Dans la matinée du lundi 25 mars, le pape François a reçu des membres de la communauté catholique nigériane à Rome dans la salle d’audience Paul VI de la Cité du Vatican. Après un mois sans prononcer de longs discours, le pape François a repris ses discours, notamment lors de cette audience. En voici la traduction (assurée par Zenit).
Je vous salue cordialement et vous souhaite la bienvenue à vous tous qui êtes réunis pour marquer les vingt-cinq ans de la présence de la communauté catholique nigériane à Rome.
La date d’aujourd’hui, le 25 mars, est significative à plusieurs titres. Normalement, il s’agit de la célébration de la solennité de l’Annonciation, qui rappelle l’Incarnation. Mais cette année, en raison de la Semaine Sainte, l’Annonciation est reportée à un autre jour. Ces deux réalités, à savoir l’Incarnation du Seigneur et les mystères salvateurs que nous commémorons pendant la Semaine Sainte, nous montrent que le Verbe qui s’est fait chair et qui a habité parmi nous (Jn 1,14), a vécu, est mort et est ressuscité pour apporter la réconciliation et la paix entre Dieu et l’humanité. En effet, le Seigneur a donné sa vie pour nous ! À cet égard, je voudrais réfléchir brièvement à trois points qui me semblent essentiels pour la vie de votre communauté : la gratitude, la richesse de la diversité et le dialogue.
Gratitude
Tout d’abord, la gratitude. Je vous remercie pour tout ce que vous avez fait et continuez à faire pour témoigner du joyeux message de l’Évangile. Je me joins également à vous pour remercier le Dieu tout-puissant pour les nombreux jeunes du Nigéria qui ont entendu l’appel du Seigneur au sacerdoce et à la vie consacrée et qui ont répondu avec générosité, humilité et persévérance. Certains d’entre eux sont parmi vous, jeunes prêtres et jeunes sœurs. En effet, chaque disciple de Jésus, selon sa vocation particulière, se voit confier la responsabilité de servir Dieu et son prochain dans l’amour, en rendant le Christ présent dans la vie de nos frères et sœurs. Soyez toujours des disciples missionnaires, reconnaissants que le Seigneur vous ait choisis pour le suivre et vous ait envoyés proclamer notre foi avec zèle pour contribuer à la construction d’un monde plus juste et plus humain.
Diversité
Deuxièmement, la richesse dans la diversité. Je dirais ici que la diversité des ethnies, des traditions culturelles et des langues dans votre pays n’est pas un problème mais un don qui enrichit le tissu de l’Église et de la société dans son ensemble et vous permet de promouvoir les valeurs de la compréhension mutuelle et de la coexistence. J’espère que votre communauté ici à Rome, en accueillant et en accompagnant les fidèles nigérians et les autres croyants, ressemblera toujours à une grande famille inclusive dans laquelle tous peuvent utiliser leurs différents dons et talents, qui sont des fruits de l’Esprit Saint, pour se soutenir et se renforcer les uns les autres dans les moments de joie et de peine, de succès et de difficultés. Ce faisant, vous pourrez semer les graines de l’amitié sociale et de la concorde pour les générations actuelles et futures. Mais il est important d’être attentif à un danger, celui de l’enfermement. Soyez universels, prenez garde à ne pas vous enfermer – je dirais ici – dans un isolement tribal. Non. Vos racines se ferment, s’isolent dans cette attitude tribale et non universelle, non communautaire. Communauté oui, tribu non.
C’est très important. Et cela s’applique à nous tous, à tout le monde, chacun selon sa position. L’universalité ne signifie pas s’enfermer dans sa propre culture. Certes, sa propre culture est un don, mais il ne s’agit pas de l’enfermer. Il faut la donner, l’offrir. Universel, universalité.
Dialogue
Enfin, chers frères et sœurs, le dialogue.
Malheureusement, de nombreuses régions du monde connaissent des conflits et des souffrances, et le Nigeria traverse lui aussi une période difficile. En vous assurant de mes prières pour la sécurité, l’unité et le progrès spirituel et économique de votre nation, j’invite également tout le monde à favoriser le dialogue et à s’écouter les uns les autres avec un cœur ouvert, en n’excluant personne aux niveaux politique, social et religieux. Intégrer, dialoguer, universaliser, en partant toujours de sa propre identité.
En même temps, je vous encourage à être les hérauts de la grande miséricorde du Seigneur, en travaillant à la réconciliation entre tous vos frères et sœurs, en aidant à alléger le fardeau des pauvres et de ceux qui sont le plus dans le besoin et en adoptant le style de Dieu, fait de proximité, de compassion et d’amour tendre. Car tel est bien le style de Dieu : la proximité, la compassion et l’amour tendre. Souvenez-vous toujours de cela. Le style de Dieu est la proximité, la compassion et l’amour tendre. C’est ainsi que tous les Nigérians pourront continuer à marcher ensemble dans la solidarité fraternelle et l’harmonie.
Chers amis, je vous remercie encore une fois pour votre présence dans cette ville, au cœur de l’Église. C’est une grâce providentielle qui vous offre l’opportunité d’approfondir la conscience de votre appel baptismal à vivre toujours comme de fidèles disciples du Seigneur, à vous consacrer au service de Dieu et de son peuple saint avec la charité que Jésus nous demande et à célébrer la richesse de vos divers héritages en tant que Nigérians. Oui, une grande richesse, une richesse à donner.
Je confie votre communauté à la protection aimante de la Bienheureuse Vierge Marie, Reine et Patronne du Nigeria, et je vous donne cordialement ma bénédiction. Et je vous demande, s’il vous plaît, de prier pour moi. Je vous remercie.
