Samaritanus bonus (c) Zenit / DCL

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Samaritanus Bonus (7/12): « La licéité de la sédation » dans le cadre des soins palliatifs

« Dans la plus grande paix possible »

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« L’Église affirme cependant la licéité de la sédation dans le cadre des soins qui sont offerts au patient, afin que la fin de la vie se fasse dans la plus grande paix possible et dans les meilleures conditions intérieures »: le document « Samaritanus Bonus » aborde la question des soins prénataux et pédiatriques dans son ch. 5.

Le nouveau document du Saint-Siège sur « le soin des personnes dans des phases critiques et terminales de la vie » présente un refus net de l’euthanasie et de la logique du « rejet » comme de l’acharnement thérapeutique. Il réfléchit à des questions délicates comme la vie pré-natale et des états de conscience réduite. Il réaffirme le droit à l’objection de conscience du personnel soignant.

Cette nouvelle « lettre » de la Congrégation pour la Doctrine de la foi sur la fin de vie a été publiée et présentée à la presse mardi 22 septembre 2020. Elle a été approuvée par le pape François le 25 juin dernier et il en a ordonné la publication. Le dicastère avait adopté le texte le 29 janvier.

Après l’interdiction de l’euthanasie et du suicide assisté, et l’affirmation de « l’obligation morale d’exclure l’acharnement thérapeutique », le document en vient au « devoir d’alimentation et d’hydratation« , avant de préciser la nature des « soins palliatifs ». Le document aborde ensuite la place de la famille et l’accompagnement et les soins prénataux et pédiatriques. Ici, le document aborde la question de la sédation.

AB

7.  Thérapies analgésiques et suppression de la conscience

Certains soins spécialisés requièrent une attention et des compétences particulières de la part des personnels de santé, afin de mettre en œuvre les meilleures pratiques médicales d’un point de vue éthique, gardant toujours conscience d’aborder les personnes dans leur situation concrète de douleur.

Pour soulager la douleur du malade, la thérapie analgésique utilise des médicaments qui peuvent provoquer une suppression de la conscience (sédation). Un sens religieux profond peut permettre au patient de vivre la douleur comme une offrande spéciale à Dieu, dans la perspective de la Rédemption ;[73] l’Église affirme cependant la licéité de la sédation dans le cadre des soins qui sont offerts au patient, afin que la fin de la vie se fasse dans la plus grande paix possible et dans les meilleures conditions intérieures. Cela est également vrai dans le cas des traitements qui rapprochent le moment de la mort (sédation palliative profonde en phase terminale),[74]toujours, dans la mesure du possible, avec le consentement éclairé du patient. Du point de vue pastoral, il est bon de veiller à la préparation spirituelle du malade afin qu’il arrive consciemment à la mort comme rencontre avec Dieu.[75]L’utilisation d’analgésiques fait donc partie des soins aux patients, mais toute administration qui provoque directement et intentionnellement la mort est une pratique euthanasique et est inacceptable.[76] La sédation doit donc exclure, comme but direct, l’intention de tuer, même s’il en résulte un possible conditionnement vers la mort de toute manière inévitable.[77]

Une précision s’impose ici, qui concerne les contextes pédiatriques : dans le cas d’un enfant incapable de comprendre, comme par exemple un nouveau-né, il ne faut pas faire l’erreur de supposer que l’enfant peut supporter la douleur et l’accepter, alors qu’il existe des moyens pour l’atténuer. C’est pourquoi il est du devoir du médecin de s’efforcer de réduire au maximum les souffrances de l’enfant, afin qu’il puisse atteindre la mort naturelle en toute tranquillité, en sentant autant que possible la présence aimante des médecins et, surtout, de la famille.

Copyright – Congrégation pour la doctrine de la foi

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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