« La migration devrait être un droit, et non la conséquence forcée de la pauvreté et de la violence », demandent des évêques du Mexique, d’Amérique latine et d’Amérique du Nord, dans une note publiée, vendredi 29 octobre 2021 au terme d’une rencontre au Honduras. Un pays d’où des milliers de migrants partent en raison de la violence. Une synthèse de l’agence missionnaire vaticane Fides.
Les évêques d’Amérique latine réunis au Honduras demandent « des politiques migratoires respectant la dignité des personnes ».
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La 7ème rencontre des Evêques à laquelle ont participé les Secrétaires exécutifs de la Pastorale de la Mobilité, des laïcs travaillant aux frontières sud du Mexique et de l’Amérique centrale, un représentant de la Section Migrants et Réfugiés du Vatican et un groupe d’Evêques américains s’est tenue à Valle de Ángeles (Honduras) du 25 au 28 octobre.
Selon la note de conclusion publiée par ADN-Celam, tous ont convenu que la migration devait être un droit et non la conséquence de la pression exercée par divers facteurs, tels que la pauvreté et la violence.
« Nous exigeons l’application de politiques migratoires qui respectent la dignité des personnes, le droit à la protection internationale et la non-séparation des familles par les gouvernements d’Amérique centrale, du Mexique et des États-Unis », telle est la demande exprimée par les participants.
Il a été rappelé que l’Amérique centrale, le Mexique et les États-Unis sont des territoires d’origine, de transit, de destination et de retour des migrants, et rejetant le mécanisme de rapatriement ordonné par l’administration du président américain Joe Biden (voir Fides 2/09/2021), ils exhortent les gouvernements d’Amérique centrale et du Mexique à donner une réponse humanitaire, rapide et digne à l’urgence provoquée par ces mesures, qui ne visent qu’à contenir et criminaliser la population migrante.
« En tant qu’Église, lit-on dans le document final, nous nous engageons à renforcer nos articulations régionales pour accompagner et aider les migrants, conformément à l’appel du Pape François à construire « un nous toujours plus grand ». » Dans le même temps, l’engagement est réitéré d’exhorter les gouvernements de la région, en particulier ceux du Mexique et des États-Unis, à s’attaquer aux causes structurelles des migrations.
En effet, la violence structurelle oblige chaque jour les Centraméricains à fuir leur pays, opprimés par les conditions économiques et l’insécurité. En outre, la corruption et l’impunité généralisées compromettent les possibilités de construire des projets de vie stables dans leur pays d’origine. Les politiques économiques mises en œuvre par les gouvernements des pays d’Amérique centrale et des États-Unis ont, au fil du temps, affaibli les États, obligeant la population à émigrer à la recherche de meilleures conditions de vie.
Les participants à la réunion ont souligné que le phénomène de la migration constitue une crise complexe et régionale qui exige une réponse immédiate et un travail articulé des États et de la société civile. Les pandémies, la fermeture des frontières et l’effet des phénomènes naturels violents ont accentué la présence de populations vulnérables, telles que les mineurs non accompagnés, les femmes enceintes et les familles monoparentales, sur les routes migratoires. À l’heure actuelle, ces situations manquent d’une réponse efficace et articulée de la part des gouvernements, qui doivent s’attaquer aux causes structurelles qui sous-tendent la migration.