Le bilan des finances du Saint-Siège sont dans le rouge, mais moins qu’en 2014, et celles de la Cité du Vatican positives, plus qu’en 2013 : pour le Secrétariat à l’économie, 2014 a été « une année de transition », mais la transition n’est pas finie.
C’est ce qui ressort du bilan publié par le Vatican ce jeudi 16 juillet, et comme chaque année en juillet.
Le Conseil pour l’Économie s’est en effet réuni le 14 juillet : le cardinal Pell et l’équipe du Secrétariat pour l’Économie ont présenté le bilan consolidé du Saint-Siège et le bilan du Gouvernorat de l’Etat de la Cité du Vatican.
2014, l’année de la réforme
Ces bilans ont été préparés par la Préfecture des affaires économiques, puis ils ont été examinés et vérifiés par le nouveau Secrétariat pour l’économie, par le Comité d’audit et le Réviseur externe.
Un constat : l’année 2014 a été une « année de transition » avec la mise ne place progressive des « nouvelles politiques de management financier » en accord avec les Principes comptables internationaux pour le secteur public, ou normes IPSAS.
La transition va se poursuivre, jusqu’au « passage complet » de la comptabilité du Saint-Siège et du Gouvernorat de la Cité du Vatican aux normes IPSAS.
Le Secrétariat pour l’Économie a fournit un « cadre positif » de la coopération avec les différentes entités. Et les membres du Conseil pour l’économie ont constaté « le travail rigoureux et professionnel » pour la mise en oeuvre des réformes financières voulues par le pape François.
Déficit pour le Saint-Siège
Le bilan 2014 du Saint-Siège représente les activités de 64 organismes. La comparaison avec les données de 2013 est rendue difficile par cette mise en oeuvre d’une communication « transparente et complète » des actifs et des passifs, selon des « normes comptables plus rigoureuses ».
Le déficit du Saint-Siège s’élève à 25,621 millions d’euro, quand le déficit annoncé en 2013 était de 24,471 millions. Mais le Vatican fait observer qu’avec les normes comptables de 2014, le déficit de 2013 aurait été de 37,209 millions d’euro. Le déficit enregistre donc une diminution consistante, du fait d’investissements « plus favorables ».
Le coût du personnel – 2880 employés (dans le monde entier) – représente 126,6 millions d’euro.
Le patrimoine net a augmenté de 939 millions, du fait de l’insertion dans l’exercice actif comme passif de structures précédemment gérées hors bilan, soit un actif de ces organismes de 1,114 million d’euro pour un passif de 222 millions. C’est ce « milliard retrouvé » qui a suscité le plus de commentaires dans la presse spécialisée.
Le fonds de pension ne figure pas au bilan: il est aussi en pleine réforme et il préparera un rapport sur sa situation actuelle.
Les principales entrées sont dues aux contributions des diocèses et de l’Eglise dans le monde, selon les normes du Droit canon voulues par Jean-Paul II (canon 1271), soit 21 millions d’euro, et la contribution de l’Institut pour les oeuvres de religion (IOR), institut financier du Vatican: 50 millions d’euro.
Le bilan du Gouvernorat de la Cité du Vatican, qui emploie 1930 personnes, présente, lui, un bénéfice de 63,519 millions d’euro, contre 33,042 millions d’euro en 2013, notamment grâce aux entrées dans les Musées du Vatican.
Budget prévisionnel pour 2015
Pour 2015, le Conseil pour l’économie a reçu un budget prévisionnel détaillé pour les 136 organismes concernés : activités, dépenses et ressources. Il prévoit que les déficits enregistrés les années précédentes ne soient pas encore complètement compensés.
Dans un entretien au quotidien économique et financier italien “Il Sole 24 Ore”, le cardinal australien George Pell déclare la réforme “irréversible” et qu’elle se met en place avec la collaboration de la “grande majorité” des personnes concernées, en dépit de “petits centres de résistance”. Les organismes à l’intérieur desquels l’année 2014 a permis de retrouver 939 millions hors-bilan sont “une dizaine”. Il confirme que la Préfecture des affaires économiques du Saint-Siège a vocation à disparaître une fois la réforme aboutie.