Un an après sa réouverture, la cathédrale Notre-Dame de Paris accueille toujours des foules de fidèles, de pèlerins et de visiteurs. Depuis décembre 2024, 12 millions de personnes sont entrées par le portail central pour une brève visite ou une célébration. Impressionnant !
Recteur de Notre-Dame il y a 20 ans, j’ai été émerveillé par la présence de ces hommes et femmes de tous pays attirés par ce lieu. L’incendie en 2019 et le film « Notre-Dame brûle » ont augmenté l’intérêt de tous.
Les célébrations de réouverture des 7 et 8 décembre 2024 retransmises en mondovision ont été le début de ce flot quotidien, permettant chaque jour à 35 000 personnes de voir Notre-Dame et de prier dans la cathédrale du diocèse de Paris.
Un lieu de prière et d’accueil de pèlerinages

Réouverture de Notre-Dame de Paris, décembre 2024 © Jean-Yves Riocreux
En cette année qui s’achève, j’y ajouterais les funérailles en juillet du cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris pendant 12 ans. Que de rencontres j’ai pu faire cette année à chaque visite de la cathédrale !… Les célébrations suivies par les fidèles sont vues d’abord par les visiteurs chaque soir grâce à la retransmission des vêpres sur la chaîne de télévision KTO.
Il faut le dire et le redire : Notre-Dame est un lieu de prière depuis sa construction aux 12e et 13e siècles. Le chœur d’abord, lieu de la première messe. Puis la nef, lieu d’accueil et de rencontres. Huit siècles plus tard, il en est ainsi avec les trois messes quotidiennes, les nombreux pèlerinages de France et du monde conduits par les évêques et les prêtres, ainsi que les grands moments de la vie de l’Église comme la messe chrismale de la Semaine Sainte, les ordinations en juin et les confirmations de jeunes et d’adultes.
Permettez-moi un souvenir. En 2001, l’épouse du vice-président de la Chine, Madame Liu, avait demandé de visiter Notre-Dame de Paris. Avec un prêtre des Missions étrangères de Paris, nous lui avions expliqué l’histoire de ce lieu et lui avions même présenté le calice utilisé par Jean-Paul II lors des JMJ de Paris !
Le coeur de la France n’a pas fini de battre à Notre-Dame
Que se passe-t-il dans le coeur de chaque visiteur ? Dieu seul le sait. Une plaque indique la conversion de Paul Claudel à Noël 1886. Combien de conversions secrètes, inconnues ? Un seul indice : celui des confessions dans différentes langues, ainsi que les demandes de baptême.
Autre symbole : la prière silencieuse devant le Saint-Sacrement, devant la Couronne d’épines ou dans les chapelles adjacentes. Après les travaux de restauration durant les cinq années et la réflexion pour accueillir largement, les prêtres de la cathédrale, les diacres et les centaines de bénévoles rappellent la finalité de cette église : la prière.
Ainsi, l’émerveillement suscité par Notre-Dame devient unanime. Je pense au témoignage bouleversant de l’académicien François Cheng, chinois baptisé à l’âge adulte. Et aussi à l’œuvre magistrale « Les résurrections de Notre-Dame : histoire, chantiers, ferveur ». L ’archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich, souligne dans la préface que « cette cathédrale, un peuple l’a voulue pour honorer un Dieu qui s’est fait homme, sous le vocable de l’humble jeune femme qui l’accueillit dans sa chair. »
Point zéro des routes de France, lieu de ralliement de millions de fidèles venant de tous les pays du globe, le cœur de la France n’a pas fini de battre à Notre-Dame ; église édifiée à la gloire de Dieu, visitée par les hommes et femmes de tous pays et de toutes religions.
