« Mgr Aupetit s’élève contre le retour du projet de loi bioéthique à l’Assemblée » nationale française, titre Radio Vatican en français, ce 1er juillet 2020 (Adélaïde Patrignani).
Radio Vatican fait observer que «l’empressement des députés est pointé du doigt». Et que l’archevêque de Paris invite au contraire à « tirer les leçons du confinement », soulignant la situation dans les maisons de retraite des personnes âgées et la « prétendue égalité revendiquée par des personnes qui se trouvent dans des situations particulières », et auxquelles s’adressent ces lois bioéthiques.
Pour Radio Vatican, l’archevêque de Paris relève aussi « une certaine obsession à faciliter l’élimination des enfants dans le ventre de leurs mères en faisant de l’IVG une priorité en temps de confinement, alors même que les urgences cardiovasculaires restaient en souffrance pour favoriser l’accueil des patients atteints par le Covid-19 ». Il remarque que cette « obsession » est « relayée par certains amendements discutés actuellement en commission spéciale de l’Assemblée nationale ».
« La pandémie, relève la même source, a « rappelé notre commune vulnérabilité, la nécessité de revenir à une certaine sobriété, la richesse en même temps que la fragilité des relations familiales ». Et pourtant, « nous voici engagés de nouveau tête baissée dans le bouleversement des relations généalogiques qui structurent la personne, dans la banalisation des embryons humains sélectionnés, analysés et jetés comme de vulgaires produits consommables ». Ainsi, pour Mgr Aupetit, « ce choix de favoriser l’industrie procréatique (…) montre bien les raisons mercantiles qui fondent ce projet ».
Les nouvelles du Vatican soulignent aussi l’invitation de l’archevêque à « faire passer la dignité humaine avant des intérêts financiers »: « Le choix d’ouvrir en grand le marché des enfants, en dissociant l’assistance médicale à la procréation des difficultés à concevoir, est une atteinte grave à la dignité humaine (…). C’est bien la société de consommation qui pousse encore et toujours le désir des adultes sans aucune considération des conséquences sur les générations futures. Jusqu’à leur faire violence. »
Le prélat, ajoute Radio Vatican, lance donc l’alerte face à un projet de loi qui « touche à l’essence même de notre humanité » et « porte en lui-même des basculements considérables modifiant gravement et dangereusement les fondements de ce que notre civilisation a construit pour le respect de l’homme, de sa dignité, de sa vie et de sa santé »: « Alors que la pandémie a manifesté l’exigence de vaincre nos égoïsmes par l’engagement dans la solidarité, le respect de l’égale dignité de tout être humain demeure une priorité, (…). Il faut relancer le commerce et l’industrie, mais pas au prix de la dignité de l’être humain. »
Et d’ajouter: « L’archevêque de Paris espère donc du « courage » et de la « lucidité » de la part des députés, afin de «renverser la logique d’un « toujours plus » qui accumule les dettes financières et soulève aussi des questions existentielles». Pour cela, conclut-il, il est urgent de ne pas « se plier aux pressions idéologiques ou marchandes qui se voilent à peine sous des slogans péremptoires ».
« Lundi, les députés français ont commencé l’examen du projet de loi en commission spéciale. Son examen en séance publique aura lieu à partir du lundi 6 juillet », précise Radio Vatican: « En février dernier, les sénateurs avaient adopté le projet de loi à dix voix près. Il avaient ainsi validé l’extension de la PMA, en ayant toutefois modifié le texte adopté en première lecture par l’Assemblée nationale. Une fois le projet de loi adopté en deuxième lecture par l’Assemblée, les travaux continueront au Sénat. »