Alors que les textes liturgiques de ce dimanche 8 décembre 2024 parlaient de joie et de fête, la cathédrale Notre-Dame de Paris ressemblait, elle aussi, à la Jérusalem renouvelée et resplendissante décrite dans le livre de Baruch.
Entièrement rénovée après cinq ans de travaux, Notre-Dame quitte enfin « sa robe de tristesse ». Elle peut retrouver sa vocation première de « maison de prière » et accueillir les fidèles, les pèlerins et les visiteurs du monde entier.
N’ayant pu se rendre sur place, le pape François a envoyé un message à l’archevêque de Paris le 7 décembre : « Aujourd’hui, la tristesse et le deuil font place à la joie, à la fête et à la louange (…). Puisse donc la renaissance de cette admirable église constituer un signe prophétique du renouveau de l’Église en France. J’invite tous les baptisés qui entreront avec joie dans cette cathédrale à ressentir une légitime fierté, et à se réapproprier leur héritage de foi. »
« Une vraie louange à Dieu le Père »
Mgr Laurent Ulrich a procédé samedi soir à l’ouverture des portes de la cathédrale et au réveil de l’orgue. « C’est une vraie louange que nous adressons à Dieu le Père de tous, en cette soirée bénie. Nous avons été dans l’attente de ce jour depuis cinq années et nous y sommes » a-t-il confié à la foule amassée devant les portes de l’édifice.
L’archevêque était entouré du président de la République française, avec notamment la présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky et du président américain Donald Trump. Emmanuel Macron a rendu hommage au courage des pompiers lors de l’incendie de 2019, a remercié les acteurs de la reconstruction de Notre-Dame et a souligné l’unité nationale et internationale qui a permis de restaurer l’édifice, symbole mondial de l’histoire et de la culture.
« Se laisser éblouir par Dieu »
Le dimanche 8 décembre au matin, Mgr Ulrich a présidé la première messe et a consacré le nouvel autel en présence de 2 500 personnes dont 170 évêques, de nombreux clercs et fidèles laïcs, ainsi que des personnalités du monde culturel ou politique.
« Ce matin, la peine du 15 avril 2019 est effacée » a-t-il déclaré dans son homélie, « d’une certaine manière, et même si la sidération causée par l’incendie a pu être durable, la peine était déjà dominée quand la prière montait depuis les quais de Seine et de centaines de millions de cœurs dans le monde entier. »
Le nouvel autel en bronze accueille désormais les reliques de quatre saints français et un bienheureux roumain, ayant tous un lien fort avec Paris : sainte Catherine Labouré, sainte Madeleine-Sophie Barat, sainte Marie-Eugénie Milleret, saint Charles de Foucauld et le bienheureux Vladimir Ghika.
« De quel amour nous allons entourer cet autel » a ajouté l’archevêque de Paris, en exhortant les fidèles présents à se laisser « éblouir par Dieu », et se laisser conduire vers une plus grande proximité envers les plus fragiles de la société.