ROME, Mardi 7 mars 2006 (ZENIT.org) – Le pape envisage « plus d’espace et de postes de responsabilité pour les femmes ».
Le pape a en effet répondu dans ce sens à une question de l’un des prêtres de Rome, lors de sa rencontre du 2 mars dernier, avec le clergé de son diocèse (cf. Zenit, 2 mars).
« Il est juste de se demander si dans le service ministériel aussi, en dépit du fait que le Sacrement et le charisme soient le seul binôme dans lequel se réalise l’Eglise, on ne pourrait pas offrir aux femmes plus d’espace, plus de positions de responsabilité », déclarait Benoît XVI.
<br> La dette de reconnaissance envers les femmes
« Je réponds maintenant au vicaire de Saint-Jérôme – je vois qu’il est aussi très jeune – qui parle de tout ce que font les femmes dans l’Eglise, justement pour les prêtres. Je peux seulement souligner que dans le premier Canon de la messe, je suis toujours impressionné par la prière spéciale pour les prêtres: «Nobis quoque peccatoribus». Voilà, dans cette humilité réaliste, nous, les prêtres, justement en tant que pécheurs, nous prions le Seigneur de nous aider à être ses serviteurs. Dans cette prière pour le prêtre, et précisément seulement là, apparaissent sept femmes qui entourent le prêtre. Elles manifestent comment les femmes croyantes nous aident sur notre chemin. Chacun de nous a certainement fait cette expérience. Et ainsi, l’Eglise a une grande dette de reconnaissance envers les femmes ».
Un « facteur déterminant sans lequel l’Eglise ne peut pas vivre »
Le pape évoquait ensuite la participation des femmes au gouvernement de l’Eglise au cours de son histoire en disant: « Et justement, vous avez souligné qu’au niveau charismatique, les femmes ont fait tellement, j’oserais dire pour le gouvernement de l’Eglise, en commençant par les religieuses, par les sœurs des grands Pères de l’Eglise comme saint Ambroise, jusqu’aux grandes dames du Moyen Age – sainte Hildegarde, sainte Catherine de Sienne, et sainte Thérèse d’Avila – et jusqu’à Mère Teresa. Je dirais que ce secteur charismatique se distingue certainement du secteur ministériel au sens strict du terme, mais c’est une participation véritable et profonde au gouvernement de l’Eglise ».
Et d’insister: « Comment pourrait-on imaginer le gouvernement de l’Eglise sans cette contribution qui devient parfois très visible, comme lorsque sainte Hildegarde critique les évêques, ou comme lorsque sainte Brigitte et sainte Catherine de Sienne admonestent les papes et obtiennent leur retour à Rome ? C’est toujours un facteur déterminant, sans lequel l’Eglise ne peut pas vivre ».
Le Christ qui gouverne l’Eglise
« Cependant, vous dites avec justesse, reprenait le pape: nous voulons voir aussi plus visiblement de façon ministérielle les femmes dans le gouvernement de l’Eglise. Disons que la question est la suivante: Le ministère sacerdotal du Seigneur est, comme nous le savons, réservé aux hommes, en tant que le ministère sacerdotal est gouvernement au sens profond, à savoir qu’en définitive c’est le Sacrement qui gouverne l’Eglise. C’est là le point décisif. Ce n’est pas l’homme qui fait quelque chose, mais le prêtre fidèle à sa mission gouverne dans le sens où c’est le Sacrement, c’est à dire que par le Sacrement c’est le Christ lui même qui gouverne, dans l’Eucharistie comme dans les autres sacrements, et ainsi c’est toujours le Christ qui préside. Cependant, il est juste de se demander si dans le service ministériel aussi, en dépit du fait que le Sacrement et le charisme soient le seul binôme dans lequel se réalise l’Eglise, on ne pourrait pas offrir aux femmes plus d’espace, plus de postes de responsabilité ».