Première publication le 7 décembre 2025 par la Custodie de Terre Sainte
Le samedi 6 décembre Bethléem a vécu un moment d’émotion profonde, des milliers de personnes se sont rassemblées sur la place pour assister à la réillumination du sapin de Noël, un geste simple mais chargé de sens, qui marque le retour d’une tradition profondément enracinée dans la ville qui a vu naître le Sauveur.
Après deux ans sans décorations et avec des célébrations réduites au minimum, en signe de solidarité envers la population de Gaza, Bethléem s’est à nouveau illuminée. Ce fut une fête attendue et ressentie par toute la communauté, chrétiens de toutes confessions, musulmans, familles, enfants, scouts, représentants diplomatiques et journalistes internationaux, tous unis dans le désir de partager un rare moment de joie.
Parmi les présents se trouvaient aussi les frères de la Custodie de Terre Sainte, parmi eux Frère Rafael Tayem, curé de Bethléem, et Frère Francesco Ielpo, Custode de Terre Sainte.

La joie du retour de la lumière
Pendant deux ans la ville avait renoncé aux lumières, aux marchés le long de Star Street et à l’animation qui accompagne traditionnellement la période de Noël. Cette année, cependant, l’esprit de fête revient, un signe timide mais déterminé d’espérance et de reprise.
Les difficultés restent énormes. Le cessez-le-feu du 10 octobre n’a pas produit les résultats espérés, ni sur le plan humanitaire ni sur le plan économique. Les rues sont encore presque dépourvues de touristes, le travail et les perspectives manquent, surtout pour les jeunes et pour les parents qui regardent l’avenir avec inquiétude.
Et pourtant, célébrer Noël de cette manière joyeuse ravive l’espérance dans les cœurs. Cela redonne le désir d’être ensemble, de trouver un sens même dans les épreuves les plus dures, en rappelant que la vie continue et que la force génératrice et pacificatrice du Seigneur, né précisément ici, ne faillit pas.

Lumières, musique, bénédictions et compte à rebours passionnant.
La cérémonie fut vivante, riche d’interventions institutionnelles et de moments musicaux et culturels. Parmi les salutations internationales figurait aussi celle d’Andrea Bocelli, présent avec un message vidéo et une pièce interprétée spécialement. Sur la place étaient également présents le maire d’Assise et le maire de Bethléem, Maher Nicola Canawati, qui a adressé un message aux citoyens mais aussi aux représentants internationaux présents. Une demande de paix, d’espérance pour Bethléem, la Palestine et le monde entier.
Les scouts de Terre Sainte ont ouvert l’événement avec un défilé à travers la place, suivi de l’exécution de l’hymne national palestinien. Des artistes et musiciens locaux ont ensuite présenté une performance vidéo-musicale intitulée « From the Shadows of War, Peace Is Born », un hymne à la résilience et au désir de paix.
Après la bénédiction conjointe des représentants des différentes Églises chrétiennes, catholique, orthodoxe et arménienne, est arrivé le moment le plus attendu, le compte à rebours et l’illumination du sapin de Noël, qui se dresse désormais lumineux sur la Place de la Nativité, symbole d’une espérance qui, malgré tout, continue de briller.

Jérusalem célèbre le retour des décorations de Noël
Après deux ans d’obscurité, Jérusalem a retrouvé la lumière de Noël. Les élèves de la Terra Santa School et leurs familles ont pu célébrer à nouveau le début de la période de Noël dans un climat de joie partagée, redécouvrant la valeur de se retrouver ensemble, chrétiens et musulmans, enfants et lycéens, autour des symboles de la fête.
L’événement du dimanche 7 décembre, le traditionnel « Christmas Festival », a animé tout l’après-midi la cour et les espaces de l’école, points de restauration, stands photographiques, musique, spectacles des élèves et, pour conclure, l’attendu allumage du sapin placé sur le toit de l’institut, moment culminant qui a réuni tout le monde sous une même lumière.
Cette année encore, la fête a vu la participation de nombreuses autorités civiles et religieuses, parmi lesquelles le nonce apostolique Mgr Tito Yllana, l’évêque auxiliaire Mgr William Shomali, le consul italien à Jérusalem Domenico Bellato, ainsi que de nombreux frères de la Custodie de Terre Sainte, comme le Vicaire Custodial Frère Ulise Zarza et le Custodede Terre Sainte Frère Francesco Ielpo.

La chorale Helen Keller : un moment d’inclusion et de beauté
Parmi les représentations les plus émouvantes de l’après-midi se distingue celle des élèves de l’Helen Keller School de Beit Hanina, qui ont offert aux présents un moment d’émotion intense grâce à leurs chants de Noël interprétés en chœur.
L’école Helen Keller, dirigée par Frère Paulo Paulista, accueille environ 600 élèves ayant diverses formes de handicap, cécité, basse vision, capacité auditive réduite, handicaps moteurs et autres difficultés d’apprentissage, et représente un point de référence essentiel pour de nombreuses familles de Jérusalem et des environs. Leur participation au Christmas Festival n’est pas seulement une contribution artistique mais un message concret d’inclusion, d’intégration et de valorisation des capacités de chaque élève.
Les élèves, accompagnés de leurs enseignants, ont préparé ce court concert avec soin et dévouement. Leurs voix, soutenues par l’enthousiasme du public, ont transformé la cour de la Terra Santa School en un espace de communion authentique. Chaque note transmettait la force et la détermination de ceux qui, malgré les difficultés, choisissent de participer pleinement à la vie communautaire et de partager talents et sensibilité.
La prestation du chœur a été accueillie par de longs applaudissements et a représenté l’un des moments les plus significatifs de toute la journée, rappelant à tous que Noël est, avant tout, accueil et ouverture à l’autre.

Une fête qui unit la ville
La fête a également vu de nombreux élèves de la Terra Santa School se produire en monologues poétiques, performances musicales et petits spectacles, chacun contribuant à créer une mosaïque de couleurs, de sons et d’émotions qui a rempli la soirée. Pour beaucoup de jeunes, cet événement représente l’une des occasions les plus attendues de l’année, une façon d’exprimer leur créativité et de retrouver un sens de normalité et de sérénité.

Le Christmas Festival 2025 a ainsi confirmé son rôle de pont entre communautés, générations et cultures différentes. Un moment de joie simple mais profonde, qui cette année plus que jamais a rappelé combien la lumière, le partage et la beauté des petites choses sont précieux.
Francesco Guaraldi
