ROME, Jeudi 10 mars 2011 (ZENIT.org) – Mgr Silvano Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège auprès du Bureau des Nations Unies à Genève, a dénoncé les conflits religieux dans le monde et la « violence » qu’ils produisent. « La discrimination religieuse devrait tous nous préoccuper », a-t-il affirmé en rappelant avec force que « la liberté de religion, de conscience et de croyance » était au centre des droits humains fondamentaux.
Le prélat s’est exprimé le 2 mars dernier à la 16e session ordinaire du Conseil des droits de l’homme à Genève.
Dans son intervention, il a déploré « l’augmentation de la prolifération d’épisodes de discrimination et d’actes de violence contre des personnes, des communautés de foi, et des lieux de culte dans certaines régions du monde ».
« Le conflit religieux est un danger pour le développement social, politique et économique », a-t-il dénoncé. « Le conflit religieux polarise la société, en rompant les liens nécessaires à la prospérité de la vie sociale et du commerce. Il produit une violence qui prive les personnes du droit le plus fondamental entre tous, le droit à la vie ».
Souvent, a-t-il encore observé, « ces tragédies sont suivies d’une impunité et d’une insouciance de la part des médias ». Et de citer une récente étude selon laquelle sur 100 personnes tuées par haine religieuse, 75 sont chrétiennes. « Cette concentration de la discrimination religieuse devrait tous nous préoccuper », a-t-il dit.
Mgr Tomasi a souhaité « réaffirmer l’importance du droit à la liberté de religion pour tout individu, communauté de foi et société, dans le monde entier » en rappelant longuement le devoir des Etats dans ce combat.
« L’Etat a le devoir de défendre le droit à la liberté de religion et a donc la responsabilité de créer un environnement où l’on puisse bénéficier de ce droit ». Il doit « promouvoir la tolérance religieuse et la compréhension dans la société, un objectif que l’on ne peut atteindre que si les systèmes éducatifs enseignent le respect pour tous et que les systèmes judiciaires sont impartiaux dans la réalisation des lois et refusent la pression politique destinée à garantir l’impunité aux responsables des crimes contre les droits humains des fidèles d’une religion en particulier ».
L’Etat doit aussi garantir « la sécurité physique aux communautés religieuses en danger. Il doit encourager les majorités à permettre aux minorités religieuses de pratiquer leur foi individuellement et en communauté, sans menace ni obstacles », a-t-il ajouté.
Et de conclure : « un Etat qui protège ce droit permet à la société de bénéficier de ses conséquences sociales : coexistence pacifique, intégration nationale dans les situations pluralistes d’aujourd’hui, plus grande créativité parce que les dons de chacun sont mis au service du bien commun ».