Première publication le 11 avril 2025
À Jérusalem, la célébration de la solennité des Sept Douleurs de la Bienheureuse Vierge Marie, le vendredi de la cinquième semaine de Carême, est le prélude à la Semaine Sainte.
Le matin du vendredi 11 avril, dans la Basilique du Saint-Sépulcre, le Vicaire custodial, Frère Ibrahim Faltas, a présidé la messe solennelle au Mont du Calvaire, sur l’autel de Notre-Dame des Douleurs, qui sépare la chapelle latine, où l’on commémore le moment où Jésus a été cloué sur la croix, de la chapelle grecque-orthodoxe, où le crucifix a été érigé.
Ici, dans une petite niche, est conservé un buste en bois, don au Saint-Sépulcre de Marie la Pieuse, reine du Portugal, représentant la Vierge avec la poitrine transpercée par un glaive, conformément à la prophétie du vieux Siméon (Lc 2, 34-35).
Humanité transpercée
Dans son homélie, le Frère Ibrahim a parlé de l’«humanité transpercée» d’aujourd’hui : “Aujourd’hui, le monde entier est un calvaire semé de croix (…): Gaza, Cisjordanie, Syrie, Liban, Ukraine et tant d’autres endroits marqués par la guerre, même parmi nous.”
“Mais juste au moment où tout semble mourir – a-t-il souligné -, quand tout devient sombre sur le Golgotha, Jésus parle de vie. Il dit «mère», Il dit «fils» : Il invite un homme et une femme à renouer le fil de la vie. (…) Dieu s’accroche à ce qui est bon et fort en nous, c’est-à-dire l’amour d’une mère pour son enfant, pour tracer une voie au-delà des nombreuses croix”.
La Messe au Calvaire
Au début de la célébration, le chant du Stabat Mater a introduit les participants à la douleur de Marie au pied de la croix. Les louanges des solennités et le chant de la Missa IX « Cum Iubilo » ont donné à la célébration un ton « joyeux », insérant le mystère de la douleur dans la perspective pascale.
“Aujourd’hui, ici, nous sommes invités à tourner notre regard vers le Calvaire, symbole de la Rédemption”, a déclaré le Frère Ibrahim. “Nous sommes appelés à être des instruments de salut, en réponse à l’amour éternel de Dieu”.
Le culte de Notre-Dame des Douleurs
Le culte de Notre-Dame des Douleurs est une ancienne dévotion qui remonte au XIème siècle. Autrefois, deux fêtes liturgiques étaient liées à Notre-Dame des Douleurs : l’une le vendredi avant le dimanche des Rameaux et l’autre le troisième dimanche de septembre.
À Jérusalem, ces deux fêtes sont encore célébrées dans la Basilique du Saint-Sépulcre, et celle du Carême a conservé le titre de solennité.
Il s’agit d’un unicum, car la liturgie conciliaire n’a conservé que la mémoire facultative de la «Bienheureuse Vierge Marie des Douleurs» le 15 septembre, au lendemain de la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix.
Le Frère Ibrahim a conclu son homélie par une invitation à regarder Marie: “Lorsque Jésus s’adresse à son disciple, Il dit : « Regarde, voilà ta mère ! ». Ce ton impératif est aussi un message pour chacun de nous : « Regarde Marie ». C’est le dernier commandement que Jésus nous laisse: «Si tu veux être mon disciple, apprends de Marie, observe comment elle se comporte, ce qu’elle dit et ne dit pas; laisse-toi guider par elle»”.
Marinella Bandini