Ce mercredi 10 avril 2024, peu avant la présentation du projet de loi sur la fin de vie au Conseil des ministres, la Conférence des évêques de France (CEF) a annoncé la nomination de quatre évêques porte-paroles, qui auront le rôle de faire entendre la voix de l’Église sur les sujets de l’euthanasie, du suicide assisté et des soins palliatifs.
Composé de 36 articles, ce projet de loi devrait arriver en première lecture à l’Assemblée nationale le 27 mai prochain. Il ouvrirait la voie, pour la première fois en France, à une possible légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie. Le texte prévoit, entre autres, « l’instauration d’une “aide à mourir” sous conditions pour des patients en fin de vie affectés par une souffrance physique ou psychologique du fait de leur pathologie ».
Les évêques porte-paroles sont tous les quatre déjà très mobilisés sur ce sujet grave, que ce soit au sein de la Conférence des évêques de France ou dans leurs propres diocèses. Parmi eux, figurent Mgr Vincent Jordy, archevêque de Tours et vice-président de la CEF, Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, Mgr Pierre-Antoine Bozo, évêque de Limoges, et Mgr Emmanuel Gobilliard, évêque de Digne, Riez et Sisteron.
Cette nomination témoigne de l’engagement de l’Église catholique sur ce « sujet de société majeur », et vise à dénoncer ce projet de « l’aide à mourir ». « Les évêques ont exprimé leurs préoccupations concernant le projet de loi, soulignant le risque d’une possible rupture de digue » affirme la CEF, opposée fermement à ce qu’elle qualifie de « mort provoquée ».
Déjà en mars dernier, lors de leur Assemblée plénière à Lourdes, les évêques français avaient voté une déclaration appelant à « ne pas dévoyer la fraternité ». Ils y exprimaient leur grande inquiétude vis-à-vis de ce projet de loi : « Toute vie humaine mérite d’être inconditionnellement respectée et accompagnée avec une authentique fraternité. »
