Ce 13 avril 2024, le pape François a autorisé le cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère pour la cause des saints, à promulguer les décrets concernant la future canonisation d’une religieuse italienne, et la béatification de deux martyrs espagnols, un prêtre et un laïc.
La religieuse italienne est la fondatrice de la Congrégation des Oblates du Saint-Esprit. Morte en 1914, elle a fait preuve toute sa vie de détermination et de courage pour surmonter de multiples obstacles, notamment celui d’être religieuse. Les futurs bienheureux, quant à eux, ont été assassinés en 1936 pendant la guerre civile espagnole, à cause de leur fidélité à la foi catholique.
Elena Guerra, bientôt canonisée
Née en 1835 en Toscane dans une famille chrétienne, elle s’est consacrée à la méditation de la Parole de Dieu et à l’étude des Pères de l’Église. Dès l’âge de vingt ans, après être allée à Rome voir le pape Pie IX, elle a choisi de consacrer sa vie à Dieu, malgré la forte opposition de sa famille.
Femme déterminée, elle fonda d’abord le « Giardinetto di Maria », puis le « Amicizie spirituali », deux formes d’agrégation de femmes laïques qui permettaient aux jeunes femmes de bénéficier d’une aide spirituelle. Elle a ensuite fondé en 1882 les Oblates du Saint-Esprit, appelées Sœurs de Santa Zita, orientées vers la culture et la jeunesse.
Les dernières années de sa vie furent marquées par des malentendus avec certaines sœurs, à tel point qu’Elena, âgée et malade, décida de se retirer de la Congrégation et de quitter ses fonctions de supérieure. Jean XXIII l’a proclamée bienheureuse en 1959.
Le miracle attribué à l’intercession d’Elena Guerra est celui de M. Paulo G., le 5 avril 2010. Alors qu’il était en train d’élaguer un arbre, il est tombé d’une hauteur d’environ six mètres. Dans un état grave, on s’attendait à ce qu’il décède. Un neuvaine de prière a été lancée à l’intercession de la bienheureuse. Le 27 avril, après 21 jours d’hospitalisation, les médecins ont constaté une nette amélioration, et le 14 mai 2010, Paulo G. sortait de l’hôpital en bonne santé.
Le martyre des futurs bienheureux espagnols
L’Église reconnait le martyre et le courage de deux hommes qui, pendant la guerre civile de 1936 en Espagne, ont été un témoignage de fidélité et de foi. Ils n’ont pas renié l’Évangile devant les fusils.
Gaetano Clausellas Ballvé était prêtre diocésain. Né en 1863, il a été ordonné prêtre en 1888. Il fut affecté à divers ministères pastoraux, témoignant d’un grand dévouement apostolique. Au moment de son assassinat, il était aumônier d’une maison de retraite depuis 20 ans. Même pendant les persécutions religieuses, il a déclaré qu’il n’abandonnerait jamais les personnes âgées qui lui avaient été confiées. Arrêté par les miliciens le 14 août 1936, il a été abattu d’une balle dans le dos le lendemain à l’aube.
Antonio Tort Reixachs était laïc, marié et père de onze enfants. Né en 1895 près de Barcelone, il était très dévoué à l’Eucharistie et à la Vierge Marie. Il a été « jugé coupable » d’avoir donné refuge à des religieux dans sa maison. Dans la nuit du 3 au 4 décembre 1936, Antonio Tort Reixachs a été pris d’assaut par des hommes armés qui ont saccagé sa maison, dégradé les images sacrées, et l’ont torturé dans un couvent transformé en prison, avant de l’abattre près du cimetière de Montcada.