ROME, lundi 5 décembre 2011 (ZENIT.org) – Le monothéisme chrétien, monothéisme « trinitaire », « n’est pas source de violence, mais est une force de paix personnelle et universelle », déclare Benoît XVI.
La Commission théologique internationale a tenu sa session plénière au Vatican du 28 novembre au 2 décembre, pour approfondir trois thèmes: la question de la méthode dans la théologie d’aujourd’hui, la compréhension du monothéisme, et la signification de la Doctrine sociale de l’Eglise catholique.
Le pape a reçu les membres de la Commission au terme de ses travaux, samedi, 3 décembre. Il leur a adressé en italien un discours dont on trouvera la traduction intégrale ci-dessous dans les « Documents ».
« La théologie, en dialogue fécond avec la philosophie, peut aider les croyants à prendre conscience et à témoigner que le monothéisme trinitaire nous montre le vrai visage de Dieu, et ce monothéisme n’est pas source de violence, mais est une force de paix personnelle et universelle », déclare le pape.
Benoît XVI appelle aussi de ses vœux « l’harmonie entre la foi et la raison »: « Sans une saine et vigoureuse réflexion théologique, l’Eglise risquerait de ne pas exprimer pleinement l’harmonie entre la foi et la raison », affirme Benoît XVI, qui ajoute immédiatement : « Sans le vécu fidèle dans la communion avec l’Eglise, et l’adhésion à son magistère en tant qu’espace vital de son existence, la théologie ne réussirait pas à rendre raison adéquatement du don de la foi. »
Le pape ajoute cette réflexion sur la recherche de l’intelligence et de la foi pour favoriser l’unité du savoir: « Il est important de rappeler que la théologie catholique, toujours attentive au lien entre foi et raison, a eu un rôle historique dans la naissance de l’Université. Une théologie vraiment catholique avec les deux mouvements, «intellectus quaerens fidem et fide quaerens intellectum», est aujourd’hui plus que jamais nécessaire pour rendre possible une symphonie des sciences et pour éviter les dérives violentes d’une religiosité qui s’oppose à la raison et d’une raison qui s’oppose à la religion. »
A propos de l’enseignement social de l’Eglise, le pape souligne la place centrale du pardon : « Les disciples du Christ Rédempteur savent que sans l’attention à l’autre, sans le pardon, sans l’amour même des ennemis, aucune communauté humaine ne peut vivre en paix; et cela commence dans cette société première et fondamentale qu’est la famille. »
Benoît XVI invite les chrétiens à rendre compte des motifs religieux de leur engagement : « Dans la collaboration nécessaire pour le bien commun, même avec qui ne partage pas notre foi, nous devons rendre présents les motifs religieux vrais et profonds de notre engagement social, de même que nous attendons des autres qu’ils nous manifestent leurs motivations, afin que la collaboration se fasse en toute clarté. Qui aura perçu les fondements de l’agir social chrétien pourra ainsi y trouver aussi un stimulant pour prendre en considération la foi en Jésus-Christ. »
Le pape confie les théologiens et les théologiennes à « l’intercession de Marie, Femme de l’Avent, et Mère du Verbe incarné, qui est pour nous, dans sa façon de garder la Parole dans son Coeur, le paradigme de la manière juste de faire la théologie, le modèle sublime de la vraie connaissance du Fils de Dieu. Que ce soit elle, l’Etoile de l’Espérance, qui guide et protège le précieux travail que vous accomplissez pour l’Eglise et au nom de l’Eglise. »
ASB
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