Audience au p. Maccalli, ancien otage © Vatican Media

Audience au p. Maccalli, ancien otage © Vatican Media

L’ancien otage Pierluigi Maccalli, missionnaire, reçu par le pape François

« Vous avez soutenu l’Église »

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Ancien otage au Niger, libéré le 8 octobre dernier après deux ans de captivité, le père Maccalli a été reçu par le pape François ce lundi matin, 9 novembre 2020, au Vatican.

Le p. Maccalli avait déjà « été surpris et ému » par les paroles du pape François saluant sa libération, lors de l’angélus du 18 octobre 2020 et les applaudissements des pèlerins venus au Vatican. Il avait dit son émotion.

« L’émotion marque la voix du Père Pierluigi Maccalli à la fin de l’audience d’aujourd’hui avec le Pape François qui a longtemps prié pour lui avec toute l’Église. Ils se rencontrent et se racontent un mois après la libération du missionnaire au Mali: il y a de la gratitude et de l’incrédulité face au Vicaire du Christ qui se penche pour embrasser les mains du prêtre », rapporte Radio Vatican en italien.

La radio du pape ajoute: « Après avoir été embrassé par le Pape, il n’y a pas de mots sauf « merci ». pour le père Pierluigi Maccalli, missionnaire de la Société des Missions Africaines, originaire de Madignano, dans la province de Crémone, libéré le 8 octobre, retrace avec François ce qu’il a vécu et lui confie son Afrique, restée sans guide missionnaire. Il y a l’incrédulité et la difficulté à exprimer le don d’amour reçu du Pape, lui un missionnaire de la périphérie que toute l’Église a porté dans son cœur, également grâce à la sollicitation du Pape. »

Le p. Maccalli confie: « C’était une très, très belle rencontre. J’ai été ému, surtout en racontant au Pape ce que j’ai vécu et en confiant ensuite à sa prière, surtout les communautés où je suis allé et qui sont maintenant privées d’une présence missionnaire et d’un prêtre depuis plus de 2 ans. J’ai dit au Pape de prendre l’Église du Niger avec lui dans la prière. Le Pape a été très attentif, il m’a écouté très attentivement. Je lui ai aussi dit un grand « merci » d’avoir prié pour moi, avec l’Église, puis à l’Angelus de la Journée mondiale de la mission quand il a voulu ces applaudissements de la place pour ma libération. Je l’ai remercié et il m’a répondu: « Nous vous avons soutenu mais vous avez soutenu l’Église ». Je n’ai pas eu de mots face à cela: moi, un petit missionnaire, et celui qui m’a dit cela … Je n’ai vraiment pas de mots. »

« C’était l’embrassement d’un père, ce père que je porte chaque jour dans la prière, a encore confié le missionnaire italien. Ici, le retrouver devant moi a été vraiment une émotion et un sentiment de grande gratitude. Je n’ai jamais pensé qu’un missionnaire qui se rend aux périphéries du monde pourrait un jour se retrouver devant le Pape lui-même, qui soutient l’Église universelle. Ce sont des émotions difficiles à exprimer… Je n’arrêtais pas de dire, merci, merci, merci. »

Du pape, il retient un « geste »: « Quand nous nous sommes dit au revoir, je lui ai serré la main et il m’a embrassé les mains. Je ne m’y attendais pas … »

Il ajoute: « Les larmes ont été mon pain pendant de nombreux jours et ont été ma prière quand je ne savais pas quoi dire. Je l’ai même écrit un jour. J’ai lu dans un conte rabbinique que Dieu compte le nombre de larmes des femmes et je lui ai dit: « Seigneur, qui sait si tu comptes aussi les larmes des hommes. Je te les offre comme une prière pour arroser cette terre aride de la mission mais aussi la terre aride des cœurs qui ressentent la haine causant la guerre et la violence « . Et puis on va à l’essentiel dans le désert. Là on se rend compte qu’il est essentiel d’avoir de l’eau à boire, d’avoir quelque chose à manger, même si c’est la même nourriture tous les jours, oignons et lentilles et sardines. Mais vous voyez que ce ne sont pas les plats raffinés qui font la « substance ». Il en va de même dans la vie spirituelle: ce qui compte c’est la shalom, le pardon et la fraternité, et en tant que missionnaire je me sens encore plus encouragé à être témoin de paix, de fraternité et de pardon, aujourd’hui et toujours. »

 

 

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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