« Si tu as un poids sur la conscience, si tu as honte de tant de choses que tu as commises, arrête-toi un peu, n’aie pas peur. Pense qu’il y a quelqu’un qui t’attend parce que tu as cessé de te souvenir ; et ce quelqu’un c’est ton père, c’est Dieu qui t’attend ! »: c’est en ces termes que le pape François a commenté l’Evangile de la rencontre de Jésus et de Zachée, lu lors de la messe de ce dimanche 3 novembre.
Voici notre traduction intégrale, rapide, de travail, du texte original en italien.
Paroles du pape François avant l’angélus
Chers frères et sœurs, bonjour !
Le passage de l’Evangile de Luc de ce dimanche nous montre Jésus qui, sur son chemin vers Jérusalem, entre dans la ville de Jéricho. C’est la dernière étape d’un voyage qui résume le sens de toute la vie de Jésus, dédiée à chercher et sauver les brebis perdues de la maison d’Israël. Mais plus le chemin s’approche de la destination finale, plus un cercle d’hostilité se resserre autour de Jésus.
A Jéricho advient l’un des événements les plus joyeux racontés par saint Luc : la conversion de Zachée. Cet homme est une brebis perdue, il est méprisé et « excommunié », parce qu’il est un publicain, ou plutôt, il est le chef des publicains de la ville, ami des occupants romains détestés, c’est un voleur et un exploiteur.
Empêché de s’approcher de Jésus, probablement en raison de sa mauvaise renommée, et étant de petite stature, Zachée grimpe sur un arbre, pour pouvoir voir le Maître qui passe. Ce geste extérieur, un peu ridicule, exprime l’acte intérieur de l’homme qui cherche à se mettre au-dessus de la foule pour avoir un contact avec Jésus. Zachée lui-même ne connaît pas le sens profond de son geste, il ne sait pas pourquoi il fait cela, mais il le fait; il n’ose pas non plus espérer que la distance qui le sépare du Seigneur puisse être surmontée; il se résigne à le voir seulement de passage. Mais quand Jésus arrive près de l’arbre, il l’appelle par son nom : «Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison » (Lc19,5). Cet homme petit de stature, rejeté par tous, et loin de Jésus, est comme perdu dans l’anonymat; mais Jésus l’appelle, et ce nom « Zachée », dans la langue de ce temps, a une belle signification, pleine d’allusions: « Zachée » en effet veut dire : « Dieu se souvient ».
Et Jésus se rend dans la maison de Zachée, suscitant les critiques de toute la population de Jéricho qui disait (parce qu’en ce temps-là aussi on médisait beaucoup !): « Mais comment ? Avec tous les gens bien qu’il y a dans la ville, il va demeurer justement chez ce publicain? » Oui, parce qu’il était perdu; et Jésus dit : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham » (Lc 19,9). La joie est désormais entrée dans la maison de Zachée, la paix est entrée, le salut est entré, Jésus est entré.
Il n’y a pas de profession ou de condition sociale, il n’y a pas de péché ou de crime d’aucune sorte qui puisse effacer un seul de ses enfants de la mémoire ni du cœur de Dieu. Dieu se souvient, toujours, il n’oublie aucun de ceux qu’il a créés ; c’est un père toujours en attente vigilante et aimante, de voir renaître dans le cœur de son fils le désir de revenir à la maison. Et quand il reconnaît ce désir, même seulement évoqué, et si souvent, quasi inconsciemment, il se rend immédiatement présent, et par son pardon il rend le chemin de conversion et de retour plus facile.
Regardons aujourd’hui Zachée sur l’arbre : son geste est ridicule, mais c’est un geste de salut. Et je te dis, à toi : si tu as un poids sur la conscience, si tu as honte de tant de choses que tu as commises, arrête-toi un peu, n’aie pas peur. Pense qu’il y a quelqu’un qui t’attend parce que tu as cessé de te souvenir ; et ce quelqu’un c’est ton père, c’est Dieu qui t’attend ! Grimpe comme Zachée l’a fait, monte sur l’arbre de l’envie d’être pardonné ; je t’assure que tu ne seras pas déçu. Jésus est miséricordieux et il ne se lasse jamais de pardonner ! Souvenez-vous en bien, Jésus est comme cela !
Frères et sœurs, laissons Jésus nous appeler nous aussi par notre nom ! Au plus profond de notre cœur, écoutons sa voix qui nous dit : « Aujourd’hui je dois demeurer chez toi », c’est-à-dire dans ton cœur, dans ta vie. Et accueillons-le avec joie : lui, peut nous changer, il peut transformer notre cœur de pierre en cœur de chair, il peut nous libérer de l’égoïsme et faire de notre vie un don d’amour. Jésus peut le faire : laisse-toi regarder par Jésus !
Paroles du pape François après l’angélus
Chers frères et sœurs,
Je salue avec affection tous les Romains et les pèlerins présents, en particulier les familles, les paroisses, et les groupes de nombreux pays du monde.
Je salue les fidèles venus du Liban, et ceux de la ville de Madrid.
Je salue les jeunes de Petosino, les confirmands de Grassina (Florence), et les jeunes de Cavallermaggiore (Cuneo); les pèlerins de Naples, Salerne, Venise, Nardo et Gallipoli.
Je vous souhaite à tous un bon dimanche, et bon déjeuner ! Au revoir !
Traduction de Zenit, Anne Kurian et Anita Bourdin