ROME, Jeudi 14 juillet 2011 (ZENIT.org) – « Abus sexuels en Irlande : le diocèse de Cloyne n’a pas bien géré les accusations de pédophilie », titrait hier soir Radio Vatican.
En effet, les conclusions d’un nouveau rapport majeur sur les abus sexuels, commis au sein de l’Eglise catholique irlandaise, ont été rendues public ce 13 juillet 2011. Les conclusions concernent notamment des actes de pédophilie commis par 19 prêtres du diocèse de Cloyne (sud de l’Irlande).
Il s’agit du quatrième rapport concernant les abus sexuels commis au sein de l’Eglise catholique en Irlande. La Commission d’enquête ayant travaillé dans le diocèse de Cloyne, a publié son rapport mercredi. Dirigée par le juge Yvonne Murphy, l’enquête a été diligentée par le gouvernement irlandais en 2009.
Le rapport, qui porte sur le diocèse de Cloyne, un temps dirigé par l’évêque John Magee, a été commandé après que l’organisme de sauvegarde des enfants au sein de l’Eglise (National Board for Safeguarding Children in the Catholic Church) a trouvé que les mesures en matière de protection de l’enfant n’étaient pas adaptées.
Le rapport sur Cloyne de 400 pages, contient en tout 26 chapitres. Il comprend des conclusions concernant 19 prêtres, diocésains et religieux, qui ont été confrontés à des allégations d’abus sexuels pendant les treize années couvertes par l’enquête, c’est-à-dire du 1er janvier 1996, quand l’Eglise d’Irlande a introduit pour la première fois des lignes directrices en matière de protection de l’enfance, au 1er février 2009.
La tâche des membres de la commission n’a pas été d’établir si les abus sexuels sur mineurs ont été commis ou s’il y avait lieu de soupçonner quelqu’un. En revanche, les enquêteurs ont cherché à savoir comment les autorités ecclésiastiques, dans le diocèse, ont géré ces allégations.
Le rapport établit que « les réponses du diocèse de Cloyne aux plaintes et aux allégations d’abus sexuels sur mineurs commis par des membres du clergé entre 1996 et 2008 n’ont pas été suffisantes et appropriées ». Il reproche à l’évêque de l’époque, Mgr Magee, de ne pas avoir supervisé la mise en place des recommandations que l’Eglise avait émises sur la manière de traiter et de rapporter les allégations. Le texte indique aussi que l’évêque « a montré peu d’intérêt ou s’est montré peu enclin » à savoir comment les accusations d’abus sexuels touchant des membres du clergé ont été traitées. Le rapport pointe aussi du doigt son « échec à surveiller ses subordonnés ».
Le rapport conclut que l’échec à rapporter les différents cas aux autorités civiles a été le plus grave d’entre tous. Dans neuf cas sur quinze, le diocèse n’a pas alerté la police alors que « très clairement », il aurait dû le faire.
Le cardinal Sean Brady, primat d’Irlande, a déclaré qu’il s’agissait d’un autre « jour très sombre dans l’histoire de la réponse que les chefs de l’Eglise ont apporté au cri des enfants abusés par des membres du clergé ». L’administrateur du diocèse de Cloyne, l’archevêque Dermot Clifford of Cashel and Emly, a dit qu’il acceptait les conclusions du rapport et qu’il présentait ses « humbles » excuses en son nom propre et au nom de son clergé, « à tous ceux qui ont souffert, ainsi qu’à leurs familles ».
Il a conclu, affirmant qu’il était « horrifié par le fait que treize ans après que ses procédures ont été mises en place, elles n’aient toujours pas été mises en pratique dans le diocèse de Cloyne, et ce jusqu’en 2008 ».