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Catéchèse sur « Les vices et les vertus » : Le combat spirituel

Texte intégral de l’audience générale du 3 janvier 2024

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Comme chaque mercredi en période hivernale, l’audience générale de ce matin a eu lieu dans la salle Paul VI, où le Saint-Père a rencontré des groupes de pèlerins et des fidèles d’Italie et du monde entier.

Dans son discours en italien, le pape, qui poursuit le nouveau cycle de catéchèse sur « Les vices et les vertus », concentre sa réflexion sur le thème Le combat spirituel (lecture : Mt 3, 13-15).

Après avoir résumé sa catéchèse dans les différentes langues, le Saint-Père a adressé des salutations particulières aux fidèles présents. L’audience générale s’est terminée par la récitation du Pater Noster et la bénédiction apostolique.

Chers frères et sœurs, bonjour !

La semaine dernière, nous avons présenté le thème des vices et des vertus. Il rappelle le combat spirituel du chrétien. En effet, la vie spirituelle du chrétien n’est pas paisible, linéaire et sans défis, mais, au contraire, elle exige une lutte constante. Ce n’est pas un hasard si la première onction que tout chrétien reçoit dans le sacrement du baptême – l’onction catéchuménale – est inodore et annonce symboliquement que la vie est un combat. En effet, dans l’Antiquité, les lutteurs étaient entièrement oints avant la compétition, à la fois pour tonifier leurs muscles et pour rendre leur corps insaisissable par l’adversaire. L’onction des catéchumènes fait immédiatement comprendre que le chrétien n’est pas épargné par la lutte : son existence, comme celle de tous les autres, devra descendre dans l’arène, car la vie est une succession d’épreuves et de tentations.

Une phrase célèbre attribuée à Abba Antoine, le premier grand père du monachisme, dit ceci : « Supprimez la tentation et personne ne sera sauvé ». Les saints ne sont pas des hommes qui ont été épargnés par la tentation, mais des personnes qui sont bien conscientes que les séductions du mal apparaissent de façon répétée dans la vie, pour être démasquées et rejetées.

En revanche, les personnes qui s’absolvent elles-mêmes, qui pensent qu’elles n’ont rien à se reprocher, qui sourient à ceux qui confessent leurs péchés dans le sacrement de la réconciliation, risquent de vivre dans les ténèbres, parce qu’elles se sont habituées aux ténèbres et qu’elles ne peuvent plus distinguer le bien du mal. Isaac de Ninive disait que dans l’Église, celui qui connaît ses péchés et les pleure est plus grand que celui qui ressuscite un mort. Nous devons tous demander à Dieu la grâce de nous reconnaître comme de pauvres pécheurs, ayant besoin de conversion, en gardant dans notre cœur la confiance qu’aucun péché n’est trop grand pour la miséricorde infinie de Dieu le Père. Telle est la leçon inaugurale que Jésus nous donne.

Nous le voyons dans les premières pages des Évangiles, tout d’abord lorsque le baptême du Messie dans les eaux du Jourdain nous est raconté. Cet épisode a quelque chose de déconcertant : pourquoi Jésus se soumet-il à un tel rite de purification ? De quel péché Jésus doit-il se repentir ? Même le Baptiste est scandalisé, au point que le texte dit : « Jean voulait l’en empêcher et disait : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi !” » (Mt 3, 15). Mais Jésus est un Messie très différent de la manière dont Jean l’a présenté et dont les gens l’ont imaginé : il n’incarne pas le Dieu en colère et ne convoque pas au jugement, mais, au contraire, il fait la queue avec les pécheurs, comme nous tous et avec nous tous, de sorte que personne n’ait peur de lui.

Et immédiatement après l’épisode du baptême, les Évangiles racontent que Jésus se retire dans le désert, où il est tenté par Satan. Ici aussi, la question se pose : pour quelle raison le Fils de Dieu doit-il connaître la tentation ? Ici aussi, Jésus se montre solidaire de notre fragile nature humaine et devient notre grand exemplum : les tentations qu’il traverse et surmonte au milieu des pierres arides du désert sont le premier enseignement qu’il donne à notre vie de disciples. Il a fait l’expérience de ce que nous devons nous aussi toujours nous préparer à affronter : la vie est faite de défis, d’épreuves, de carrefours, de visions opposées, de séductions cachées, de voix contradictoires. Certaines voix sont même persuasives, au point que Satan tente Jésus en recourant aux paroles de l’Écriture. Nous devons protéger notre lucidité intérieure pour choisir la route qui mène vraiment au bonheur, et nous efforcer ensuite de ne pas nous arrêter en chemin.

Souvenons-nous que nous sommes toujours tiraillés entre des extrêmes opposés : l’orgueil défie l’humilité ; la haine s’oppose à la charité ; la tristesse empêche la vraie joie de l’Esprit ; l’endurcissement du cœur rejette la miséricorde. Les chrétiens marchent constamment sur ces crêtes. C’est pourquoi il est important de réfléchir sur les vices et les vertus : cela nous aide à surmonter la culture nihiliste dans laquelle les contours du bien et du mal restent flous et, en même temps, cela nous rappelle que l’être humain, contrairement à toute autre créature, peut toujours se transcender, en s’ouvrant à Dieu et en marchant vers la sainteté.

Le combat spirituel nous amène, donc, à regarder de plus près ces vices qui nous enchaînent et à marcher, avec la grâce de Dieu, vers les vertus qui peuvent fleurir en nous, apportant le printemps de l’Esprit dans notre vie.

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Rédaction

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