Chacun et tous sont invités à Lourdes, au Congrès de la miséricorde (21-23 août), pas seulement de France! Le congrès est ouvert « à toute personne désireuse de découvrir ou d’approfondir la réalité de la Miséricorde », explique Mgr Albert-Marie de Monléon o.p., Coordinateur des Congrès de la Miséricorde en France, dans cet entretien accordé à Zenit.
Car ce que le congrès propose avant tout, sous le signe de la tendresse de la Vierge Marie, c’est de venir faire « une expérience » de la miséricorde. Mgr de Monléon évoque aussi les « nouveautés » de cette quatrième édition.
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Zenit – Qui peut participer au congrès national français de la miséricorde à Lourdes, en août prochain?
Mgr Albert-Marie de Monléon, o.p. – Ce Congrès est ouvert à toute personne désireuse de découvrir ou d’approfondir la réalité de la Miséricorde dans un cadre ecclésial. La Miséricorde Divine est offerte à tous, et je suis frappé de voir, qu’à chaque congrès de la Miséricorde en France, et ce dès le premier, à Lyon en 2008, des personnes non croyantes ont souhaité y participer et sont venues, suivant le programme à la mesure de leur désir. Elles sont reparties, heureuses.
Les congrès de la Miséricorde en France (Lyon, 2008 – Lisieux, 2010 – Notre Dame du Laus, 2012) et le prochain à Lourdes (21-23 août 2015) permettent à des gens très divers d’expérimenter la Miséricorde, d’entendre comment d’autres personnes : familles, jeunes, religieuses, prêtres l’accueillent, la vivent, l’annoncent. Les congressistes peuvent découvrir les congrégations, associations, mouvements dédiés, sous une forme ou une autre, à la Miséricorde, à travers les parcours interactifs, stands, témoignages de divers visages de la Miséricorde, etc. que nous proposons. Tout cela favorise également les échanges entre la vingtaine de responsables des Visages de la Miséricorde en France (Cf. congresmisericordefrance.catholique.fr).
L’animation musicale des divers Congrès et pèlerinages a été chaque fois confiée à des jeunes qui entraînent tous et chacun à vivre la Joie de la Miséricorde : Glorious à Lisieux et à Notre Dame du Laus, Sentinelles, à Ars. Et cette année, je suis très heureux de la présence de 80 jeunes de la Route chantante Sitio qui animeront les liturgies. Là encore, c’est pour tous et chacun l’occasion de vivre la diversité et la si grande richesse de l’Eglise.
Est-ce que l’annonce du Jubilé de la Miséricorde a changé quelque chose au projet de Lourdes 2015?
Le thème et le programme de notre congrès étaient déjà établis et les préparatifs bien avancés lorsque le Pape François a annoncé l’Année jubilaire de la Miséricorde (8 décembre 2015 – 20 novembre 2016) mais cette annonce est bien sûr un grand encouragement. Dans le déroulement du congrès, nous allons intégrer cette perspective et notamment la Bulle Le Visage de la Miséricorde qui est un merveilleux petit traité de la Miséricorde.
Y aura-t-il des nouveautés par rapport aux éditions précédentes?
Oui, plusieurs.
La présence du Pasteur Martin Hoegger, qui vient de Lausanne et nous introduira à la Miséricorde et la Lectio Divina. Sa venue est une très grande chance !
Par ailleurs, nous accueillerons le spectacle Joie (« Le fils prodigue ») donné par les jeunes du Cenacolo de Lourdes.
Et cinq ou six autres nouveautés que les congressistes découvriront sur place.
Comment relire le message de Marie à Massabielle en clef de Miséricorde?
Tout d’abord, il faut noter que nous nous insérons dans la démarche du Pèlerinage des Sanctuaires de Lourdes dont le thème est cette année centré sur la joie, c’est pourquoi nous avons donné pour titre à notre congrès « la Joie de la Miséricorde ». Il est clair que le Message de Marie à Bernadette et, par elle, à tous les pèlerins de Lourdes, est en grande résonnance avec la Miséricorde. Lors de la 8eme apparition, Marie a dit à Bernadette : « Priez Dieu pour la conversion des pécheurs ». Or, c’est là une grande œuvre de miséricorde et cela nous réveille sur notre propre besoin de miséricorde, car nous sommes tous de pauvres pécheurs. Nous savons bien qu’une des grâces de Lourdes est le sacrement de la réconciliation qui y est mis à l’honneur. Là encore, à Lourdes, chacun pourra vivre la joie d’être miséricordié, découvrir combien ce sacrement de la réconciliation est source de force, de paix et de joie.
Par la présence des malades, Lourdes est un grand sanctuaire de la compassion, de la miséricorde en acte. Dans le Visage de la Miséricorde, le Pape François développe une idée qui lui est chère : « Au cours de cette Année Sainte, l’Eglise sera encore davantage appelée à soigner ces blessures [du monde d’aujourd’hui], à les soulager avec l’huile de la consolation, à les panser avec miséricorde et à les soigner par la solidarité et l’attention » (n.15). Où apprendre cela mieux qu’à Lourdes ?
Toujours dans la relecture du lien entre le message de Lourdes, notre congrès et le Jubilé de la Miséricorde, je relève cette parole du Pape : » le pèlerinage est un signe particulier de l’Année Sainte » (n.14) et Lourdes ravive en nous le sens du pèlerinage. Comme le souligne le Pape François : » … le pèlerinage stimule notre conversion… nous nous laisserons embrasser par la miséricorde de Dieu, et nous nous engagerons à être miséricordieux avec les autres comme le Père l’est avec nous. » (n.14). Je pense que c’est là tout à fait une grâce que nous pouvons demander et attendre à l’école de Marie, Mère de Miséricorde.
La Vierge Marie nous presse, avec bonté et une douce fermeté, de désirer contempler en son Fils le Visage de la Miséricorde.
L’an dernier, il y a eu le congrès mondial de Bogota: qu’a apporté cette étape en Amérique latine?
Ce congrès, en Amérique latine, selon ce qui m’a été rapporté, a permis de manifester les liens entre la miséricorde et l’attention aux pauvres, aux peuples en souffrance.
A Cracovie, en octobre 2011, à la veille du synode sur la Nouvelle évangélisation, une lettre avait été adressée à Benoît XVI pour faire de la miséricorde la voie privilégiée de la Nouvelle évangélisation: une intuition toujours valide aujourd’hui?
Non seulement cette intuition est toujours valide, mais rappelons-nous ce que demandait déjà le Pape François en 2013 : « La nouvelle évangélisation … ne peut qu’utiliser le langage de la miséricorde, fait de gestes et d’attitudes avant même les paroles » (14 octobre 2013). François ne cesse d’insister sur la nécessité d
‘évangéliser par la miséricorde et aussi que « c’est le temps de la miséricorde » c’est-à-dire entre autre, le temps de la mission.
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