ROME, vendredi 18 novembre 2011 (ZENIT.org) – Un nouveau livre sur Jean-Paul II vient de sortir. L’auteur, Fabio Zavattaro, journaliste italien de la RAI y raconte une multitude d’anecdotes qui dessinent un portrait très humain du bienheureux Wojtyla.
L’ouvrage “La valise du pape Wojtyla” (« La valigia di Papa Wojtyla »,éditions Iacobelli) a été présenté à Rome, mardi 15 novembre, au palais du vicariat de Rome.
Fabio Zavattaro a suivi comme envoyé spécial les nombreux voyages du pape en Italie et à l’étranger dès 1983. Son ouvrage est une sorte de ‘journal de bord’ qui entrecroise les histoires, épisodes inédits, et rencontres. Il fait émerger un profil encore inconnu, presque ironique, de Jean-Paul II.
Karol Wojtyla, d’abord un homme
“La valise du pape Wojtyla” montre non seulement la figure du pape, mais aussi de l’homme que Jean-Paul II était.
Valentina Alazraki, correspondante mexicaine, a suivi elle aussi le pape dans ses pèlerinages. Elle s’est souvenue, durant la conférence de presse, de l’homme qu’était Jean-Paul II : un homme qui s’émeut dans l’avion en voyant le peuple mexicain le saluer avec des miroirs réfléchissant le soleil.
Un homme qui, a-t-elle ajouté, s’arrête pour plus d’une heure à parler avec les journalistes à 10.000 mètres d’altitude, durant son premier voyage au Mexique.
Mgr Claudio Maria Celli, président du Conseil pontifical pour les communications sociales, a lui aussi rendu hommage à l’homme qui “sentait l’appel missionnaire au point d’appeler continuellement à partir en Chine, même au moment où la maladie le cantonnait à Rome”.
Un « tour opérateur » hors-pair
Marco Simeon, le directeur de Rai Vatican, a parlé d’un homme, qui à travers la communication, les médias, mais aussi les gestes simples, désirait entrer dans la culture et les traditions de chaque peuple : un homme « qui faisait tomber les barrières du monde et des préjugés”.
Mgr Liberio Andreatta, vice-président de l’œuvre romaine des pèlerinages a déclaré pour sa part que “Jean-Paul II est l’incarnation vivante de la parole de l’Evangile : allez et annoncez le Christ jusqu’aux extrémités de la terre”.
“Le pape Wojtyla, a-t-il ajouté, a été le plus grand tour opérateur de la fin du millénaire. Il a apporté le
Christ au monde et le monde au Christ” .
“La valise du pape Wojtyla”, c’est la valise toujours prête, d’un pape qui a fait des pèlerinages le point central de son magistère. Une valise pleine non seulement du nécessaire pour partir mais aussi de souvenirs, de paroles… et de petites anecdotes comme la plaisanterie que l’on entendait au Vatican au temps de son pontificat : “Quelle est la différence entre Dieu et le pape? Que Dieu est partout et le pape y est déjà allé !”.
Le bus du conclave
Nous retrouvons, dans les pages du livre, de nombreux évènements qui n’ont pas toujours été repris par la chronique, mais qui ont entouré les 104 voyages internationaux du pape : de Jérusalem jusqu’à Cuba de Fidel Castro, en passant par les Indiens du nord du Canada, les prêtres persécutés par le régime en Ukraine et sa terre natale, la Pologne.
En voici un exemple. « Le 14 octobre 1978, celui qui était alors Karol Wojtyla est allé en pèlerinage au sanctuaire de la Mentorella. Il s’est arrêté pour déjeuner dans une hôtellerie dans les parages. Une fois reparti, sa voiture est tombée en panne. Il est alors descendu pour faire de l’auto-stop. Finalement c’est un chauffeur de l’Acotral, Candido Nardi, qui le prit à bord de son autobus près de Guadagnolo, un bourg à 50 km de Rome. Comme celui qui lui semblait un simple prêtre lui avait expliqué qu’il devait arriver au Vatican avant 13h30 (à l’époque le Conclave était “scellé”, celui qui n’y parvenait pas à temps restait irrémédiablement dehors), le chauffeur fut contraint de sauter tous les arrêts, jusqu’à Palestrina, où l’on trouve un car direct jusqu’à la capitale.
C’est un miracle qui a permis à Wojtyla d’arriver à temps sur le seuil de la chapelle Sixtine, d’où il est sorti, deux jours plus tard, avec la soutane papale. Grâce aux actions combinées du Saint-Esprit, des votes des cardinaux, et d’un conducteur de bus public, qui a participé sans le savoir à la genèse d’un pontificat. »
Cette anecdote, désormais légendaire, et tant d’autres histoires sont les ‘perles’ qui enrichissent « la valise du pape Wojtyla ».
Salvatore Cernuzio
Traduit par Anne Kurian