Enlèvement de deux Petites sœurs de Foucauld au Kenya : Appel du nonce

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Solidarité de la population locale

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ROME, Mardi 11 novembre  2008 (ZENIT.org) – « Prions et espérons que le cœur » de ceux qui ont enlevé les deux religieuses « comprendront que ce n’est pas la bonne voie », déclare au micro de Radio Vatican le nonce apostolique au Kenya, Mgr Alain Paul Lebeaupin, après l’enlèvement de deux religieuses italiennes.

On est en effet sans nouvelles de deux Petites sœurs de Charles de Foucauld, sœur Caterina Giraudo, 67 ans, et sœur Maria Teresa Oliviero, 61 ans, enlevées dimanche dans leur maison, à Elwark, à la frontière somalienne. Le parquet de Rome a ouvert aujourd’hui une information judiciaire pour « enlèvement à motif subversif ».

Les deux religieuses se trouvaient depuis de « nombreuses années au Kenya où elles travaillaient avec les réfugiés somaliens », a précisé l’agence missionnaire italienne Misna.

Le Vatican suit de près l’évolution de la situation, ainsi que la famille spirituelle du bienheureux Charles de Foucauld, en particulier à Cuneo, ville natale des soeurs dans le Nord de l’Italie.

« Nous sommes très préoccupés, a déclaré Mgr Lebeaupin, parce que rien de tel n’était encore arrivé au Kenya. Hélas, nous n’avons pas beaucoup de nouvelles ».

Il précise quant à l’engagement des soeurs : « Je connais un peu la spiritualité des sœurs : elles étaient dans une région majoritairement musulmane, mais nous n’avons jmais eu de problèmes avec la communauté musulmane. Là, les soeurs témoignent de la présence de Jésus Christ selon la spiritualité du bienheureux Charles (…). Cela veut dire aussi une présence charitable, très discète, fondée sur l’être aux côtés des populations ».

Et d’insister sur l’absence de problèmes avec la population musulmane locale : « Nous ne voulons pas que cela conduise à penser qu’il y a un problème avec le monde musulman : c’est très important de le dire ».

Pour ce qui est de l’Eglise du Kenya, le nonce ajoute : « Tous au Kenya sont au courant de l’enlèvement, tous sont consternés par ce qui est arrivé et il y a une vraie participation de l’Eglise tout entière. J’ai moi-même parlé avec l’évêque local, avec la supérieure régionale des soeurs, qui me semble très sereine parce que ce sont des religieuses qui vivent depuis longtemps dans la région – depuis plus de 20 ans – : elles connaissent les gens, et parlent bien leur langue ».

Le nonce a ajouté cet appel : « Nous espérons tous que les religieuses soient libérées le plus rapidement possible. Leur témoignage est davantage mis en relief par cet événement. Nous demandons évidemment tous, et nous prions, pour leur libération. Dans cette situation, les sœurs sont l’élément médiatique aujourd’hui, mais au même moment, nous savons qu’il y a des gens qui, dans cette région, souffrent de la situation, y compris mais pas seulement du fait de l’enlèvement des religieuses. Il faut que nous prions et nous espérons que le cœur de ceux qui les ont enlevées comprendront que ce n’est pas la bonne voie ».

Contactée par Misna, une consœur des deux religieuses italiennes de la Fraternité contemplative des Petites Sœurs de Jésus de Charles de Foucauld enlevées dimanche souligne l’aide reçue de la population locale : « Bien que des filières de contact aient été activées à travers les anciens des communautés locales, nous n’avons reçu aucune nouvelle ; la seule chose de sûre, c’est qu’elles auraient été emmenées dans le Sud de la Somalie ».

Les anciens des communautés locales sont les seuls à être en mesure de mener un véritable travail utile dans une zone reculée comme celle d’Elwak, petit village isolé du district septentrional de Mandera, à cinq kilomètres seulement de la frontière de la Somalie et devenu au fil des ans un point d’arrivée pour les milliers de réfugiés fuyant le chaos dans lequel l’ex-colonie italienne de la Corne de l’Afrique, abandonnée à son sort, a sombré, fait observer Misna.

Présentes dans cette partie du Kenya depuis la moitié des années 1970, indique la même source, les deux religieuses ont porté assistance à ces civils désespérés pendant des décennies. C’est pour cette raison que la communauté des réfugiés somaliens a été la première à se mobiliser pour protéger le centre des missionnaires à Elwak et établir les premiers contacts pour parvenir aux auteurs de l’enlèvement.

« Au fur et à mesure que le temps passe, notre angoisse pour le sort de nos consœurs augmente mais nous sommes surprises par l’estime et l’attachement que les gens d’ici nous témoignent. Une procession de personnes qui viennent nous faire part de leurs sentiments et de leur solidarité en ce moment difficile se poursuit depuis ce matin », concluent leurs consoeurs à Mandera et à Nairobi.

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ZENIT Staff

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