Unir harmonieusement contemplation et action

Angélus du 21 juillet 2013

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Le pape François commente l’Evangile de Marthe et Marie, invitant à ne jamais opposer contemplation et action, mais à les unir toujours harmonieusement. 

On pouvait s’attendre à ce qu’il cite l’idéal jésuite selon la formule « contemplatif dans l’action », (« simul ac in actione contemplativus ») du jésuite Jérôme Nadal, mais, avant l’angélus dominical, de ce 21 juillet, place Saint-Pierre, il a cité saint Benoît de Nursie et son invitation aux moines: « prie et travaille », l’interprétant en « prie et agis ». 

« Il est avant tout important de comprendre qu’il ne s’agit pas d’opposer les deux attitudes, a expliqué le pape: l’écoute de la Parole du Seigneur, la contemplation et le service concret du prochain. Ce ne sont pas deux attitudes opposées, mais au contraire, ce sont deux aspects tous deux essentiels pour notre vie chrétienne; aspects qu’il ne faut jamais séparer, mais à vivre dans une unité et une harmonie profondes. »

L’erreur de Marthe a donc été non pas d’agir, de servir, mais de « considérer comme essentiel seulement ce qu’elle faisait, c’est-à-dire qu’elle était trop absorbée et préoccupée par les choses à « faire ». »

« Chez un chrétien, a précisé le pape, les oeuvres de service et de charité ne doivent jamais être détachées de la source principale de toute action: l’écoute de la Parole du Seigneur, le fait d’être – comme Marie – aux pieds de Jésus, dans l’attitude du disciple. »

« Dans notre vie chrétienne aussi, chers frères et soeurs, a-t-il insisté, que prière et action soient toujours profondément unies. Une prière qui ne conduit pas à l’action concrète pour le frère pauvre, malade, ayant besoin d’aide, en difficulté, est une prière stérile et incomplète. Mais, de même, quand, dans le service ecclésial on n’est attentif qu’au « faire », quand on donne plus de poids aux choses, aux fonctions, aux structures, et que l’on oublie le caractère central du Christ, que l’on ne réserve pas de temps pour le dialogue avec lui dans la prière, on risque de servir soi-même et non pas Dieu présent dans le frère dans le besoin. »

Le pape a cité le fondateur des Bénédictins en disant: « Saint Benoît résumait ainsi le style de vie qu’il indiquait à ses moines en deux mots: “ora et labora”, « prie et agit ». C’est de la contemplation, d’un rapport d’amitié fort avec le Seigneur que naît en nous la capacité de vivre et d’apporter aux autres l’amour de Dieu, sa miséricorde, sa tendresse. Et aussi notre travail auprès de notre frère dans le besoin, notre travail dans les oeuvres de charité, les oeuvres de miséricorde, nous conduit au Seigneur, parce que justement nous regardons vers le Seigneur dans le frère et la soeur dans le besoin. »

Pour le pape, la Vierge Marie est le modèle de cette harmonie: « Demandons à la Vierge Marie, Mère de l’écoute et du service, de nous enseigner à méditer dans notre coeur la Parole de son Fils, à prier avec fidélité, pour être toujours plus attentifs concrètement aux nécessités de nos frères. »

Dans « Dieu dans la ville » (éditions Téqui) le cardinal Jorge Mario Bergoglio écrivait: « Dieu vit déjà dans notre ville et nous presse – pendant que nous réfléchissons – de sortir à sa rencontre pour le découvrir, pour construire des relations de proximité, et incarner le ferment de sa Parole dans des œuvres concrètes. Le regard de foi s’élargit chaque fois que nous mettons en pratique la Parole. La contemplation se fait plus parfaite au milieu de l’action. Agir en bons citoyens – dans n’importe quelle ville – améliore la foi. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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