Ce dimanche 3 décembre, l’Église catholique a célébré la fête de saint François-Xavier, ce jésuite missionnaire au grand zèle évangélisateur. Mort en 1552 à l’âge de 46 ans, François-Xavier est appelé le « saint Paul » ou « l’apôtre » des Indes et de l’Asie. « Protecteur de l’Orient », Il est considéré comme le plus grand missionnaire depuis l’époque des apôtres.
Ordonné prêtre à Venise en 1537, il fut l’un des premiers jésuites de la Compagnie de Jésus aux côtés de son grand ami et fondateur saint Ignace de Loyola. Celui-ci le choisit pour aller évangéliser en Inde, connaissant sa fougue missionnaire : « Allez donc généreusement, mon frère, où la voix de Dieu vous appelle, et où le Saint-Siège vous envoie, et embrasez tout du feu divin dont vous êtes embrasé vous-même. »
François-Xavier a parcouru ainsi pendant 11 ans près de 80 000 km en Asie. Poussé par l’ardeur de répandre l’Évangile, il se dépensa sans compter pour annoncer le Christ à des peuples innombrables en Inde, dans les Moluques et d’autres îles, puis au Japon. On compte par exemple plus de 40 000 baptêmes à Goa en Inde, 12 000 conversions au Japon.
Saint Francois-Xavier a ainsi implanté des Églises, laissant le soin à d’autres, derrière lui, d’organiser et de former ces communautés. Il était touché par la réceptivité de ces peuples « païens » qu’il rencontrait partout où il passait et où il baptisait : « Lorsque je suis arrivé dans ces villages, je les ai tous parcourus activement et j’ai baptisé tous les enfants qui ne l’étaient pas encore. C’est pourquoi j’ai fait enfants de Dieu une grande multitude de petits enfants qui, comme on dit, ne savaient pas même distinguer leur droite de leur gauche. Les enfants m’assiégeaient tellement que je ne trouvais le temps ni de dire mon office, ni de manger, ni de prendre du repos ; il fallait absolument que je leur enseigne des prières ; je commençai alors à comprendre que c’est à eux qu’appartient le Royaume des Cieux » écrivait-il à son ami Ignace.
Le saint a reçu de multiples dons et grâces divines : extases, guérisons, dons des langues qui lui ont permis de s’adresser dans la langue des peuples qu’il rencontrait. Il a secouru également une multitude de pauvres, de captifs et de malades. Il avait en effet choisi de vivre lui-même dans la pauvreté.
Enfin, consumé par la maladie, l’épuisement et les privations, il est mort dans l’île de Sancian aux portes de la Chine où il n’a jamais pu accéder. Il a été canonisé par le pape Grégoire XV en 1622, en même temps qu’Ignace de Loyola. Saint Pie X l’a proclamé « patron des missions, prêtre de la Compagnie de Jésus et confesseur, apôtre des Indes, patron céleste de la société et de l’œuvre de la Propagation de la Foi ainsi que de toutes les Missions », à l’égal de Sainte Thérèse de Lisieux, la petite carmélite restée toute sa vie dans son couvent.
Sa pensée peut se résumer en une prière qu’il récitait souvent : « Seigneur, je t’aime non pas parce que tu peux me donner le Paradis ou me condamner à l’Enfer, mais parce que tu es mon Dieu. Je t’aime parce que tu es toi. »