ROME, Mercredi 12 novembre 2008 (ZENIT.org) – A l’issue du synode sur la Parole de Dieu, une liste de propositions a été établie par l’Assemblée générale ordinaire du synode des évêques. Le texte original de ces propositions, qui a été remis au pape, est en latin. Ce texte a une valeur de proposition. Le pape Benoît XVI a toutefois permis la publication d’une version italienne, provisoire et non officielle des cette liste de propositions, par la secrétairerie générale du synode.
Nous proposons ci-dessous une traduction en français des propositions 6-10.
Proposition 6
Lecture patristique de l’Ecriture
Pour l’interprétation du texte biblique, on ne doit pas négliger la lecture patristique de l’Ecriture, qui distingue deux sens : le sens littéral et le sens spirituel. Le sens littéral est celui qui est signifié par la parole de l’Ecriture et trouvé grâce à des instruments scientifiques de l’exégèse critique. Le sens spirituel concerne aussi la réalité des évènements dont parle l’Ecriture, en tenant compte de la Tradition vivante de toute l’Eglise et de l’analogie de la foi, qui comporte la connexion intrinsèque de la vérité de la foi entre elles et dans la totalité du dessein de la Révélation divine.
Proposition 7
Unité entre Parole de Dieu et Eucharistie
Il est important de noter la profonde unité entre la Parole de Dieu et l’Eucharistie (cf. DV 21), comme cela est cité dans certains textes particuliers comme Jn 6, 35-58 ; Lc 24, 13-35, afin de dépasser la dichotomie entre les deux réalités, qui est souvent présente dans la réflexion théologique et dans la pastorale. De cette manière le lien avec le synode précédent sur l’Eucharistie sera plus évident.
La Parole de Dieu se fait chair sacramentelle dans l’événement eucharistique et conduit l’Ecriture Sainte à son accomplissement. L’Eucharistie est principe herméneutique de l’Ecriture Sainte, tout comme l’Ecriture Sainte éclaire et explique le mystère eucharistique. Dans ce sens les pères synodaux souhaitent que puisse être promue une réflexion théologique sur l’aspect sacramentel de la Parole de Dieu. Sans la reconnaissance de la présence réelle du Seigneur dans l’Eucharistie, l’intelligence de l’Ecriture demeure inachevée.
Proposition 8
Parole de réconciliation et conversion
La Parole de Dieu est parole de réconciliation parce qu’en elle Dieu réconcilie en Lui toute chose (cf. 2 Co 5, 18-20 ; Ep 1, 10). Le pardon miséricordieux de Dieu, incarné en Jésus, relève le pécheur.
L’importance de la Parole de Dieu dans les sacrements de guérison (pénitence et onction) doit être soulignée. L’Eglise doit être la communauté qui, réconciliée par cette parole de Jésus Christ (cf. Ep 2, 14-18 ; Co 1, 22), offre à tous un espace de réconciliation, de miséricorde et de pardon.
La force cicatrisante de la Parole de Dieu est un appel puissant à une conversion personnelle permanente dans l’écoute et une impulsion dans l’annonce courageuse de la réconciliation offerte par le Père dans le Christ (cf. 2 Co 5, 20-21).
En ces temps de conflits en tous genres et de tensions interreligieuses, fidèles à l’œuvre de réconciliation accomplie par Dieu en Jésus, les catholiques sont engagés à donner des exemples de réconciliation, cherchant à partager les mêmes valeurs humaines, éthiques et religieuses dans leur relation avec Dieu et avec les autres. Ils cherchent à construire une société juste et pacifique.
Proposition 9
Rencontre avec la Parole dans l’Ecriture Sainte
Ce synode propose à nouveau avec force à tous les fidèles la rencontre avec Jésus, Parole de Dieu faite chair, comme événement de grâce qui se reproduit dans la lecture et dans l’écoute des Ecritures Saintes. Il rappelle saint Cyprien, recueillant une pensée partagée par les pères : « Soyez assidus dans la prière et dans la lectio divina. Quand tu pries tu parles avec Dieu, quand tu lis, Dieu te parle » (Ad Donatum, 15).
Ainsi, nous souhaitons vivement que naisse de cette assemblée une nouvelle saison de pieux et grand amour pour la Sainte Ecriture, de la part de tous les membres du peuple de Dieu, afin que leur lecture orante et fidèle permette d’approfondir leur relation avec la personne même de Jésus. Dans cette perspective, on souhaite que, dans la mesure du possible, chaque fidèle possède une Bible personnelle (cf. Dt 17, 18-20), et jouisse des bénéfices de l’indulgence spéciale liée à la lecture des Ecritures (cf. Indulgentiarum Doctrina, 30).
Proposition 10
L’Ancien Testament dans la Bible chrétienne
Jésus a prié les psaumes et a lu la Loi et les prophètes, en les citant dans sa prédication et en se présentant comme l’accomplissement des Ecritures (cf. Mt 5, 17 ; Lc 4, 21 ; 24, 27 ; Jn 5, 46). Le Nouveau Testament a sans cesse puisé à l’Ancien Testament les paroles et les expressions qui lui permettent de raconter et d’expliquer la vie, la mort et la résurrection de Jésus (cf. Mt 1-2 et Es passim ; Mc 6, 3 ; Lc 24, 25-31). Dans le même temps, du reste, sa mort et sa résurrection « donnèrent à ces mêmes textes une plénitude de sens inconcevable auparavant » (Commission biblique pontificale, L’interprétation de la Bible dans l’Eglise, III A 2).
En conséquence, la foi apostolique en Jésus est proclamée « selon les Ecritures » (cf. Co 15), et présente Jésus Christ comme le « oui » de Dieu à toutes les promesses (cf. Co 1, 20).
Pour ces raisons, la connaissance de l’Ancien Testament est indispensable à qui croit dans l’Evangile de Jésus Christ, parce que, selon saint Augustin, le Nouveau Testament est caché dans l’Ancien et l’Ancien est présent dans le Nouveau (cf. Quaestiones in Heptateucum, 2, 73).
Nous souhaitons donc que dans la prédication et dans la catéchèse, on tienne compte des pages de l’Ancien Testament, en les expliquant de manière adaptée dans le cadre de l’histoire du salut et que l’on aide le peuple de Dieu à les apprécier à la lumière de la foi en Jésus Seigneur.
[Traduit de l’italien par Zenit]