« Kiko Lolo »: les Philippins ont donné ce surnom affectueux au pape François. Plus encore, pour eux il est quasi l’un d’eux, un Philippin! Mais cela ne suffit peut-être pas à comprendre l’enthousiasme constant des foules sur le passage du pape.
Kiko, c’est le diminutif de « Francisco ». Et « lolo », signifie « grand-père ». Ses photos avec les enfants dont fait le tour du monde tout au long de son séjour aux Philippines (15-19 janvier). Un vrai charisme de grand-père.
Le pape François, qui plus est, serait pour les Philippins un parent proche au moins pour sept raisons.
Comme beaucoup de Philippins, il est d’une famille de migrants (venus du Piémont italien): plus de 10 millions de Philippins travaillent à l’étranger. Et il vit maintenant en-dehors de son pays.
Il est aussi d’un pays en grande majorité catholique.
Un pays né autrefois colonisé par l’Espagne dont il porte certains traits culturels, certes « inculturés » au cours des siècles.
Il est aussi d’un pays où les pauvres sont nombreux.
Il vient d’un pays qui a également souffert sous une dictature.
Il vient d’une Eglise qui n’a pas épargné ses critiques à la classe politique et aux « corrompus ».
Mais dans l’enthousiasme des foules – 7 millions sous la pluie le 18 janvier à Manille – il y a certainement davantage que ces affinités naturelles et historiques: la personnalité du pape, François et le charisme de Pierre.
« Tu es Pierre! », s’est exclamé le cardinal Luis Antonio Tagle, dès le 16 janvier, en la cathédrale de Manille, sous les applaudissements de l’assemblée. Un charisme de pasteur dont la parole sans concession libère les coeurs, fortifie la foi, redonne courage, et dont les gestes consolent.