Ce samedi 13 décembre 2025, 50 martyrs du nazisme de la Seconde Guerre mondiale ont été proclamés bienheureux en la cathédrale Notre-Dame de Paris, en France. Leur mémoire liturgique a été fixée par l’Église catholique au 5 mai.
La messe de béatification a été présidée par le cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg, qui représentait le pape Léon XIV à cette occasion. Il était entouré de Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, ainsi que de nombreux évêques, prêtres, religieux et fidèles.
Morts « par haine de la foi », ces 50 hommes étaient de jeunes prêtres, religieux ou laïcs, partis en Allemagne pour soutenir spirituellement les ouvriers réquisitionnés par le service du travail obligatoire (STO). Si la plupart d’entre eux sont morts dans des camps de concentration entre 1944 et 1945, quelques-uns sont décédés à la fin de la guerre, affaiblis par les tortures et les mauvais traitements.
« Témoignage de la consolation et du réconfort de l’Évangile »

Œuvre de N. de Palmaert : les 50 martyrs montant au ciel autour de la croix du Christ © notredamedeparis.fr
Peu avant la messe de béatification, le pape Léon XIV a écrit une lettre à l’attention de l’épiscopat français, lue par le cardinal Hollerich au début de la célébration. Le Saint-Père y demandait « que les vénérables serviteurs de Dieu Raymond Cayré, Gérard Martin Cendrier, Roger Vallée, Jean Mestre, et leurs quarante-six compagnons, martyrs, qui ne craignirent pas d’offrir leurs propres vies jusqu’à l’effusion du sang pour apporter le témoignage de la consolation et du réconfort de l’Évangile, soient désormais appelés bienheureux ».
À la suite de cette lecture, une image des martyrs a été dévoilée dans la cathédrale. Et fait exceptionnel, une relique a été portée en procession, celle du P. Maurice Rondeau, mort d’épuisement en Bohème le 3 mai 1945. L’Église ne possède en effet que très peu de reliques de ces bienheureux, qui ont presque tous été enterrés dans des fosses communes ou ont été brûlés dans les fours crématoires.
« Il ne peut y avoir d’amour de Dieu sans l’amour du prochain »
Dans son homélie, le cardinal Hollerich a rappelé que les 50 bienheureux « avaient un amour immense pour Dieu, pour le Christ », et que cet amour les a encouragés « à servir leurs frères partis pour le travail forcé en Allemagne. Oui, il ne peut y avoir d’amour de Dieu sans l’amour du prochain ».
« Tous, sans exception, ont fait de leur vie, de leur activité, de leur emprisonnement et de leur martyre un service, et quel service ! Ils ont suivi Jésus, en authentiques disciples, mettant leurs pas dans les pas de leur Maître » a-t-il continué. « L’amour de nos martyrs pour le Christ et pour les hommes qu’ils ont secourus a fait d’eux des martyrs pour la liberté religieuse. »
Le cardinal a ensuite dit quelques mots aux évêques allemands présents, partageant avec eux l’importance de bâtir une Europe qui défende la paix et la justice. Il a aussi appelé les jeunes, croyants ou non croyants, à se confier au Christ comme l’ont fait leurs « frères aînés martyrs ». Enfin, il s’est adressé à tous les fidèles par ces mots forts : « À la suite de nos martyrs, ayons à cœur d’être de fidèles disciples du Christ, Prince de la paix, et demandons à ceux que nous célébrons aujourd’hui de nous obtenir la grâce de vivre notre foi. »
