« Donne-moi la moitié de ta miséricorde » : c’est la prière faite par le père Jorge Mario Bergoglio à un vieux prêtre de Buenos Aires, connu pour son ministère de réconciliation, confesseur recherché, mort à plus de 90 ans.
Depuis, il porte dans une pochette sur son cœur la croix du chapelet de ce saint prêtre et la touche lorsqu’il a spécialement besoin d’aide pour être miséricordieux.
« Quel bien fait un prêtre miséricordieux ! » s’est exclamé le pape qui a évoqué ce vieux prêtre au terme de sa rencontre avec les prêtres et les évêques auxiliaires de son diocèse de Rome, alors que son allocution était finie et que l’on attendait la prière de l’angélus et la bénédiction finale. Le pape a voulu couronner sa rencontre par cette confidence significative.
Le pape François a en effet rencontré le clergé du diocèse de Rome pour le rendez-vous traditionnel du début de carême, ce jeudi matin, à 10h30, dans la Salle Paul VI du Vatican.
Dans son allocution, le cardinal vicaire du pape pour le diocèse de Rome, Agostino Vallini, a notamment salué le premier anniversaire de l’élection du pape François, et toute la salle a applaudi.
Le pape a ensuite ouvert la rencontre par le signe de la croix, avant l’invocation de l’Esprit Saint par le chant du Veni Creator.
Puis le pape a voulu prier un Notre Père et un Je vous salue Marie, ainsi que la prière pour les défunts pour un prêtre du diocèse dont les obsèques ont eu lieu jeudi après-midi, don Gino, de la paroisse Saint-Ambroise.
Le pape a aussi voulu aborder la question de fausses accusations d’abus lancées contre des prêtres du diocèse. Il a dit sa proximité aux prêtres qu’il a rencontrés. Mais il a dit sa proximité à tous ses prêtres : ces accusations font mal tout le presbyterium, a-t-il souligné, immédiatement applaudi.
Plus encore, le pape a demandé pardon à ses prêtres de cette « grave injustice ». En effet, a-t-il expliqué, l’un des accusateurs appartient au service de la diplomatie du Saint-Siège et le pape en est le chef : il assume sa responsabilité en annonçant que l’accusateur a été suspendu et qu’il sera éloigné d’une façon qui est à l’étude.
Le pape a poursuivi son exposé sur l’héritage de Jean-Paul II et de sœur Faustine, en insistant sur le fait que c’est maintenant « le temps de la miséricorde », comme il l’avait déjà dit à plusieurs reprises lors de l’angélus du 12 janvier dernier (cf. ci-dessous, le texte intégral de l’allocution du pape François ce 6 mars).
Il ajoute : « Ce temps qui est précisément le temps de la miséricorde. Cela, j’en suis sûr. Ce n’est pas seulement le carême ; nous vivons au temps de la miséricorde, depuis au moins trente années, jusqu’à maintenant. »
Il rappelle l’intuition de Jean-Paul II, longtemps mûrie et affirme : « C’est une consigne qu’il nous a laissée, mais qui vient d’en-haut. »
Pour le pape, « le prêtre est un homme de miséricorde et de compassion, proche de son peuple et serviteur de tous. C’est un critère pastoral que je voudrais vraiment souligner : la proximité. La proximité et le service, mais la proximité, être proche !… »
Il recommande la miséricorde aux confesseurs: ni laxisme, ni rigorisme, ni l’un ni l’autre ne font grandir la sainteté, du prêtre ou des fidèles.
Et d’avoir un coeur plein de compassion, capable de pleurer, capable d’intercéder auprès de Dieu pour ses paroissiens, capble de les « accompagner ».
Et de ne pas négliger leur vie spirituelle: par quoi finissez vous la journée? « Avec le Seigneur ou avec la télévision? » a demandé le pape.
Après la prière de l’angélus et la bénédiction finale, le pape a salué les responsables de secteurs.