À la délégation de l'Association des journalistes catholiques allemands, 4 janvier 2024 © Vatican Media

À la délégation de l'Association des journalistes catholiques allemands, 4 janvier 2024 © Vatican Media

« Sortir pour porter le message chrétien »

Discours du pape à la délégation de l’Association des journalistes catholiques allemands (texte intégral)

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Jeudi 4 janvier 2024

Paroles spontanées du Saint-Père

Chers frères et sœurs, bonjour et bienvenue !

Merci d’être venus à Rome pour célébrer le 75e anniversaire de votre association. La Gesellschaft katholischer Publizisten Deutschlands rassemble des professionnels des médias catholiques de différents secteurs ecclésiaux et civils. La communication nous aide à être, comme le dit l’apôtre Paul, « membres les uns des autres » (Eph 4,25), appelés à vivre en communion au sein d’un réseau de relations toujours plus vaste. Ceci est essentiel dans l’Église, où le lien avec l’universalité se développe et s’harmonise de manière particulière à travers le ministère du successeur de Pierre.

Discours du Saint-Père

Chers frères et sœurs, bonjour !

Votre association est engagée dans l’œcuménisme, dans le dialogue interreligieux et aussi dans la défense de la paix, de la liberté et de la dignité humaine. Combien de conflits aujourd’hui, au lieu d’être éteints par le dialogue, sont alimentés par des fausses nouvelles ou des déclarations incendiaires dans les médias ! C’est pourquoi il est d’autant plus important que vous, forts de vos racines chrétiennes et de votre foi vécue au quotidien, « démilitarisés » dans votre cœur par l’Évangile, souteniez le désarmement du langage. C’est fondamental : favoriser par le choix des mots la paix et la compréhension, construire des ponts, être disponible pour écouter, exercer une communication respectueuse de l’autre et de ses raisons. C’est urgent dans la société, mais l’Église a également besoin d’une « communication douce et en même temps prophétique » (Message pour la LVIIe Journée mondiale de la communication, 24 janvier 2023).

L’Église en Allemagne s’est engagée dans un parcours synodal, au sujet duquel j’ai écrit une lettre en 2019, qui, je l’espère, sera mieux connue, méditée et mise en pratique, car elle exprime deux aspects que je considère comme fondamentaux pour ne pas s’écarter du chemin. Tout d’abord, le soin de la dimension spirituelle, c’est-à-dire l’adaptation concrète et constante à l’Évangile et non aux modèles du monde, la redécouverte de la conversion personnelle et communautaire à travers les sacrements et la prière, la docilité à l’Esprit Saint et non à l’esprit du temps. Et puis la dimension universelle, catholique, pour ne pas concevoir la vie de foi comme quelque chose de relatif à sa propre sphère culturelle et nationale. La participation au processus synodal universel est bonne de ce point de vue. Les communicateurs catholiques ont un rôle précieux à jouer dans ces situations : en fournissant des informations correctes, ils peuvent aider à clarifier les malentendus et, surtout, à prévenir les malentendus, en aidant à la compréhension mutuelle plutôt qu’en suscitant l’opposition.

En tout cas, il est important de ne pas avoir une attitude introvertie, mais de « sortir » pour porter le message chrétien dans tous les domaines de la vie, en utilisant les moyens et les possibilités disponibles aujourd’hui. Une Église qui se préoccupe avant tout d’elle-même devient malade d’autoréférentialité. L’Église, au contraire, est mission, et les communicateurs catholiques ne peuvent pas ne pas s’impliquer ni rester, pour ainsi dire, « neutres » par rapport au message qu’ils transmettent. A cet égard, j’aime à rappeler que « La neutralité des médias est apparente : seul celui qui communique en se mettant en jeu peut représenter un point de référence ». (Message pour la 48e Journée mondiale de la communication, 24 janvier 2014).

Mes chers amis, vous venez d’un pays prospère et développé, mais même là, vous rencontrez, parfois de manière cachée, bien des souffrances. Je pense au phénomène de la pauvreté des enfants, aux familles qui ne savent pas comment payer leurs factures et à la situation de tant de migrants et de réfugiés, que l’Allemagne a accueillis en grand nombre. Là, le Dieu de l’amour attend la bonne nouvelle de notre charité : il attend que les chrétiens sortent et tendent la main aux marginaux. C’est pourquoi les communicateurs sont également nécessaires pour mettre en lumière les histoires et les visages de ceux auxquels personne ou presque ne prête attention. Lorsque vous communiquez, pensez donc toujours aux visages des gens, surtout des pauvres et des simples, et partez d’eux, de leur réalité, de leurs drames et de leurs espoirs, même si cela signifie aller à contre-courant et user les semelles de vos chaussures !

Sœurs et frères, je vous remercie pour votre présence et pour votre travail. Je vous bénis de tout cœur. Et vous, n’oubliez pas de prier pour moi.

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Rédaction

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