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Persévérer, c’est « construire le bien chaque jour »

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Paroles du pape François avant l’angelus

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La persévérance, a dit le pape François, c’est « construire le bien chaque jour », « demeurer constant dans le bien, surtout lorsque la réalité autour de nous pousse à faire autre chose ». C’est ce qu’a affirmé le pape François devant la foule présente dimanche sur la Place Saint-Pierre pour la traditionnelle prière de l’angelus.

Avant la prière mariale de dimanche 14 novembre, de la fenêtre du studio du palais du Vatican, le pape François s’est adressé à la foule rassemblée Place Saint-Pierre, environ 30 000 personnes, selon la Gendarmerie vaticane. Commentant l’Evangile du jour, dans lequel le Seigneur déclare devant le temple de Jérusalem qu’un jour « tout sera détruit », il a invité à ne pas trop s’attacher aux « réalités terrestres » qui passent.

Être persévérant, a souligné le pape, c’est « être décidé à bâtir sur ce qui ne passe pas », sur « ce qui compte vraiment » et non sur « les œuvres de nos mains », « nos succès », « nos traditions » ou « nos symboles ». François a mis en garde contre le danger de « consacrer sa vie » à quelque chose qui sera détruit » et « d’oublier d’édifier » ce qui ne passe pas, de « bâtir sur sa parole, sur l’amour et sur le bien ».

Le pontife a invité à être « constant » dans « la foi, la justice et la charité », sans se décourager ou se laisser influencer par les autres. Persévérer, c’est « demeurer dans le bien » a insisté le pape, invitant à s’interroger : « ma prière et mon service dépendent-ils des circonstances ou d’un cœur ferme dans le Seigneur ? ». Et de conclure : la persévérance est « le reflet dans le monde de l’amour de Dieu » qui est « fidèle », « persévérant » et qui « ne change jamais ».

Paroles du pape François avant l’Angelus

Chers frères et sœurs, bonjour et bon dimanche !

L’évangile de ce jour nous emmène à Jérusalem, dans le lieu le plus sacré : le temple. Là, autour de Jésus, quelques personnes parlent de la magnificence de cet édifice grandiose, des « belles pierres qui le décoraient » (Lc 21, 5). Mais le Seigneur affirme : « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit » (v. 6). Puis il en remet une couche en expliquant que dans l’histoire, presque tout s’effondre : il y aura, dit-il, des révolutions et des guerres, des tremblements de terre et des famines, des épidémies et des persécutions (cf. v. 9-17). C’est une manière de dire : il ne faut pas trop mettre sa confiance dans les réalités terrestres : elles passent. Ce sont des paroles sages, mais qui peuvent nous laisser un peu d’amertume : beaucoup de choses vont déjà mal, pourquoi le Seigneur lui-même fait-il des discours si négatifs ? En réalité, son intention n’est pas d’être négatif, elle est différente, c’est de nous donner un enseignement précieux, à savoir l’issue de toute cette précarité. Et quelle est l’issue ? Comment pouvons-nous sortir de cette réalité qui passe, qui passe et qui disparaîtra ?

Cela tient dans une parole qui nous surprend peut-être. Le Christ la dévoile dans la dernière phrase de l’Evangile lorsqu’il dit : « C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie » (v. 19). La persévérance. Qu’est-ce que c’est ? Ce terme indique le fait d’être « très sévère » ; mais sévère dans quel sens ? Avec soi-même, en considérant qu’on n’est pas à la hauteur ? Non. Avec les autres, en devenant rigide et inflexible ? Non plus. Jésus demande d’être « sévère », fidèle, persistant dans ce qui Lui tient à cœur, dans ce qui compte. Parce que bien souvent, ce qui compte vraiment ne coïncide pas avec ce qui suscite notre intérêt : souvent, comme ces personnes au temple, nous donnons la priorité aux œuvres de nos mains, à nos succès, à nos traditions religieuses et civiles, à nos symboles sacrés et sociaux. Cela va bien mais nous leur donnons trop de priorité. Ce sont des choses importantes, mais qui passent. Jésus, lui, dit de se concentrer sur ce qui reste, pour éviter de consacrer notre vie à construire quelque chose qui sera ensuite détruit, comme ce temple, et d’oublier d’édifier ce qui ne s’écroule pas, de bâtir sur sa parole, sur l’amour et sur le bien. Être persévérant, être sévère et décidé à bâtir sur ce qui ne passe pas.

Voilà donc ce qu’est la persévérance : c’est construire le bien chaque jour. Persévérer c’est demeurer constant dans le bien, surtout lorsque la réalité autour de nous pousse à faire autre chose. Prenons un exemple : je sais qu’il est important de prier, mais comme tout le monde j’ai moi aussi toujours beaucoup à faire et je repousse : « Non, maintenant je suis occupé, je ne peux pas, je le ferai après ». Ou encore, je vois beaucoup de malins qui profitent des situations, qui « dribblent » les règles, et j’arrête moi aussi de les observer, de persévérer dans la justice et la légalité : « Mais si ces gens malins le font, je le fais moi aussi ». Fais attention ! Ou encore, je rends un service dans l’Eglise, pour la communauté, pour les pauvres, mais je vois beaucoup de gens qui ne pensent qu’à s’amuser pendant leur temps libre, alors il me vient à l’esprit de laisser tomber et de faire comme eux. Parce que je ne vois pas de résultats, ou je m’ennuie, ou encore parce que cela ne me rend pas heureux.

En revanche, persévérer, c’est demeurer dans le bien. Interrogeons-nous : comment va ma persévérance ? Suis-je constant ou bien est-ce que je vis la foi, la justice et la charité en fonction des moments : si cela me va, je prie ; si cela m’arrange, je suis correct, disponible et serviable mais, si je ne suis pas satisfait, si personne ne me remercie, est-ce que j’arrête ? En somme, ma prière et mon service dépendent-ils des circonstances ou d’un cœur ferme dans le Seigneur ? Si nous persévérons, nous rappelle Jésus, nous n’avons rien à craindre, même lors des événements tristes et malheureux de la vie, pas même le mal que nous voyons autour de nous, parce que nous demeurons fondés dans le bien. Dostoievski a écrit ceci : « N’ayez pas peur des péchés des hommes, aimez l’homme, y compris avec son péché, parce que ce reflet de l’amour divin est le sommet de l’amour sur la terre » (Les frères Karamazov, II,6,3g). La persévérance est le reflet dans le monde de l’amour de Dieu, parce que l’amour de Dieu est fidèle, il est persévérant, il ne change jamais.

Que la Vierge Marie, servante du Seigneur et persévérante dans la prière (cf. Ac. 1, 12) fortifie notre constance.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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