ROME, vendredi 18 novembre 2011 (ZENIT.org) – Les relations entre catholiques et orthodoxes constituent, au Bélarus, « un modèle » de fraternité oecuménique, et elles ne demandent qu’à progresser, souligne le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens à l’issue d’une visite à Minsk de son président, le cardinal Kurt Koch, du 12 au 16 novembre.
Le cardinal Koch était l’invité du métropolite de Minsk et Slusk, Philarète, chef de l’Eglise orthodoxe biélorusse, dépendante du patriarcat de Moscou, pour participer à une conférence internationale sur le « dialogue orthodoxes-catholiques : Apport des valeurs éthiques chrétiennes à la vie sociale de l’Europe ». Un communiqué du dicastère souligne qu’au terme de la rencontre a été exprimée « la volonté de poursuivre et approfondir ce dialogue sur des sujets particuliers ».
La conférence était organisée, avec le soutien du dicastère du vatican, par l’Institut pour le dialogue interreligieux et les relations inter-confessionnelles de l’Eglise orthodoxe du Bélarus, et le Centre de formation chrétienne des saints Saints Cyrille et Méthode(cf. ZENIT 15 novembre 2011).
Lundi dernier, 14 novembre, le cardinal et le métropolite, accompagnés du nonce apostolique, Mgr Claudio Gugerottiet de Mgr Tadeusz Kondrusiewicz, archevêque métropolitain de Minsk-Mohilev, ont été reçus par le président Alexandre Loukachenko, qui s’est félicité de ces « bonnes relations » entre orthodoxie et catholicisme dans le pays. Il s’est engagé à « soutenir » la vie des communautés religieuses et à « favoriser » le développement de relations de plus en plus fraternelles entre elles.
La visite du président du Conseil pontifical, précise la note du dicastère, a permis de constater que l’Eglise catholique « s’est bien reconstituée et réorganisée » après la chute de l’Union soviétique, et que cela s’est fait « sans heurt » avec l’Eglise orthodoxe, souvent même « avec son aide et celle des pouvoirs publics ».
Comme en Lituanie anciennement soviétique, pays comparable en proportion de catholiques, cette fraternité œcuménique, poursuit le communiqué, est progressivement devenue une « réalité quotidienne » et « un modèle de référence ».
Jugée « positive » par le dicastère, cette attitude marque, tant du côté des communautés chrétiennes que du gouvernement, une volonté de « resserrer ces liens ultérieurement », ce dont « pourra bénéficier » tout le peuple biélorusse, après les nombreuses souffrances endurées au cours de son histoire.
Mais celle-ci sera aussi « un bénéfice pour les valeurs chrétiennes », pour les protéger dans leur existence et favoriser leur développement, dans un esprit de « solidarité, de justice, de paix et de bonne entente » avec les autres peuples pour lesquels le Saint-Siège, conclut le conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, continue de « garantir son engagement ».
Durant sa visite à Minsk, le cardinal Koch, a aussi rencontré le vice-ministre des affaires étrangères qui est aussi l’ambassadeur du Bélarus près le Saint-Siège. Ils ont parlé de projets communs, entre autres culturels, couvrant divers secteurs.
Il a également visité l’institut de théologie des saints Cyrille et Méthode qui dépend de l’université publique tout en étant dirigé par le métropolite Philarète. Il est à noter que le Conseil pontifical apporte un « soutien régulier » à cet institut qui accueille des professeurs et des étudiants des deux confessions.
Le Belarus compte près de 10 millions d’habitants, à majorité orthodoxe. Les catholiques représentent 14% de la population, soit un million et demie de personnes. Le pays compte un archidiocèse, trois diocèses et près de 450 paroisses.
Isabelle Cousturié