des trois fois pour promouvoir conjointement la coexistence, pour combattre l’extrémisme et trouver des solutions aux problèmes sociaux. Actuellement, des consultants universitaires étudient des centaines de livres de texte provenant d’écoles israéliennes et palestiniennes dans le but de découvrir et d’éliminer les affirmations discriminatoires et désobligeantes. Ce projet est la voie privilégiée vers la justice, la paix et la réconciliation.
Le Conseil rédige également un document devant servir de fondement aux futures discussions inter-confessionnelles, une simple déclaration à propos de la maison commune spirituelle des trois religions. La question qui se pose est la suivante: Pourquoi Jérusalem est-elle sainte à la fois pour les Musulmans, les Juifs et les Chrétiens?
Notre défi consiste surtout à aimer nos voisins comme nous-mêmes. Nombreux sont ceux qui confessent aimer Dieu, mais comment peuvent-ils aimer Dieu qu’ils n’ont pas vu quand ils n’aiment pas un frère ou une soeur qu’ils ont vu? (cf. 1Jn 4, 20).
Nous luthériens, sommes engagés à travailler avec vous catholiques, tout comme avec les Églises orthodoxes et d’autres principales Églises évangéliques pour le bien de notre témoignage commun au Moyen-Orient.
Et nous sommes donc engagés à « faire tout effort afin de conserver l’unité de l’Esprit au travers du lien de la paix ».
[Texte original: anglais]