Fête de sainte Agnès: le pape bénit deux agneaux à Sainte-Marthe

Une jeune sainte de treize ans, pour les jeunes

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Le pape François a béni deux agneaux qui avaient été conduits auparavant à la basilique Sainte-Agnès-hors-les-Murs, sur la via Nomentana, au nord est de Rome, où reposent sainte Agnès, et sainte Emérentienne, sa jeune esclave et compagne dans le martyre.

La bénédiction des agneaux est une tradition du 21 janvier, jour de la mémoire liturgique de la jeune martyre, co-patronne de la ville de Rome. Avec une nouveauté cette année: c’est à la Maison Sainte-Marthe, résidence du pape François que les agneaux lui ont été présentés, vers 12h30.

Symbole de la brebis perdue, recherchée, sauvée et placée par le Bon Pasteur sur ses épaules, l’agneau représente aussi Christ crucifié, selon la parole de saint Jean Baptiste: « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ».

La laine des agneaux est utilisée pour confectionner les palliums des nouveaux archevêques métropolitains nommés dans l’année qui le reçoivent des mains du pape, en signe de comunion spéciale avec lui, le jour de la fête des saints apôtres Pierre et Paul, patrons de l’Eglise de Rome.

Le pallium est un ornement liturgique circulaire de cinq centimètres de large, qui se porte sur la chasuble. Il est fait de laine blanche et il est orné de six petites croix de soie noire. Deux pans qui retombent devant et derrière, se terminent par deux extréminés noires représentant le pied de la brebis que le Bon Pasteur porte sur ses épaules.

On fixe le pallium par des broches d’or gemmé, autrefois utilisées pour fermer le pallium sur le cœur, le dos et l’épaule droite.

C’est un ornement liturgique du pape et des archevêques métropolitains: ils le portent dans leurs églises et dans les églises de leurs provinces.

Anciennement, le mot « pallium » désignait un manteau de laine exclusivement attribué au souverain pontife, puis il devint un signe liturgique d’honneur, symbole d’un lien de communion particulier avec le successeur de Pierre pour les évêques à la tête de juridictions métropolitaines.

Une fois confectionnés par les bénédictines du monastère Sainte-Cécile de Rome, les palliums sont placés dans une urne de bronze, dans une niche, sous l’autel de la « confession de Pierre », au plus près de la tombe de l’apôtre, jusqu’au 29 juin.

Le récit le plus ancien de la remise – ou « imposition » selon le terme technique – du pallium par le pape à un évêque est le récit de la remise du pallium à saint Césaire d’Arles par le pape Symmaque, il y a plus de 1500 ans.

Adolescente et vierge romaine, Agnès a été martyrisée au temps de la persécution de l’empereur Dèce: une persécution si violente que de nombreux baptisés reniaient leur foi devant la menace de mort.

Le martyre de sainte Agnès a été rapporté par saint Damase, par saint Ambroise et par Prudence. Elle périt à l’aube du IVe s., en 303 à l’âge de treize ans. Jacques de Voragine rapporte son histoire, dans sa « Légende dorée ».

La jeune martyre est souvent représentée par un agneau ou accompagnée d’un agneau blanc, en main la palme du martyre. Elle est une des saintes protectrices des jeunes et on l’invoque pour obtenir la vertu de chasteté.

A Rome, Agnès est spécialement honorée, en la basilique Sainte-Agnès-hors-les-Murs, qui abrite sa tombe, et qui a été construite au-dessus des catacombes du même nom.

Ce 21 janvier, quatre messes ont été célébrées, la dernière, à 19h, a été présidée par le cardinal Camillo Ruini, vicaire émérite du pape pour le diocèse de Rome.

Dans la basilique comble, de très nombreux jeunes et adolescents ont fêté joyeusement leur sainte patronne, en chantant l’hymne à sainte Agnès, « jeune et sainte ».

A côté de l’église médiévale – une des « sept églises » du pèlerinage de saint Philippe Néri -, on peut encore voir les ruines de l’imposante basilique construite par Constantin.

Il ne faut pas confondre cette basilique avec l’église du centre historique, Sainte-Agnès-in-Agone, place Navone. Cependant elle est aussi spécialement dédiée par le diocèse de Rome aux rencontres de jeunes. Elle a été reconstruite sous la direction de Borromini. Elle se dresse à l’emplacement de l’ancien cirque de Domitien, sous une voûte duquel le corps de la jeune martyre avait été exposé.

Avec Hélène Ginabat

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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