Le message salue le lancement de la « Coalition mondiale pour la justice sociale », annoncée lors de la réunion, que l’Église catholique soutient, rappelant qu’elle appelle ses fidèles à être des citoyens responsables.
Le cardinal Parolin, secrétaire d’État du Vatican, a lu le message du pape François aux participants du 111e sommet annuel du monde du travail, qui s’est tenu à Genève début juin. Les délégués des travailleurs, des employeurs et des gouvernements des 187 États membres de l’Organisation internationale du travail (OIT) ont abordé la question de l’évolution vers des économies durables et inclusives avec justice, le rôle des apprentissages de qualité et la protection des travailleurs.
Le message du pape François propose de « ne pas succomber à la conception réductrice de la justice sociale, qui se concentre exclusivement sur les indicateurs économiques et sociaux », mais de s’appuyer sur trois piliers : la dignité humaine, la solidarité et la subsidiarité. Le message du souverain pontife au sommet a été lu par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican, à l’assemblée réunie sur le thème de la justice sociale pour tous. Le message a également salué le lancement de la « Coalition mondiale pour la justice sociale », annoncé lors de la réunion, que l’Église catholique soutient, rappelant qu’elle appelle ses fidèles à être des citoyens responsables.
Le directeur général de l’OIT, Gilbert F. Houngbo, a évoqué la nécessité d’un nouveau contrat social fondé sur la solidarité et l’équité. Gilbert F. Houngbo est né au Togo en 1961 et travaille depuis 35 ans à l’amélioration des conditions de vie des personnes les plus vulnérables du monde. Il a été Premier ministre du Togo de 2008 à 2012 et a été le sixième président du Fonds international de développement agricole. La conférence s’est clôturée par l’adoption de la recommandation sur l’apprentissage de qualité, la transition juste vers des économies durables et la protection du travail.
Pour des raisons de sécurité, les visiteurs n’ont pas pu accéder au Palais des Nations à Genève pour la Conférence, mais ont pu écouter les débats de la session plénière de la Conférence via Internet sur le site du Bureau International du Travail (BIT).
Le message lu par le cardinal Parolin indique que « le Saint-Siège reste déterminé à soutenir tous les efforts visant à promouvoir la justice sociale, en particulier sur le lieu de travail, en mettant ses moyens à la disposition de la communauté internationale et, surtout, en partageant la doctrine sociale de l’Église ». Il a également rappelé les nombreux conflits et l’instabilité du monde actuel et l’espoir de promouvoir la cause de la paix. La paix et la justice sociale peuvent sembler utopiques, selon le pape, pour les millions de personnes qui vivent « à la merci d’intérêts économiques ou d’une exploitation aveugle ». De nombreux travailleurs migrants et réfugiés exercent des métiers dangereux, sales et dégradants, montrant que leur dignité humaine est « inexorablement bafouée ».
L’Église considère les personnes marginalisées « comme des participants actifs et à part entière aux décisions que nous prenons pour parvenir à une paix plus sûre dans nos sociétés, en trouvant des moyens par lesquels la justice sociale peut contribuer à traiter les causes de la pauvreté, telles que l’inégalité, le chômage, le sans-abrisme ou le déni des droits sociaux et des droits du travail. Cela signifie qu’il faut regarder au-delà des indicateurs économiques et sociaux ».
Le message du pape insiste sur les trois principes fondamentaux qui guident la justice sociale : la dignité humaine, la solidarité et la subsidiarité. Le respect de la dignité humaine, que Dieu donne aux êtres humains, exige « la protection des droits fondamentaux et du bien-être de toutes les personnes, y compris leurs besoins physiques, émotionnels et spirituels, de la conception à la mort naturelle ».
La solidarité montre l’interconnexion et l’interdépendance de tous, car elle crée « le tissu de relations authentiques » et appelle à la responsabilité de « prendre soin les uns des autres, en particulier de ceux qui sont vulnérables ou qui souffrent d’injustice ». C’est un devoir d’accompagner et de défendre « ceux qui souffrent de discrimination, de pauvreté, de violence ou d’injustice », a réaffirmé le Saint-Père.
La subsidiarité guide la bonne répartition du pouvoir et de la prise de décision. « Les grandes institutions ou autorités peuvent apporter un soutien général en cas de besoin, tandis que les individus au niveau local et les communautés ont la liberté de prendre des décisions qui affectent leur vie », rappelle le message du pape. L’équilibre permet d’éviter une concentration excessive du pouvoir et de favoriser l’autonomisation et la participation des individus et des communautés à l’élaboration de leur propre destin.