« Ouvrons tout grand les confessionnaux… offrons la possibilité d’accueillir la réalité d’un amour toujours donné gratuitement, au-delà de tout individualisme égoïste », exhorte le cardinal Piacenza.
Le cardinal Mauro Piacenza, Grand pénitencier, a ouvert la XXVe édition du cours annuel sur le for interne, organisé par la Pénitencerie apostolique, du 24 au 28 mars 2014, sur le thème « Renouveler la rencontre personnelle avec Jésus Christ » (Evangelii gaudium, n. 3)
« L’homme postmoderne, qui a effacé Dieu de son horizon personnel, ne parvient plus à savoir qui il est, ne trouve plus de réponse à ses questions fondamentales et tente désespérément mais inutilement de les étouffer », constate-t-il.
Le cardinal estime que « cette profonde crise existentielle doit devenir » pour les confesseurs « une occasion féconde pour relancer le sacrement de la réconciliation qui doit être une véritable et nouvelle évangélisation, une annonce franche et lumineuse du salut qu’apporte le Christ ».
Il exhorte ainsi : « Ouvrons grand les confessionnaux, les horizons amples de la foi, face à tout réductionnisme désespéré ; présentons la communion possible avec l’Emmanuel, Dieu avec nous, au-delà de toute solitude ; offrons la possibilité d’accueillir la Vérité qui s’offre au-delà de tout relativisme étouffant, la réalité d’un amour toujours donné gratuitement et expérimentable, au-delà de tout individualisme égoïste. »
Ainsi le sacrement de la réconciliation fera « revenir du non-sens à la vérité, de l’isolement existentiel à la communion, de l’hostilité envers le frère à la capacité d’accueillir l’autre, de l’illusion d’une autosuffisance techno-scientiste à la vérité de la mendicité priante, seule capable de révéler l’homme à l’homme ».
« Être fidèles au sacrement de la réconciliation est une des manières les plus efficaces d’être fidèles au Christ », ajoute le cardinal, invitant les confesseurs à une nouvelle interprétation du mandat de Jésus : « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (Jn 20,23).
Il voit dans ce mandat « la responsabilité personnelle de chaque prêtre à l’égard de tous ceux à qui les péchés n’ont pas été remis à cause de la négligence avec laquelle ce sacrement a été offert ». C’est pourquoi il invite à un examen de conscience » quotidien : « Ai-je été généreux de mon temps passé dans le confessionnal ? », « Ai-je saisi toutes les possibilités, même indirectes, de proposer le sacrement de la réconciliation ? ».
« Célébrer le sacrement de la réconciliation forme un tout, avec le fait d’être fidèle au Christ et fidèle à l’Église dont nous sommes les serviteurs », poursuit le cardinal.
Enfin, il demande aux confesseurs d’être pour eux-mêmes « fidèles au sacrement de la réconciliation, sans tomber dans le risque du scrupule et du repliement ni dans le risque plus grave de la superficialité ou de vivre des jours et des mois sans la grâce de Dieu ».
« Celui qui est fidèle au sacrement de la réconciliation célébré pour lui-même, ne pourra pas ne pas être fidèle à l’offrande généreuse de ce sacrement à ses frères », souligne-t-il.
Avec Hélène Ginabat pour la traduction