Synode : Synthèse des interventions du 7 octobre (après midi)

ROME, Jeudi 9 octobre 2008 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous la synthèse des interventions prononcées au synode des évêques sur la Parole de Dieu, l’après-midi du 7 octobre (quatrième congrégation générale). * * * – S.Exc. Mgr Maurice PIAT, C.S.Sp., Évêque de […]

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ROME, Jeudi 9 octobre 2008 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous la synthèse des interventions prononcées au synode des évêques sur la Parole de Dieu, l’après-midi du 7 octobre (quatrième congrégation générale).

* * *

– S.Exc. Mgr Maurice PIAT, C.S.Sp., Évêque de Port-Louis (ILE MAURICE)

La crise de la transmission de la foi dans les sociétés de  » Chrétienté  » s’explique en grande partie par le fait que, dans ces sociétés, l’Église jouissant d’une certaine sécurité, a eu tendance à prendre la foi pour acquise, à privilégier l’enseignement de la doctrine et à négliger la Parole de Dieu dans le processus de transmission.
Faute de prendre appui sur le Roc de la Parole, l’édifice doctrinal et moral devient comme une maison construite sur le sable et résiste mal aux tsunamis de la culture numérique moderne.
D’où l’urgence de retrouver la place de la Parole de Dieu comme fondement de la vie et de la mission de l’Eglise.
La Parole est fondement quand elle est accueillie comme l’événement de Dieu qui nous parle de lui-même et s’adresse à nous comme à des amis pour nous inviter à partager sa vie. Cette parole ne cherche pas à convaincre des esprits curieux, mais à susciter la foi dans le coeur des humbles.
Ainsi proposer la foi ce n’est pas d’abord transmettre un contenu impressionnant mais une invitation laquelle est toujours associée à une promesse, « venez et vous verrez « . La mission c’est ainsi inviter à se mettre en route comme un humble pèlerin.

[Texte original: français]

– S.Exc. Mgr George PUNNAKOTTIL, Évêque de Kothamangalam des Syro-Malabars (INDE)

L’approche des Églises orientales se situe plus sur une ligne pastorale (les Pères orientaux font l’objet de peu d’attention au sein du Document de travail, avec seulement huit citations!).
L’Église dans la tradition patristique insiste sur deux aspects: 1) ecclésial; 2) spirituel. La Bible est la Parole de Dieu dans l’Église. Les personnes de leur propre chef ne peuvent pas découvrir l’inspiration ou décider du canon. Ceux-ci sont garantis par l’Église. La Parole de Dieu est enchâssée dans la tradition. Actuellement la Bible ne requiert plus le soutien de la tradition pour attester de son autorité et de sa vérité. La Tradition est enracinée dans les Saintes Écritures et soutenue par l’Écriture Sainte. La Tradition contraire à la Bible ne résistera pas. La Bible est la source primaire de la doctrine et de la foi.
En second lieu, la Bible a une signification historique et spirituelle. Le sens spirituel n’est pas contraire au sens littéraire. Il est basé sur lui. Le sens spirituel est connu par « l’intelligence spirituelle ». Elle est considérée comme l' »oeil intérieur de la foi ». Raisonner n’est pas suffisant. La contemplation spirituelle de la Parole est requise. Les vrais théologiens sont de vrais saints.
Lire présuppose un état de prière. La prière illumine l’esprit afin qu’il saisisse ce qu’il lit. Lire la Parole doit conduire à la Parole substantielle qui est Jésus.

[Texte original: anglais]

– S.Exc. Mgr Guillermo José GARLATTI, Archevêque de Bahía Blanca (ARGENTINE)

La division tripartite sur la Parole de Dieu, présentée dans le Document de travail, me paraît tout à fait excellente. Elle suit une optique à caractère éminemment théologique et pastoral, et répond aux grands défis de l’Église d’aujourd’hui qui, vivifiée par l’Esprit, est appelée à assumer l’engagement de se manifester authentiquement en tant que sacrement de Jésus Christ.
Cependant, j’ai l’impression qu’il manque une unité intérieure dans le développement des trois parties, ce qui fait qu’elles apparaissent, de la même manière que les thèmes traités, comme juxtaposées ou superposées, sans une nette relation de continuité entre elles par manque d’un appui théologique unificateur. Pour surmonter ce problème, je pense que la « belle histoire du salut » (cf. Document de travail 10) pourrait se transformer en une catégorie théologique et servir, ainsi, de facteur unificateur.L’expression « histoire du salut » apparaît par trois fois dans le Document de travail (n. 10, 25 et 34), mais il ne semble pas qu’elle soit, ensuite, suffisamment développée et prise en compte. Il s’agit d’un concept biblique et théologique d’une grande richesse et d’une grande variété de sens, car elle met très fortement en relief la manière d’agir de Dieu (pédagogie divine) dans les interventions salvifiques successives: création, élection et formation du peuple de Dieu, alliance, Christ comme centre et sommet de la révélation, Église.
Le concept d' »histoire du salut », compris comme élément transversal sur lequel s’appuie toute l’action salvifique de Dieu est, sans doute, la catégorie la plus appropriée pour expliquer et comprendre la pédagogie divine qui s’exprime « en parlant », « en agissant » et « en dialoguant », sans toutefois perdre de vue que « la vérité profonde aussi bien sur Dieu que sur le salut de l’homme, c’est par cette révélation qu’elle resplendit à nos yeux dans le Christ, qui est à la fois le médiateur et la plénitude de la révélation tout entière » (DV 2).

[Texte original: espagnol]

– S.Exc. Mgr Sylvester Carmel MAGRO, O.F.M., Évêque titulaire de Salde, Vicaire Apostolique de Benghazi (LIBYE)

Nombre de croyants ne connaissent pas le rôle de l’Eglise dans la formation du Canon des Écritures.
Ils sont conscients de l’importance que l’Église accorde à la Parole de Dieu, mais ne réussissent pas à apprécier le rôle du Magistère dans la détermination du canon des Saints Livres.
Ils ne comprennent pas que, en dernier ressort, c’est l’Église qui a authentifié la Bible.
Dans la réalité des faits, la Bible présuppose l’Église et dépend de l’Église pour son authentification… L’Église précède les Écritures.
Par conséquent, il faudrait faire bien comprendre au Peuple de Dieu que, en fin de compte, il devait y avoir une « quelque autorité » pouvant déterminer quels livres devaient être considérés comme authentiques ou divinement inspirés, et devaient donc faire partie de la liste officielle ou « canon » du Nouveau Testament en particulier, et d’exclure le reste comme « apocryphes », c’est-à-dire manquant de l’inspiration divine.
« C’était l’autorité de l’Église qui a authentifié réellement les livres que nous croyons aujourd’hui comme faisant partie de la Bible. Ce processus d’identification a duré près de cinq siècles.
L’Église le conduisit après de longues enquêtes et prit des décisions à ce sujet dans le cadre de conciles locaux et régionaux, durant lesquels la matière a été amplement étudiée ».
Le « canon » chrétien complet ou liste des Écritures du Nouveau Testament a été établi par saint Athanase en 367 mais accepté de manière universelle seulement au Synode de Rome, en 380, et lors des Synodes d’Hippone et de Carthage (417).
« C’est l’Église qui est venue avant les Écritures; l’Église qui a produit les Écritures avec l’aide divine et qui a préservé leur intégrité des menaces de persécution et d’hérésie – c’est l’Église qui a rassemblé les Écritures dans un livre – un livre qui soutient tous ceux qui se nomment chrétiens » (Scott Hahn).

[Texte original: anglais]

– S.Exc. Mgr José Miguel GÓMEZ RODRÍGUEZ, Évêque de Líbano-Honda (COLOMBIE)

La structure ontologique de l’être humain, de chaque être humain, de tout être humain, est essentiellement dialogique. Cette constitution de la personne humaine dépend, en premier lieu, de sa condition de créature. Dieu nous a créés pour que nous entrions en dialogue avec Lui. Et au fond de notre être, nous découvrons une dynamique dialogale qui nous rend différents des autres êtres dont nous faisons l’expérience. Ainsi, notre existence personnelle est, avant tout, celle de personnes qui écoutent. L’être humain est constitué en tant que tel par sa capacité à é
couter Dieu. La personne parvient à son identité et à sa dignité fondamentales au travers de l’écoute de la Parole de Dieu et par son extraordinaire capacité à répondre à celle-ci avec tout son être, toute son intelligence et toute sa volonté.
Il est nécessaire que l’Église rappelle à l’humanité ces vérités de manière à trouver les solutions qu’elle ne trouve pas encore. Et il est urgent d’établir les critères les plus adaptés en vue de l’interprétation authentique de la Parole révélée. L’interprétation de la Bible échappe au caprice des relativismes modernes, c’est pourquoi elle est incommode pour beaucoup. L’évangélisation et la mission ad gentes sont indispensables et requièrent tout le zèle des chrétiens qui savent que l’écoute et la réception attentive de la Parole sont nécessaires à la vie du monde.

[Texte original: espagnol]

– S.Exc. Mgr Orlando B. QUEVEDO, O.M.I., Archevêque de Cotabato, Secrétaire Général des Conférences Épiscopales d’Asie(F.A.B.C.) (PHILIPPINES)

Référence: n° 12 et 13 du Document de travail. Dieu a prononcé sa Parole spécialement pour le bien des pauvres (par ex: Am 2, 6-7; 4, 1; 5, 10-11; 8, 4-7; Jr 34, 8-17; Is 11, 4). Il a été leur refuge et leur libérateur. Jésus, le Verbe Incarné, né de Marie, était pauvre, vivait avec les pauvres, se mêlait à eux et à ceux qui étaient considérés comme des pécheurs. Ils sont devenus ses disciples et il les appelait bienheureux. C’est à eux qu’il a proclamé le Royaume de Dieu. Il a dit que nous devons être pauvres en esprit.
Incroyablement riche d’une splendide mosaïque de cultures et de religions antiques, l’Asie est cependant un continent de pauvres, de déséquilibres économiques et politiques, de divisions et de conflits ethniques. Notre sens profond de la transcendance et de l’harmonie est érodé par une culture séculaire et matérialiste mondialisante.
Toutefois, la Parole de Dieu en Asie appelle des milliers de petites communautés de pauvres vers le Père, dans l’Esprit Saint. Et les pauvres, à leur tour, écoutent la Parole de Dieu. Ce faisant, il construisent un « nouveau mode d’être Église » – qui, en réalité, est très ancien – c’est-à-dire le mode de la première communauté de Jérusalem (cf. Ac 2, 43-46 et 4, 32-35). Sous la conduite de leurs Pasteurs ordinaires, de guides laïcs et de collaborateurs formés, les personnes locales se réunissent chaque semaine dans les chapelles et dans les maisons pour célébrer la liturgie de la Parole. Ils écoutent la Parole de Dieu, réfléchissent sur la Parole, prient sur la Parole et discernent ensemble sur la manière d’appliquer la Parole au quotidien. Ils reçoivent Jésus dans l’Eucharistie par le biais de ministres extraordinaires laïcs de la Sainte Communion qui ont reçu une formation.
Pour eux, la Parole de Dieu renforce la foi en les exhortant à participer activement dans l’Église et aux changements sociaux. Ils constituent des communautés ecclésiales de base, qui transforment les familles, les paroisses et les diocèses en communautés vivantes et qui témoignent la Parole de Dieu dans un environnement multireligieux très souvent hostile. Ce sont des communautés de solidarité et d’amitié qui, à leur niveau et par leur façon d’être, mettent fortement en question la culture moderne du sécularisme et du matérialisme.
Dans une certaine mesure, ils peuvent encore aujourd’hui faire résonner des paroles de Jean, le disciple bien-aimé: « ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, afin que vous aussi soyez en communion avec nous. Quant à notre communion, elle est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ » (1Jn 1, 3).

[Texte original: anglais]

Nous considérons la dimension vocationnelle de la Parole de Dieu dans une double perspective: a) la Parole de Dieu est un appel en soi car elle agit d’une manière efficace dans le coeur de ceux qui l’accueillent; b) la Parole de Dieu contient des figures, des histoires et des réflexions qui racontent les appels de Dieu lancés à des personnages bibliques en vue d’une mission: tous les appels ont pour modèle la vocation et la mission, unique et définitive du Fils Jésus Christ par laquelle il accomplit le projet salvifique du Père.
Il faut souligner que la définition de « vocation » est étroitement liée au devenir de la personne humaine en tant que telle, dès sa naissance jusqu’à la fin de son existence. C’est pourquoi chaque personne, par le fait qu’elle vit dans le monde, est aimée de Dieu et est appelée à se réaliser selon un projet d’amour qui donne un sens à son existence. Selon la conception biblique, l’homme « n’a pas la vocation » comme si elle était un objet de possession, mais « Il doit faire mûrir sa vocation » dans le cadre d’une découverte graduelle qui doit s’accomplir en relation avec le projet de Dieu. D’où la nécessité de replacer au centre le rôle de la Parole de Dieu qui éclaire le chemin vocationnel de chaque personne. La rencontre avec la Parole produit un certain nombre de conséquences:
– Une première conséquence est de type anthropologique: la Parole donnée à la liberté de l’homme, définit l’être humain comme une « identité responsoriale ».
– L’événement de la Parole de Dieu souligne la valeur théologique car la Parole de Dieu communiquée par le biais de l’Écriture Sainte ouvre l’homme à la transcendance de Dieu, à l’être même du mystère trinitaire.
– La Parole de Dieu et en particulier l’Écriture Sainte jouent un rôle pédagogique, éduquant l’auditeur à écouter la Parole, à se confronter à son message et à prendre position face à lui-même et à son histoire.
– La Parole trouve, dans le contexte de la prière liturgique sa forme la plus haute et la plus profonde. L’accueil de la Parole implique une attitude d’accueil et de silence intérieur.
– La dimension de témoignage de la Parole de Dieu: elle demande à être déclinée non seulement à l’intérieur de la communauté chrétienne, mais dans la mission vers le monde et dans l’évangélisation des peuples.

[Texte original: italien]

– S.Exc. Mgr Desiderius RWOMA, Évêque de Singida (TANZANIE)

La Parole de Dieu comme hymne à de nombreuses voix. À ce propos, il est opportun de rappeler les paroles de saint Augustin, le grand évêque africain. Dans son Johannes Tractatus 12, 5 , saint Augustin affirme: « Sonat Psalmus, vox est Spiritus. Sonat Evangelium, vox est Spiritus. Sonta Sermo divinus, vox est Spiritus ».
Il est intéressant de noter que le grand saint affirme clairement que le Psaume, l’Évangile et l’Homélie (prédication) sont toutes des voix de l’Esprit, mais lorsqu’il parle de sermon/ prédication/homélie, il le qualifie, ce qui est surprenant, de « Sermo divinus ». Cet adjectif montre bien l’importance que saint Augustin attribue à l’homélie et à la prédication en général. Ce qu’affirme saint Augustin reflète l’attitude de l’ensemble des Pères de l’Église. Par exemple, pour sa prédication, Jean d’Antioche a été appelé Chrysostome c’est-à-dire bouche d’or. On raconte que même les païens allaient écouter les prédications de saint Grégoire de Naziance. Sa prédication lui valut le nom de ‘ho thoelogos’, c’est-à-dire le théologien qui parle au nom de Dieu.
L’attitude des Pères de l’Église envers la Parole et la prédication représente un défi pour nous. Quand nous parlons de personnes tièdes envers les questions de notre foi et du phénomène des sectes religieuses, qui se répandent à une vitesse inquiétante dans de nombreuses régions du monde, peut-être les causes sont-elles à rechercher dans le manque d’une prédication bonne et adaptée de la part des ministres.
Pour les fidèles chrétiens, ils l’ont fait au travers d’une mystagogie permanente et, pour les catéchumènes, par l’intermédiaire d’une catéchèse intense. Leur prédication était irrésistible. Ils prêchaient toujours pour célébrer l
e Ressuscité.
Le Concile Vatican II affirme avec emphase qu’à travers l’homélie, « on explique à partir du texte sacré les mystères de la foi et les normes de la vie chrétienne… » (SC 52). Le Synode sur la Parole de Dieu est un temps propice pour réfléchir sur cela et sur la prédication de l’Église en général. Nous devons revenir à la prédication mystagogique des Pères de l’Église, qui aide l’Église en général à générer des fils et des filles et à les nourrir en les guidant dans les mystères de notre foi.

[Texte original: anglais]

– S.Exc. Mgr Anicetus Bongsu Antonius SINAGA, O.F.M. Cap., Archevêque Coadjuteur de Medan (INDONÉSIE)

Nous apprécions, bien naturellement, le choix du texte biblique pour accompagner nos efforts durant cet universel Synode des Évêques, qui annonce « Vivante, en effet, est la parole de Dieu, efficace et plus incisive qu’aucun glaive à deux tranchants, elle pénètre jusqu’au point de division de l’âme et de l’esprit, des articulations et des moelles, elle peut juger les sentiments et les pensées du cœur (He 4,12). En effet, l’un des officia fondamentaux des Évêques est celui de « travailler de toutes leurs forces à ce que les oeuvres d’évangélisation et d’apostolat soient soutenues et développées avec ardeur par les fidèles » (CD n.6).
Sans en mentionner les vraies raisons, nous, les Évêques, nous nous trouvons devant une sorte d’engourdissement de la Parole de Dieu qui, parfois, perd de son intensité. Notre tâche pastorale consiste à rechercher et probablement apporter une réponse et des modes pour ne pas perdre l’actualisation de « l’acuité et fonctionnalité » retrouvées de la Parole de Dieu. On devrait s’efforcer de faire en sorte que « la parole du Seigneur accomplisse sa course et soit glorifiée » (2 Th 3,1).
Alors que nous désirons que « tous… s’attachent aux Écritures par une lecture assidue et une étude soigneuse » (Dei Verbum n. 25), il est aussi vrai que, si d’une part notre ère est privilégiée ayant à disposition la Bible dans des langues nationales et vernaculaires, d’autre part, les personnes, surtout celles de notre époque, ont des lacunes dans la lecture et la connaissance des Saintes Écritures. Il est donc souhaitable que le Synode des Évêques s’engage sérieusement dans la recherche de voies et de méthodes pour surmonter cette incapacité et cette difficulté chez le croyant.
En Indonésie, une tentative a été faite pour constituer une Commission biblique de la Conférence des Évêques. L’objectif était de promouvoir cette tâche déjà confiée de pastorale biblique à l’Association biblique, et non sous l’autorité des Évêques.
En même temps, la Conférence des Évêques a proposé deux sortes de formation biblique: une formation sous forme d’imprimés et une formation en groupes. Préparant les matériels imprimés et électroniques (CD) sur des thèmes particuliers – l’actuel thème biblique annuel est « Les Saintes Écritures pour les enfants »- une équipe nationale de formateurs a été constituée pour la formation et la préparation de ces groupes de formateurs, au niveau diocésain. Sa forme qui, qui par la suite fonctionnera comme une équipe aux niveaux des paroisses et des centres extérieurs, est intentionnellement organisée avec un caractère de participation active à la formation. Tous les participants prendront part à la dramatisation de la sainte bible, mémorisant de nombreux versets des Saintes Écritures, sous forme de chant et de déclamation. De cette façon, le matériel préparé ne se présente pas seulement sous la forme de textes bibliques, mais aussi de matériels pour la récitation, la représentation sacrée, de CD, d’instruments musicaux locaux, y compris la Bible pour la lecture. A travers le programme internet, il est possible d’accéder à une quantité de manuels électroniques. On essaie de promouvoir la Lectio divina, en adaptant des moyens de moteurs de participation, avec des intervalles de musique appropriée pour la méditation et l’intériorisation ou de silence. Tout particulièrement pour les enfants, la célébration du Dimanche est préparée comme une formation liturgique active, en alternant la Parole de Dieu et la Sainte Messe.
Il y a beaucoup à faire. Mais cette célébration présente toujours ce caractère de festivité joyeuse et active, avec cette nuance de joyeuses Pâques dans notre fonction dominicale pour les enfants. En favorisant la joie, la communication, la visualisation, l’audition et la participation motrice active de cette génération de la mondialisation, nous constatons avec plaisir que nos enfants tiennent à participer à la fonction dominicale. D’une manière plus vaste, ils accomplissent, eux aussi, un travail missionnaire en invitant des enfants intéressés de foi différente, et grandissent dans l’amour de la recherche du texte biblique dans les Saintes Écritures.

[Texte original: anglais]

– S.Exc. Mgr Salvatore FISICHELLA, Évêque titulaire de Voghenza, Président de l’Académie Pontificale pour la Vie; Recteur Magnifique de l’Université Pontificale du Latran à Rome (CITÉ DU VATICAN)

Dei Verbum n’a pas encore été découvert et développé dans sa grande intuition qui a constitué un véritable progrès dogmatique. En effet, les Pères conciliaires avaient récupéré le concept biblique de l’unicité de la source, en permettant ainsi de comprendre l’Écriture Sainte insérée dans la vie de l’Église, qui non seulement vit d’elle, mais a aussi la responsabilité de la conserver vivante, intègre et féconde. De nombreux croyants interrogés sur ce qu’ils entendent par « Parole de Dieu » répondent: la Bible. Ce n’est pas une mauvaise réponse, mais elle est incomplète ou manifeste à tout le moins une perception incomplète de la richesse présente dans l’expression et a pour conséquence d’identifier le christianisme avec la « Religion du Livre ». Il est nécessaire que nous évitions d’employer, dans notre langage, l’expression équivoque « Les trois religions du livre ». Le christianisme est religion de la « parole ». Il est important que nous nous engagions à construire une culture qui voit l’Écriture Sainte comme une parole vivante, ouverte de manière dynamique à la vérité de la révélation qu’elle contient. Si nous ne présentons pas cet enseignement dans sa globalité dans les différents instruments dont nous disposons pour la formation de notre peuple, nous risquons d’humilier la Parole de Dieu parce que nous la réduisons exclusivement à un texte écrit qui n’a plus la force provocatrice de donner du sens à la vie. L’Apôtre nous rappelle que: « la parole de Dieu n’est pas enchaînée » (2Tm 2, 9).
Nous sommes toujours face au caractère inépuisable de la Parole de Dieu; elle est comme le buisson qui brûle mais ne se consume pas. Nous sommes appelés à exercer un ministère qui permet d’accéder à cette Parole de vie pour que toute personne, en tout lieu de la terre, puisse comprendre son sens profond, pour qu’elle puisse obtenir le salut. Dans une période comme la nôtre, où l’on tente encore de marginaliser les textes sacrés comme porteurs de sens parce qu’identifiés avec des mythes, privés de caractère historique et destinés aux seuls naïfs, il est important de retrouver les formes nécessaires afin de restituer la valeur historique et la provocation à propos du sens de l’existence. Nous nous trouvons réellement face à une urgence éducative qui remet le thème du salut au centre de notre vie de foi. C’est toujours Dei Verbum qui nous rappelle que ce qui a été transmis et écrit « annonce l’Évangile » (DV 7). Les différentes tendances culturelles qui sont présentes dans le tissu actuel non seulement ont dénaturé le sens du salut mais l’ont marginalisé en le considérant inutile et illusoire. Présenter à nouveau la Parole de Dieu dans sa globalité nécessite d’orienter son enseignement en le finalisant sur le thème de notre salut.

[Texte original: italien]

– S.Exc. Mgr Filippo SANTORO, Évêque de Petrópolis (BRÉSIL)

1. La Parole de Dieu est un fait; c’est la personne de Jésus Christ que les Apôtres ont rencontré alors qu’il marchait le long de la mer de Galilée, et que l’Église proclame comme étant quelqu’un que l’on peut rencontrer aujourd’hui sur les routes de notre vie.
Cette annonce doit relever un défi, et ce défi est avant tout anthropologique. Il s’agit de démontrer que ce fait est capable de dépasser l’espace et le temps comme quelque chose qui ne décline pas, qui ne s’use pas et répond de manière unique et singulière à l’attente du coeur de l’homme. L’expérience montre que les choses brillent et se consument avec le temps; Mimnerme, le poète de la Grèce antique, le disait déjà « comme les feuilles que la saison du printemps fait germer », et avec lui Arnault, Leopardi et la littérature de tous les temps. Le moi lui-même déchoit et ce qui avait fasciné perd de sa valeur avec le temps, se consume ou ne nous attire plus. La grande question, que pas même la culture contemporaine ne peut nier, est la suivante: existe-t-il quelque chose qui réalise pleinement les besoins du coeur et qui dure dans le temps, pour toujours.
2. La dynamique de l’incarnation pose l’autre défi qu’il est important d’approfondir: le défi de la méthode. La Parole faite chair indique non seulement un contenu salvifique mais également une méthode par le biais de laquelle les apôtres commencent à comprendre eux-mêmes. Dans la rencontre avec Jésus, quelque chose, qui était assoupi en eux, se réveille et ils commencent à entrevoir quelque chose de positif dans leur destin. La méthode impliquée par l’incarnation, un thème que Don Giussani a particulièrement développé, consiste à suivre cet événement au sein duquel le miracle se fait présent. Dans toutes les rencontres bibliques avec Jean, André, Pierre, Zachée, la Samaritaine… en suivant cet homme, on rencontrait l’autre, le destin, le Père. Cette même méthode se poursuit après la Résurrection au travers de la rencontre avec le corps visible du Christ, l’Église, dont Pierre est le chef.
Au cours de la Ve Conférence d’Aparecida, les Évêques d’Amérique latine, en citant le discours inaugural du Pape Benoît, ont déclaré: « La nature même du christianisme consiste donc à reconnaître la présence du Christ et à le suivre. Telle est la merveilleuse expérience de ces premiers disciples qui, en rencontrant Jésus, demeurèrent fascinés et pleins de stupeur face au caractère exceptionnel de celui qui leur parlait, par la manière dont il les traitait, apportant une réponse à la faim et à la soif de vie qui était dans leurs coeurs. L’Évangéliste Jean nous a raconté, avec force icastique, l’impact que la personne de Jésus produisit sur ses deux premiers disciples, Jean et André, quand ils le rencontrèrent. Tout commença par la question: « Que cherchez-vous? » (Jn 1, 38). À laquelle suivit l’invitation à vivre une expérience: « Venez et voyez » (Jn 1, 39). Ce récit demeurera dans l’histoire comme une synthèse unique de la méthode chrétienne.
C’est pour cette raison que, dans la discussion actuelle sur les ministères extraordinaires, nous nous permettons d’observer que ceux-ci, à eux seuls, ne suscitent pas la rencontre mais risquent d’augmenter la bureaucratisation de l’Église. Seule l’action de l’Esprit suscite la rencontre et, comme Lumen Gentium affirme au n. 12, Il est à l’origine des dons hiérarchiques et charismatiques. Par ces charismes, l’Esprit montre le visage du Christ, attrayant aussi pour l’homme d’aujourd’hui, et appelle à suivre la Parole faite chair.

[Texte original: italien]

Avant le débat libre, le Délégué fraternel, l’Archevêque Métropolite Dr. Nifon de Taârgoviste a lu un message à la XIIe Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques du Secrétaire général du Conseil oecuménique des Églises, le Rév. Dr. Samuel Kobia.

Nous publions ce-dessous le texte intégral du Message:

Sainteté,
Éminences, Excellences,
Délégués et observateurs,

Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité (Jn 1, 14).
Le thème choisi pour la XIIe Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques porte la promesse d’un profond renouveau spirituel pour la mission de l’Église. En centrant les réflexions et les esprits sur la parole vivante de Dieu, qui nous a été révélée dans l’incarnation de Jésus Christ, nous nous ouvrons à la présence du Dieu Trine et à l’énergie de l’amour divin par lequel le monde a été créé, nos péchés pardonnés et toute vie est soutenue.
C’est la parole vivante de Dieu qui construit l’Église et transforme les vies des personnes de manière à ce qu’elles deviennent des disciples visibles et crédibles du Christ par l’intermédiaire de la Sainte Eucharistie, de la méditation des textes bibliques et du témoignage quotidien des croyants dans leurs maisons, dans les rues et sur leurs lieux de travail.
La manière dont la Parole de Dieu résonne dans nos vies, nous transforme et motive des gestes d’amour entre nous, est vraiment centrale pour la mission holistique de l’Église. Notre Seigneur Jésus Christ déclara, selon l’Évangile de Saint Jean: « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jn 13, 35).
C’est de ce choix d’être disciples dont ce monde, déchiré par les conflits et les guerres, divisé entre riches et pauvres et hanté par la haine et la violence collectives, a désespérément besoin. Au travers de Jésus mis en croix, nous voyons les souffrants de ce monde et leur désespoir. Dans le Christ ressuscité, notre espérance est réelle. Les conséquences mortelles du péché peuvent être surmontées. Dans cette « espérance nous avons été sauvés », et nous attendons impatiemment que non seulement nous mais tout le genre humain et toute la création soit « elle aussi libérée de la servitude de la corruption pour entrer dans la liberté de la gloire des enfants de Dieu » (Rm 8, 21-24).
Nous souvenant de la prière de notre Seigneur pour ses disciples « afin que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jn 17, 21), nous affirmons que la recherche de l’unité visible de l’Église est une dimension indispensable de la vie et de la mission de l’Église. Dans l’esprit de cette affirmation, je veux vous assurer de nos prières pour ce Synode des Évêques.
Puisse Dieu le Père, le Fils et le Saint Esprit être avec nous et bénir nos délibérations.
Votre humble frère dans le nom du Christ.
[Texte original: anglais]

Traduction française : secrétairerie générale du synode des évêques

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ZENIT Staff

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