Mgr Francesco Follo © CCIC Centre Catholique International de Coopération avec l'UNESCO

Mgr Francesco Follo © CCIC Centre Catholique International de Coopération avec l'UNESCO

Le Christ ouvre les yeux aussi à ce qui est mort, en le ressuscitant, par Mgr Follo

Méditation sur les lectures du 5e dimanche du Carême

Share this Entry

Ez 37, 12-14; Ps 129; Rm 8,8-11; Jn 11,1-45

 

1) L’Amour éternel donne la vie éternelle.          

Dimanche dernier, nous avons médité sur le miracle de l’aveugle né et nous avons vu que Jésus nous ouvre les yeux sur la réalité totale, pour nous faire voir l’homme nouveau, l’homme libre à l’image de Dieu.

Aujourd’hui, le Christ veut nous ouvrir les yeux sur cette réalité extrême devant laquelle nous fermons tous les yeux : la mort. Notre désir le plus profond est celui de ne pas mourir. Nous avons le désir d’une vie pleine, d’immortalité, mais nous savons qu’il n’est pas possible de nous sauver tous seuls des eaux de la mort. En effet, c’est comme si chacun de nous tire ses cheveux vers le haut au moyen de ses mains pour sortir d’un tourbillon d’eau qui nous entraîne au fond de la mer. Ce geste, par ailleurs absurde, ne peut pas nous sauver d’aller au fond de la mer de la vie. Nous nous sauvons uniquement en serrant la main de l’Ami qui, en prenant notre main tendue, nous tire du  tourbillon de la mort et nous pose à ses côtés dans l’arche de la vie.

Grâce au Christ, la mort n’est plus la fin triste de notre vie. Notre exode ne se termine pas dans une tombe qui ne fait que glorifier la mort. Le Christ, celui dont la mort et la résurrection vient avant celle de Lazare, nous révèle que la mort est le passage dramatique pour entrer dans la vie définitive. La mort est la porte que la Croix, comme une clef, ouvre pour nous faire entrer dans la vie vraie et pour toujours.

Certes, nous acceptons difficilement la logique de la Croix qui nous montre que celui qui est aimé de Dieu n’est pas abandonné par Lui. Le Christ nous sauve par la Croix et non pas malgré la Croix. Et si avec les yeux de foi nous regardons la Croix, nous comprendrons toujours davantage la logique de ce qui d’instrument de mort devient un instrument de vie.
Ceci est réellement un point ferme pour les chrétiens : si l’on veut trouver un sens dans la vie et dans l’histoire, il faut savoir voir la gloire de Dieu dans la Croix du Christ. Ce n’est pas possible différemment. La Croix « ouvre » à la résurrection, anticipée -dans un certain sens- par celle de Lazare, qui manifeste l’amour puissant de Dieu et démontre que le dernier mot ce n’est pas à la mort n’a pas son dernier mot. La dernière parole est à Dieu qui est Amour et qui donne la vie pour toujours.

Celui qui accepte cet Amour et qui  y correspond, vit déjà de maintenant la vie éternelle. Le Seigneur ne veut pas donner une recette bon marché pour éviter la mort – nous sommes limités et nous existons grâce et à cause de cela. Le Seigneur  veut nous donner une autre façon de vivre nos limites, y compris la limite de la mort. La limite n’est pas la négation de moi-même; la limite est le lieu où je peux entrer en relation avec les autres et avec l’Autre avec le A majuscule, grâce auquel je peux avoir un rapport d’amour et de communion qui ne finit jamais. Quand un amant dit à l’aimée : « Je t’aime », cela signifie : « Ne meurs pas », mais il sait que c’est seulement un désir très fort.

Lorsque c’est Dieu qui nous dit « Je t’aime », ce « Ne meurs pas » est une donnée de fait, non pas un simple souhait. Avec la résurrection du Christ, Dieu qui est Amour, porte dans son règne de vie l’humanité esclave du règne de la mort.

 

2) Le « signe » de la résurrection de Lazare.

Avec cette introduction, nous comprenons que le récit évangélique d’aujourd’hui nous parle de la résurrection de Lazzare non  seulement comme un miracle exceptionnel mais comme « signe » de quelque chose d’ autre , de celle vie éternelle que nous vivons déjà de maintenant et que la mort n’interrompe pas . Le Seigneur nous enseigne que la vie éternelle qui est l’amitié avec Dieu, qui nous fait vivre un vie libre de l’hypothèque de la mort, parce que nous vivons maintenant ce rapport avec Lui, avec les frères, une vie qui va déjà au-delà de la mort : c’est un rapport éternel avec un Amour sans fin.

La résurrection de Lazare est le dernier « signe » accompli par Jésus avant d’affronter  la passion et vaincre la mort sur la Croix grâce à sa résurrection. Encore plus, nous pouvons dire que c’est le signe par excellence : Jésus n’est pas simple guérisseur mais il est la « résurrection et la vie » pour tous.

Il est donc juste d’affirmer que la résurrection du Christ est le centre de l’Evangile. La mort et la résurrection de Lazare en est la conséquence anticipée qui nous aide à comprendre la mort et la résurrection de Jésus. En parlant de la mort de Lazare, Jésus dit : « C’est un sommeil ». La différence entre le sommeil et la mort est que la mort est la fin de tout et que le sommeil est le prélude du début du nouveau jour. Nous pourrions dire que la mort du Christ n’est pas une mort, elle est le prélude pour retourner auprès du Père et pour donner la vie aux frères, comme toute la vie.

La comparaison entre Lazare et Jésus est évidente dans le passage évangélique d’aujourd’hui. L’histoire de Lazare (c’est-à-dire : nous) s’entremêle avec celle du Christ,  parce que Lazare (donc nous) est abandonné à la mort et que Jésus est abandonné à la Croix, et aussi parce que la résurrection de Lazare Lui coûte la vie. Les chefs du peuple décident de le tuer parce qu’il a ressuscité Lazare. Donc  vie pour vie : c’est une résurrection à un prix élevé pour Lui.

Le Rédempteur qui a dit qu’il n’y a pas plus grand amour que celui de donner la vie pour les amis (cf. Jn 15,13), décide d’aller chez son ami.

Jésus qui aime[1] réellement Lazare, le laisse toutefois mourir. Pourquoi ? Chacun de nous comprend qu’il s’agit du mystère de nos existences, nous sommes créatures humaines : une promesse de vie démentie, une promesse de Dieu qui se contredit. Un mystère inquiétant, même si l’évangile nous raconte que Jésus a pleuré devant la mort de son ami, comme s’Il s’est senti  perdu face à l’imminence de Sa mort sur la Croix. La mort, comme la Croix, continue à rester quelque chose d’incompréhensible : nous sommes face à un Dieu qui nous dit nous aimer mais qui toutefois semble nous abandonner.

Le mystère de l’existence de l’homme, aimé par Dieu et toutefois abandonné à la mort, se reflète et s’agrandi dans le mystère de la Croix de Jésus. Mais il se résout, si nous regardons la Croix avec des yeux vrais, de foi, parce qu’il y a voir et voir. Nous pouvons regarder le Christ sur la Croix de deux façons :

– le regard sans foi de qui s’arrête au scandale et voit dans la mort de l’homme, comme dans la croix du Christ, le signe d’un échec. Et  il y a :

– le regard de foi, qui dépasse le scandale, et voit que la résurrection resplendit dans La Croix de Jésus et dans la mort de chaque homme.

Et cela est vraiment un point important pour les chrétiens : si l’on veut trouver un sens dans la vie et dans l’histoire, il faut voir la gloire de Dieu dans la Croix du Christ. Ce n’est pas possible différemment. Et avec cette précision je rappelle le mystère de l’existence de l’homme – qui dans le mystère de La Croix du Christ se reflète, s’agrandit  et se résout- nous pouvons conclure notre réflexion. Jean a su transformer l’épisode de Lazare en un discours hautement théologique et, donc, existentiel, adressé à chaque femme et à chaque homme qui a le courage de se poser la question du sens de sa vie.

 

3) Jésus résurrection pour notre vie, maintenant et pour l’éternité

Les thèmes abordés au cours des dimanches précédents convergent en synthèse heureuse dans la Liturgie d’aujourd’hui : Jésus, source de l’eau vive (3e dimanche de Carême avec l’évangile de la samaritaine) et source de la lumière (4e dimanche de Carême avec l’évangile de l’aveugle né) , est celui qui donne la vie à qui croit en lui (Evangile d’aujourd’hui).

Le thème central de l’Evangile de Lazare est celui de la vie. Le « signe de la vie » est l’aboutissement final du chemin du baptême. Le chrétien, consacré par le baptême, vit la même vie de Jésus. Il en suit le destin de mort et de résurrection. Il en partage la signification et garde dans le cœur l’espérance de pouvoir rester avec son Seigneur pour toujours. Cette vie, commencée avec la consécration du baptême, est éternelle et ne meurt plus.

Comment vivre aujourd’hui l’expérience de Lazare?

Avant tout en se laissant approcher par le Christ qui dit encore aujourd’hui : « Lazare, notre ami, s’est endormi ; mais moi je vais le réveiller ». Jésus fait une révélation surprenante et utilise l’image du sommeil pour parler de la mort ; les disciples, au contraire pensent au sommeil comme le début d’une guérison qui éloigne la mort.

Pour Jésus, ce « retour à la vie » est uniquement un signe de l’autre vie, la vie divine, qui est donnée aux croyants. Les disciples ne l’imaginent pas et pensent encore au « retour » à une vie dont la fin est seulement rapportée.

En second lieu, nous accueillons avec une foi renouvelée la révélation de la résurrection : « Jésus dit à Marie : Ton frère ressuscitera (…). Moi, je suis la résurrection et la vie; celui qui croit en moi, même s’il est mort, vivra ». Avant de faire ce signe, Jésus l’explique et met son message sur un plan différent; Jésus est en train de révéler le sens de sa mission. La vie que Jésus donne, n’est pas un retour à la vie précédente, mais le don de la vie éternelle : celle qui  ne meurt pas, parce qu’il est Lui la Vie.

Enfin, prions avec le Christ qui leva les yeux et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m’as écouté. Je savais que tu m’écoutes toujours, mais je l’ai dit pour les personnes qui m’entourent pour qu’elles croient que toi tu m’as envoyé ». Jésus remercie le Père non pas pour la résurrection de Lazare mais pour la sienne. Avec les mêmes sentiments du Christ, marchons avec Lui qui nous prend par la main pour nous conduire, pendant ces jours saints, sur la croix et nous offrir la résurrection.

Jésus s’offre à Dieu à notre place. La mort mord le Fils en s’illusionnant d’avoir gagné contre Dieu. Mais « Dieu a préparé pour elle une nourriture empoisonnée : la mort s’en nourrit mais mange sa fin » (Chrétien Anonyme).

 

4) Virginité et résurrection

Je termine ces réflexions sur la résurrection, avec des pensées relatives au témoignage prophétique des vierges consacrées dont la vocation a toujours une dimension eschatologique. « La vie de ces personnes est un transfert de la vie des anges sur la terre, et est une préannonce de la vie après la résurrection …  A bonne raison, la virginité est appelée vertu angélique. Saint Cyprien affirme, en écrivant aux vierges : ‘Ce que nous serons un jour, vous commencez déjà à l’être. Vous jouissez de la gloire de la résurrection, passez à travers le  monde sans en être contaminées. Tant que vous  persévérez chastes et vierges, vous serez comme les anges de Dieu »(De habitu virginum, 22,PL 4, 462). A l’âme assoiffée de pureté et du désir du royaume des cieux, la virginité est présentée « comme une pierre précieuse », pour laquelle un tel « vendit tout ce qu’il avait et l’acheta » (Mt 13, 46).  Ceux qui sont mariés et ceux qui sont dans la boue des vices, lorsqu’ils voient les  vierges, admirent la splendeur de la blancheur de leur pureté « (Pie XII, Sacra Virginitas – Virginité consacrée).

Mais déjà, les Pères de l’Eglise insistaient et affirmaient qu’il y a l’image de Dieu incorruptible et le visage du Christ, Verbe Incarné dans la virginité consacrée ; Par exemple, Saint Ambroise de Milan affirme que la virginité consacrée est le « sacerdoce de la chasteté », « où il n’est pas difficile de percevoir  une sensibilité particulière de l’esprit humain qui semble anticiper ce que l’homme recevra dans la résurrection future (Saint Jean Paul II, Audience Générale du 10 mars 1982

 

Lecture Patristique

Saint Augustin d’Hippone

XLIX Traité

RÉSURRECTION DE LAZARE

 

Le Christ a ressuscité trois morts pour manifester sa puissance. La mort corporelle est l’image de la mort spirituelle, avec cette différence, néanmoins, qu’on redoute l’une et qu’on ne craint guère l’autre: la résurrection des corps est aussi l’emblème de celle des âmes par la foi. Si la fille de Jaïre et le fils de la veuve de Naïm figurent les pécheurs non invétérés de pensée et d’action, Lazare représente ceux qui se trouvent plongés dans la corruption de mauvaises habitudes. Sa résurrection miraculeuse devait être une preuve de la divinité du Christ. En raison de la mauvaise volonté des Pharisiens, les Apôtres voulaient le dissuader de se rendre à Béthanie, mais Jésus, après les avoir rappelés au devoir, et leur avoir appris ce qu’est la mort avant le jour du jugement, s’en alla, et ils le suivirent. Avant de ressusciter Lazare, il déclara à Marthe qu’il est principe de vie pour le corps et pour l’âme; que quiconque croit, vivra toujours de la vie de la grâce. Arrivé prés de Marie, il frémit et pleura pour donner au pécheur l’exempte de ce qu’il doit faire pour revenir à la vie de l’âme. La suite indique comment les esclaves des mauvaises habitudes parviennent à en obtenir le pardon et à en sortir. A la suite de ce miracle eurent lieu et un grand émoi parmi les Pharisiens, et la prophétie de Caïphe.

 

  1. De tous les miracles opérés par Notre-Seigneur Jésus-Christ, le plus célèbre est la résurrection de Lazare. Mais si nous en remarquons bien l’auteur, nous devrons bien plus nous en réjouir que nous en étonner. C’est celui qui a créé l’homme qui a ressuscité un homme; car il est le Fils unique du Père, et par lui, vous le savez, toutes choses ont été faites. Si donc c’est par lui qu’ont été faites toutes choses, y a-t-il rien d’étonnant à ce qu’un homme ait été ressuscité par lui, quand tant d’hommes naissent chaque jour par l’effet de sa puissance? C’est bien plus de créer les hommes que de les ressusciter. Cependant il a daigné créer et ressusciter; créer tous les hommes et en ressusciter quelques-uns. Car le Seigneur Jésus a fait beaucoup de choses; mais toutes n’ont pas été écrites; l’Evangéliste Jean lui-même nous atteste que le Seigneur Jésus a fait et dit beaucoup de choses qui n’ont pas été écrites[2]: on choisit de préférence, pour les écrire, les choses qui paraissaient suffire au salut des croyants. Tu as entendu que le Seigneur Jésus a ressuscité un mort: il te suffit de savoir que, s’il avait voulu, il aurait ressuscité tous les morts; mais il s’est réservé de le faire à la fin du monde. Car pour lui qui, comme vous l’avez appris, a par un grand miracle fait sortir vivant du tombeau un mort qui y était renfermé depuis quatre jours, « l’heure viendra », comme il dit lui-même, « où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix et sortiront ». Il a ressuscité un mort déjà tombé en putréfaction; mais cependant ce cadavre infect avait encore la forme de corps humain; mais au dernier jour, c’est avec des cendres que d’un seul mot il reconstituera des corps. Il fallait néanmoins qu’en attendant il fît quelques miracles qui nous fussent donnés comme des marques de sa puissance, afin que nous croyions en lui, et que nous nous préparions à cette résurrection, qui sera pour la vie et non pour la condamnation. Car voici ce qu’il dit: « L’heure viendra où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix et ceux qui auront bien fait sortiront pour la résurrection de la vie; ceux qui auront mal fait, pour la résurrection du jugement[3] « .

 

  1. Nous lisons dans l’Evangile que trois morts ont été ressuscités par le Seigneur, et ce n’est assurément pas sans raison; car les œuvres du Seigneur ne sont pas seulement des actions, elles sont aussi des signes. Si donc elles sont des signes, outre qu’elles ont un côté admirable, elles nous indiquent certainement aussi quelque chose de caché à nos yeux. Mais trouver ce que signifient ces actions offre parfois plus de difficulté que de les lire ou de les entendre. Nous écoutions avec admiration, comme en présence d’un grand miracle étalé à nos regards, lorsqu’on nous lisait dans l’Évangile de quelle manière Lazare a été ressuscité. Si nous y réfléchissons, par une opération bien plus admirable de Jésus-Christ, tout homme qui croit ressuscite: et si nous reportons notre attention sur tous ceux qui meurent, et si nous pensons au genre de mort le plus lamentable, celui qui pèche se fait mourir. La mort du corps, tout homme la craint, et la mort de l’âme, bien peu la redoutent. Pour la mort du corps, qui, sans aucun doute, doit arriver un jour, tous cherchent à l’empêcher de venir: c’est là tout leur travail. Il travaille à ne pas mourir, l’homme qui doit mourir, et l’homme qui doit vivre éternellement, ne travaille pas à ne point pécher, et lorsqu’il travaille à ne pas mourir, il s’occupe inutilement: car ce qu’il fait ne peut servir qu’à différer l’heure de la mort et non à l’éloigner tout à fait. Si, au contraire, il voulait ne pas pécher, il n’aurait pas tant de peine et il vivrait éternellement. Oh! si nous pouvions exciter les hommes et nous exciter nous-mêmes avec eux à aimer la vie permanente autant qu’ils aiment cette vie fugitive! Que ne fait pas l’homme tombé en danger de mort? En voyant le glaive suspendu sur leur tête, plusieurs ont livré ce qu’ils avaient en réserve pour assurer leur vie. Quel est celui qui n’aurait pas tout donné pour n’être pas frappé? Et après cet abandon peut-être a-t-il été frappé. Quel est celui qui, pour vivre, ne consentirait pas à l’instant à perdre ce qui le faisait vivre, préférant une vie de mendiant à une prompte mort? Quel est celui à qui l’on a dit: Embarque-toi, si tu neveux pas mourir, et qui a hésité? Quel est celui à qui l’on a dit: Travaille, si tu ne veux pas mourir, et qui a été paresseux ? Ils sont bien légers les ordres que Dieu nous donne pour nous faire obtenir une vie éternelle, et nous négligeons de lui obéir! Dieu ne te dit pas: Sacrifie tout ce que tu as, pour vivre pendant un temps bien court, et accablé de soucis; mais il dit: Donne aux pauvres une partie de ce que tu as, si tu veux vivre toujours et à l’abri de toute peine. Ils sont notre condamnation, les amateurs de cette vie temporelle qu’ils n’ont ni quand ils veulent, ni aussi longtemps qu’ils le veulent, et nous ne nous condamnons pas nous-mêmes, nous qui nous montrons si paresseux, si lâches à ne quérir la vie éternelle, que nous aurons si nous le voulons, et que nous ne perdions jamais quand nous l’aurons. Et cette mort que nous craignons tant, nous la subirons malgré nous.

 

[1] Cet amour est souligné plusieurs fois et l’évangéliste Jean pour le désigner utilise le verbe grec « agapo » qui indique l’amour oblatif, sans condition, désintéressé, sans la recherche d’un intérêt personnel.

[2] Jn 20,30.

[3] 1 Jn 5,28-29.

Share this Entry

Mgr Francesco Follo

Mgr Francesco Follo est ordonné prêtre le 28 juin 1970 puis nommé vicaire de San Marco Evangelista à Casirate d’Adda de 1970 à 1976. Il obtient un doctorat en Philosophie à l’Université pontificale grégorienne en 1984. De 1976 à 1984, il travaille comme journaliste au magazine Letture du Centre San Fedele de la Compagnie de Jésus (jésuites) à Milan. Il devient membre de l’Ordre des journalistes en 1978. En 1982, il occupera le poste de directeur-adjoint de l’hebdomadaire La Vita Cattolica. De 1978 à 1983, il est professeur d’Anthropologie culturelle et de Philosophie à l’Université catholique du Sacré Cœur et à l’Institut Supérieur des Assistant Educateurs à Milan. Entre 1984 à 2002, il travaille au sein de la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège, au Vatican. Pendant cette période il sera professeur d’Histoire de la Philosophie grecque à l’Université pontificale Regina Apostolorum à Rome (1988-1989). En 2002, Mgr Francesco Follo est nommé Observateur permanent du Saint Siège auprès de l’UNESCO et de l’Union Latine et Délégué auprès de l’ICOMOS (Conseil international des Monuments et des Sites). Depuis 2004, Mgr Francesco Follo est également membre du Comité scientifique du magazine Oasis (magazine spécialisé dans le dialogue interculturel et interreligieux). Mgr Francesco Follo est Prélat d’Honneur de Sa Sainteté depuis le 27 mai 2000.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel