A propos de l’exploitation minière en Amérique latine, Mgr Alvaro Ramazzini Imeri, évêque de Huehuetenango (Guatemala), a appelé à l’antenne de la Radio Vatican à « une véritable écologie humaine », suite à une plainte déposée, le 19 mars, devant la Commission des droits de l’homme de Washington par différents organismes de l’Église catholique.
Mgr Ramazzini Imeri a souligné que les droits des peuples indigènes étaient violés dans plusieurs pays et que l’Église de l’Amérique latine voulait « rendre visible cette question dans le contexte plus large de violation des droits des personnes et de l’environnement ».
En citant l’exemple du Guatemala, Mgr Ramazzini Imeri a rappelé la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) « qui reconnaît les droits des peuples autochtones d’être consultés avant de commencer tout projet qui touche leurs territoires et leurs environnements ». « Dans le cas du Guatemala, cet accord n’est pas respecté », a déclaré l’Évêque de Huehuetenango.
« Il y a aussi des violations du droit sur l’eau, a continué Mgr Ramazzini Imeri, nous savons que l’industrie minière utilise des millions et des millions de litres d’eau dans les endroits où l’eau fait défaut, même pour les cultures nécessaires à la survie. C’est une contradiction que d’utiliser l’eau pour extraire de l’or, de l’argent et d’autres métaux et non pour ces personnes qui ont besoin de cette même eau ».
Mgr Ramazzini Imeri a soulevé une question inquiétante d’utilisation de poisons chimiques dans certains pays d’Amérique latine : « Nous savons tous que le cyanure est un poison qui peut nuire à la vie des gens. Au Guatemala … mais aussi au Honduras et dans d’autres pays l’utilisation de ce produit chimique est autorisée! La loi (…) n’oblige pas ces grandes entreprises de l’industrie minière de répondre aux normes de l’environnement », a conclu Mgr Ramazzini Imeri.
La déposition de la plainte à la Commission des droits de l’homme par les organismes de l’Église catholique s’inscrit dans la continuité de l’action du Saint-Siège défendant les droits des peuples autochtones.
La plainte a été déposée par le Conseil épiscopal latino-américain (CELAM), le Réseau ecclésial panamazonien (REPAM), le Secrétariat Caritas de l’Amérique latine (SELACC), la Confédération des religieux et religieuses d’Amérique latine (Clar) et la Commission pour l’Amazonie de la Conférence épiscopale du Brésil (CNBB).