ROME, Dimanche 18 février 2007 (ZENIT.org) – Aujourd’hui l’Eglise universelle fête sainte Bernadette Soubirous, voyante de Lourdes, après avoir fêté dimanche dernier, dans le monde entier, la fête de notre-Dame de Lourdes, qui correspond à l’anniversaire de la première apparition de la Vierge Marie à la grotte de Massabielle, au bord du Gave.
Rappelons que Lourdes fêtera en 2008 le 150e anniversaire des apparitions de la Vierge Marie. L’année jubilaire s’ouvrira le 8 décembre prochain et d’ores et déjà, un site est consacré à l’événement (www.lourdes2008.com).
Le 18 février 1858 correspond à la date de la 3e apparition (cf. http://missel.free.fr). Bernadette tend plume et papier à la dame en lui disant : « Voudriez-vous avoir la bonté de mettre votre nom par écrit ? » Elle répond : « Ce n’est pas nécessaire. Voulez-vous avoir la grâce de venir ici pendant quinze jours ? Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde, mais dans l’autre ».
Selon le décret du 18 novembre 1923 de la Congrégation des Rites sur « l’héroïcité des vertus » – première étape vers une béatification – de Bernadette Soubirous, on peut lire : « Nous la voyons d’abord naître dans un humble village de montagne, de parents pieux, et de modeste condition, bientôt contraints de subir tous les inconvénients de la pauvreté. L’enfant n’en fut naturellement pas exempte : de là cette santé débile dont elle eut à souffrir dès ses premières années. Néanmoins, à peine son âge le lui permet-elle, qu’elle n’hésite pas à entrer en service et à garder les troupeaux pour subvenir selon son pouvoir aux besoins de sa famille et venir en aide à ses parents ».
Et de préciser à propos de son enfance et de son adolescence : « Sans avoir reçu aucune éducation humaine, elle faisait de surprenants progrès dans la pratique de toutes les vertus domestiques et surpassait les jeunes filles de son âge et de sa condition par son ardeur pour la piété et son zèle à apprendre la doctrine chrétienne, l’Oraison dominicale, la Salutation angélique, le Symbole et les autres prières. C’était un bonheur et un charme de la voir et de lui parler ; son visage, sa conversation, toute sa démarche respiraient cette candeur d’âme naïve, fruit de la simplicité et de l’innocence, et toute entière fondée sur l’humilité. C’est pourquoi Dieu, « qui choisit ce qui est faible en ce monde pour confondre ce qui est fort » (I Cor, I 27), a élu cette jeune enfant pauvre, cachée et inconnue du monde, pour être l’instrument de sa toute-puissance dans l’incomparable prodige qui s’accomplit à Lourdes, près la grotte de Massabielle, et jeta un si vif éclat sur le milieu du XIX° siècle ».
Et à propos des apparitions, el décret disait : « C’est Bernadette, en effet, qui, par un privilège de la divine bonté, fut favorisée, en l’an 1858, des apparitions réitérées de la Bienheureuse Vierge Marie : apparitions par lesquelles fut confirmé le dogme catholique de l’Immaculée-Conception de cette même Bienheureuse Vierge, défini et promulgué, quatre ans auparavant, par le pape Pie IX, de sainte mémoire. Du 11 février 1858, en effet, jusqu’au 16 juillet de cette même année, plusieurs apparitions eurent lieu, durant lesquelles la Bienheureuse Vierge Marie se montra à Bernadette, l’entretint souvent et, avec la plus grande bienveillance, l’exhorta à prier pour les pécheurs, à baiser la terre, à faire pénitence, et lui ordonna de faire savoir aux prêtres qu’elle voulait qu’on lui élevât en cet endroit un sanctuaire, où l’on viendrait lui adresser des supplications solennelles. Elle lui enjoignit en outre de boire de l’eau d’une fontaine encore cachée sous terre, mais prête à jaillir, et de s’y laver. Il y eut d’autres faits, que nous omettons. Celui-ci toutefois ne saurait être passé sous silence : comme Bernadette insistait pour savoir le nom de celle qu’elle avait été jugée digne de contempler si souvent, la Bienheureuse Vierge Marie, joignant les mains à la hauteur de la poitrine, et élevant les yeux au ciel, répondit : « Je suis l’Immaculée Conception. » Or, ceci se passait le 25 mars, jour de la fête de l’Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie, dans lequel l’Eglise honore également le mystère de l’Incarnation. Cette coïncidence souligne ainsi avec autant d’opportunité que d’éloquence le lien étroit qui existe entre la Maternité divine et l’Immaculée Conception ».
Pour ce qui est de sa vie de religieuse, la congrégation écrivait : « Bernadette se retira dans l’hospice que les si dévouées Sœurs de la Charité et de l’Instruction chrétienne de Nevers dirigeaient à Lourdes, et que, après quelques années passées dans cet établissement, instruite et formée par les Sœurs, elle sollicita et obtint d’être admise dans leur Congrégation. Elle se rendit donc à la maison-mère de la Congrégation, à Nevers, et, après son temps de probation, y prononça ses voeux ; son nom de Bernadette fut changé en celui de Sœur Marie-Bernard. C’est en s’acquittant avec une sainte ardeur de toutes les charges et obligations propres à son nouvel état que Sœur Marie-Bernard devint le modèle des soeurs de Nevers, ses compagnes, dans l’intimité desquelles elle passa les treize dernières années de sa vie ».
Affirmant le caractère héroïque des vertius de la sainte, la congrégation précisait : « La valeur de cette démonstration n’est en aucune façon infirmée par ce fait qu’elle n’est pas parvenue à ce résultat du premier coup, que dans le chemin de la perfection, où elle s’était résolument engagée, elle a pu laisser parfois paraître quelques imperfections ou défauts ; car, selon la sentence bien connue de saint Grégoire le Grand, et qui trouve ici son application, « lorsque nous nous détournons de l’amour de cette vie corruptible, c’est » comme pas à pas » que notre coeur s’achemine vers les réalités invisibles. Partis des régions inférieures, nous n’atteignons jamais le sommet » du premier coup » ; car, dans sa poursuite de la perfection, notre âme, en perpétuelle ascension, ne parvient au but que lentement et » par degrés ». »