Vêpres en la cathédrale de Notre-Dame de Québec © Vatican Media

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« Paissez le troupeau de Dieu qui vous a été confié… » avec enthousiasme

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Vêpres en la cathédrale de Notre-Dame de Québec, en présence des évêques, des prêtres, diacres, séminaristes, hommes et femmes consacrés et agents pastoraux

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ZENIT – Jeudi 28 juillet 2022

En ce deuxième rendez-vous de la journée, à 17h15, le pape a célébré les vêpres en la cathédrale de Notre-Dame de Québec, en présence des évêques, des prêtres, diacres, séminaristes, hommes et femmes consacrés et agents pastoraux. 

Nous publions ci-dessous la traduction de l’homélie que le Saint-Père a prononcée en espagnol. 

Chers frères évêques, chers prêtres et diacres, femmes et hommes consacrés, séminaristes et agents pastoraux : Bonjour !

Je remercie Mgr Poisson pour les mots de bienvenue qu’il m’a adressés, je vous salue tous, en particulier ceux d’entre vous qui ont dû faire un long voyage pour venir ici, les distances dans votre pays sont vraiment énormes ! Alors, merci ! Je suis heureux de vous rencontrer.

Il est significatif que nous nous trouvions dans la basilique Notre-Dame de Québec, cathédrale de cette Église particulière, siège primatial du Canada, dont le premier évêque, St François de Laval, a ouvert le Séminaire en 1663 et s’est consacré tout au long de son ministère à la formation des prêtres. La brève lecture que nous venons d’entendre nous a parlé des « anciens », c’est-à-dire des prêtres. Saint Pierre nous a exhortés : « Paissez le troupeau de Dieu qui vous a été confié ; veillez sur lui, non par contrainte, mais de votre plein gré » (1 P 5, 2). Alors que nous sommes réunis ici en tant que peuple de Dieu, rappelons-nous que Jésus est le berger de nos vies, qui prend soin de nous parce qu’il nous aime vraiment. Il nous est demandé, à nous bergers de l’Église, de faire preuve de la même générosité dans la conduite du troupeau, afin que l’attention de Jésus pour tous et sa compassion pour les blessures de chacun soient manifestes.

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Et c’est précisément parce que nous sommes un signe du Christ que l’apôtre Pierre nous exhorte : paissez le troupeau, conduisez-le, ne le laissez pas s’égarer pendant que vous vous occupez de vos affaires. Entretenez-le avec dévouement et tendresse. Et – ajoute-t-il – le faire « spontanément », non pas de manière forcée, non pas comme un devoir, non pas comme des mercenaires religieux ou des fonctionnaires du sacré, mais avec le cœur d’un berger, avec enthousiasme. Si nous nous tournons vers Lui, le Bon Pasteur, plutôt que vers nous-mêmes, nous découvrirons que l’on veille sur nous avec tendresse et nous ressentirons la proximité de Dieu. De là vient la joie du ministère et, avant cela, la joie de la foi ; non pas de voir ce que nous sommes capables de faire, mais de savoir que Dieu est proche, qu’il nous a aimés le premier et qu’il nous accompagne chaque jour.

Voilà, frères et sœurs, notre joie ; ce n’est pas une joie facile, celle que le monde nous propose souvent, en nous berçant de feux d’artifice ; cette joie n’est pas liée aux richesses et aux titres ; elle n’est pas non plus liée à la persuasion que la vie ira toujours bien pour nous, sans croix ni problèmes. La joie chrétienne, en revanche, est liée à une expérience de paix qui reste dans le cœur même lorsque nous sommes entourés d’épreuves et d’afflictions, car nous savons que nous ne sommes pas seuls, mais accompagnés par un Dieu qui n’est pas indifférent à notre sort. De même que lorsque la mer est agitée, en surface elle apparaît agitée, et dans les profondeurs elle reste sereine et calme. C’est la joie chrétienne : un don gratuit, la certitude de se savoir aimé, soutenu et embrassé par le Christ dans toutes les situations de la vie. Car c’est Lui qui nous libère de l’égoïsme et du péché, de la tristesse de la solitude, du vide intérieur et de la peur, en nous donnant un nouveau regard sur la vie, un nouveau regard sur l’histoire : « Avec Jésus-Christ, la joie naît et renaît toujours » (Exhortation apostolique Evangelii Gaudium, 1).

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Et puis nous pouvons nous demander : comment va notre joie ? Comment va ma joie ? Notre Église exprime-t-elle la joie de l’Évangile ? Dans nos communautés, y a-t-il une foi qui attire par la joie qu’elle communique ?

Si nous voulons aborder ces questions à la racine, nous ne pouvons que réfléchir à ce qui, dans la réalité de notre temps, met en danger la joie de la foi et menace de l’obscurcir, compromettant gravement l’expérience chrétienne. Nous pensons immédiatement à la sécularisation qui, depuis quelque temps, a transformé le mode de vie des hommes et des femmes d’aujourd’hui, laissant Dieu presque au second plan, comme s’il avait disparu de l’horizon. Il semblerait que sa Parole ne soit plus une boussole d’orientation pour la vie, pour les choix fondamentaux, pour les relations humaines et sociales. Mais nous devons rapidement apporter une précision : lorsque nous observons la culture dans laquelle nous sommes immergés, ses langues et ses symboles, nous devons veiller à ne pas devenir prisonniers du pessimisme et du ressentiment, en nous laissant emporter par des jugements négatifs ou une nostalgie inutile. Il y a, en fait, deux manières possibles de regarder le monde dans lequel nous vivons : l’une que j’appellerais la « manière négative de regarder » et l’autre la « manière discernante de regarder ».

La première, la vision négative, naît souvent d’une foi qui, se sentant attaquée, se voit comme une sorte d' »armure » pour se défendre contre le monde. Il accuse la réalité avec amertume, en disant : « le monde est mauvais, le péché règne », et court ainsi le risque de revêtir un « esprit de croisade ». Faisons-y attention, parce que ce n’est pas chrétien ; en effet, ce n’est pas la voie de Dieu, qui – nous rappelle l’Évangile – « a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne meure pas mais ait la vie éternelle » (Jn 3,16). Le Seigneur, qui déteste la mondanité, a une bonne vision du monde. Il bénit notre vie, il parle en bien de nous et de notre réalité, il s’incarne dans les situations de l’histoire non pas pour condamner, mais pour faire germer la semence du Royaume précisément là où il semblerait que les ténèbres triomphent. Si nous nous arrêtons à un regard négatif, au contraire, nous finirons par nier l’incarnation car, au lieu de nous incarner dans la réalité, nous la fuirons. Nous nous refermerons sur nous-mêmes, nous pleurerons nos pertes, nous nous lamenterons continuellement, et nous tomberons dans la tristesse et le pessimisme : la tristesse et le pessimisme ne viennent jamais de Dieu. En revanche, nous sommes appelés à avoir un regard semblable à celui de Dieu, qui sait distinguer le bien et qui est déterminé à le chercher, à le voir et à le nourrir. Il ne s’agit pas d’un regard naïf, mais d’un regard qui discerne la réalité.

Pour affiner notre discernement du monde sécularisé, inspirons-nous de ce que saint Paul VI a écrit dans Evangelii Nuntiandi, une exhortation apostolique toujours d’actualité. Pour lui, la sécularisation est « un effort, en soi juste et légitime, non incompatible avec la foi et la religion » (Exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi, 55), pour découvrir les lois de la réalité et de la vie humaine elle-même données par le Créateur. Dieu, en effet, ne veut pas que nous soyons des esclaves mais des enfants, il ne veut pas décider à notre place ou nous opprimer avec un pouvoir sacré dans un monde régi par des lois religieuses. Non, il nous a créés libres et nous demande d’être des adultes, des personnes responsables dans la vie et dans la société. Une autre chose – distinguait saint Paul VI – est le sécularisme, une conception de la vie qui se sépare totalement du lien avec le Créateur, de sorte qu’il devient « superflu et même un obstacle » et génère « de nouvelles formes d’athéisme », subtiles et variées : « une civilisation de consommation, l’hédonisme érigé en valeur suprême, une volonté de pouvoir et de domination, des discriminations de toute sorte » (ibid.). C’est à nous, en tant qu’Église, surtout en tant que pasteurs du peuple de Dieu, en tant que pasteurs, en tant que femmes consacrées, en tant qu’hommes consacrés, en tant que diacres, en tant que séminaristes, en tant qu’agents pastoraux, c’est à nous tous de savoir faire ces distinctions, de discerner. Si nous cédons à la vision négative et jugeons de manière superficielle, nous courons le risque de transmettre un message erroné, comme si derrière la critique de la sécularisation se cachait, de notre part, la nostalgie d’un monde sacralisé, d’une société d’un autre temps dans laquelle l’Église et ses ministres avaient plus de pouvoir et de pertinence sociale. Et c’est une mauvaise perspective.

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Au contraire, comme le souligne un grand spécialiste de ces questions, le problème de la sécularisation, pour nous chrétiens, ne devrait pas être la diminution de la pertinence sociale de l’Église ou la perte de la richesse matérielle et des privilèges ; il nous demande plutôt de réfléchir aux changements dans la société, qui ont influencé la façon dont les gens pensent et organisent leur vie. Si nous nous arrêtons sur cet aspect, nous nous rendons compte que ce n’est pas la foi qui est en crise, mais certaines formes et manières de la proclamer. La sécularisation est donc un défi pour notre imagination pastorale, c’est  » l’opportunité de recomposer la vie spirituelle dans de nouvelles formes et aussi pour de nouvelles manières d’exister  » (C. Taylor, A Secular Age, Cambridge 2007, 437). Ainsi, si le regard de discernement nous fait voir les difficultés que nous avons à transmettre la joie de la foi, il nous stimule en même temps à redécouvrir une nouvelle passion pour l’évangélisation, à chercher de nouveaux langages, à changer certaines priorités pastorales et à aller à l’essentiel.

Chers frères et sœurs, nous devons annoncer l’Évangile pour donner aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui la joie de la foi. Mais cette annonce ne se fait pas d’abord par des mots, mais par un témoignage débordant d’amour gratuit, comme Dieu le fait avec nous. C’est une proclamation qui doit s’incarner dans un style de vie personnel et ecclésial capable de raviver le désir du Seigneur, d’insuffler l’espoir, de transmettre la confiance et la crédibilité. Dans un esprit fraternel, je voudrais vous proposer trois défis que vous pouvez relever dans la prière et le service pastoral.

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Le premier défi : faire connaître Jésus. Dans les déserts spirituels de notre temps, générés par le sécularisme et l’indifférence, il est nécessaire de revenir à la première proclamation. Je le répète : il faut revenir à la première proclamation. Nous ne pouvons pas prétendre communiquer la joie de la foi en présentant des aspects secondaires à ceux qui n’ont pas encore embrassé le Seigneur dans leur vie, ou en répétant simplement certaines pratiques, ou en reproduisant des formes pastorales du passé. Il est nécessaire de trouver de nouvelles façons de proclamer le cœur de l’Évangile à ceux qui n’ont pas encore rencontré le Christ. Et cela présuppose une créativité pastorale pour atteindre les gens là où ils vivent, sans attendre qu’ils viennent, mais là où ils vivent, en découvrant des opportunités d’écoute, de dialogue et de rencontre. Nous devons revenir à l’essentiel, nous devons revenir à l’enthousiasme des Actes des Apôtres, à la beauté de nous sentir instruments de la fécondité de l’Esprit aujourd’hui. Il faut retourner en Galilée, c’est le rendez-vous de Jésus ressuscité, pour aller en Galilée, pour, si je puis dire, recommencer après l’échec. Retour en Galilée. Chacun de nous a sa propre Galilée, la Galilée de la première annonce. Retrouvez ce souvenir.

Mais pour proclamer l’Évangile, il faut aussi être crédible. Et c’est là le deuxième défi : le témoignage. L’Évangile est proclamé efficacement lorsque la vie parle, lorsqu’elle révèle cette liberté qui libère les autres, cette compassion qui ne demande rien en retour, cette miséricorde qui parle du Christ sans paroles. L’Église au Canada, après avoir été blessée et dévastée par le mal perpétré par certains de ses enfants, a commencé un nouveau voyage. Je pense en particulier aux abus sexuels sur les mineurs et les personnes vulnérables, des crimes qui nécessitent une action forte et une lutte irréversible. Je voudrais, avec vous, m’excuser une fois de plus auprès de toutes les victimes. La douleur et la honte que nous éprouvons doivent être l’occasion d’une conversion, plus jamais ça ! Et, en pensant au chemin de guérison et de réconciliation avec nos frères et sœurs indigènes, puisse la communauté chrétienne ne plus jamais se laisser contaminer par l’idée qu’il existe une culture supérieure aux autres et qu’il est légitime d’utiliser des moyens de coercition contre les autres. Retrouvons l’ardeur missionnaire de votre premier évêque, saint François de Laval, qui s’est dressé contre tous ceux qui dégradaient les indigènes en les incitant à boire pour les tromper. Ne permettons à aucune idéologie d’aliéner et de confondre les styles et les modes de vie de nos peuples dans le but de les soumettre et de les dominer. Que les nouveaux développements de l’humanité soient assimilés dans leur identité culturelle avec les clés de la culture.

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Mais pour mettre fin à cette culture de l’exclusion, il faut commencer : les pasteurs ne doivent pas se sentir supérieurs aux frères et sœurs du Peuple de Dieu ; les personnes consacrées doivent vivre la fraternité et la liberté d’obéissance en communauté ; les séminaristes doivent être disposés à être des serviteurs dociles et disponibles ; les agents pastoraux ne doivent pas considérer leur service comme un pouvoir. Ça commence ici. Vous êtes les protagonistes et les bâtisseurs d’une Église différente : humble, affable, miséricordieuse, une Église qui accompagne les processus, qui travaille résolument et sereinement à l’inculturation, qui valorise chacun et chaque diversité culturelle et religieuse. Donnons ce témoignage !

Enfin, le troisième défi, la fraternité. Premièrement, faire connaître Jésus ; deuxièmement, le témoignage ; troisièmement, la fraternité. L’Église sera un témoin crédible de l’Évangile lorsque ses membres vivront davantage la communion, en créant des occasions et des espaces pour que ceux qui viennent à la foi trouvent une communauté accueillante qui sait écouter, qui sait dialoguer, qui favorise un bon niveau de relations. Voici ce que votre saint évêque a dit aux missionnaires : « Souvent, une parole amère, un manque de patience, un visage de rejet détruisent en un instant ce qui a été construit pendant une longue période » (Instructions aux missionnaires, 1668).

Il s’agit de vivre une communauté chrétienne qui devient ainsi une école d’humanité, où l’on apprend à s’aimer comme des frères et sœurs, prêts à travailler ensemble pour le bien commun. En effet, au cœur de l’annonce de l’Évangile se trouve l’amour de Dieu, qui transforme et nous rend capables de communion avec tous et de service à tous. Un théologien de ce pays a écrit :  » L’amour que Dieu nous donne déborde en un amour […] qui est celui qui pousse le bon Samaritain à s’arrêter et à prendre en charge le voyageur assailli par les brigands. C’est un amour qui n’a pas de frontières, qui cherche le royaume de Dieu […] qui est universel » (B. Lonergan, « The Future of Christianity », in A Second Collection : Papers by Bernard F.J. Lonergan S.J., London 1974, 154). L’Église est appelée à incarner cet amour sans frontières pour construire le rêve que Dieu a pour l’humanité : que nous soyons tous frères et sœurs. Demandons-nous, comment est la fraternité parmi nous ? Les évêques entre eux et avec les prêtres, les prêtres entre eux et avec le peuple de Dieu, sommes-nous des frères ou des rivaux divisés en partis ? Et comment sont nos relations avec ceux qui ne sont pas « parmi nous », avec ceux qui ne croient pas, avec ceux qui ont des traditions et des coutumes différentes ? Voilà la voie à suivre : promouvoir des relations fraternelles avec tous, avec les frères et sœurs indigènes, avec chaque sœur et frère que nous rencontrons, parce que la présence de Dieu se reflète dans le visage de chacun.

Ce ne sont là, chers frères et sœurs, que quelques-uns des défis à relever. N’oublions pas que nous ne pouvons les faire avancer qu’avec la puissance de l’Esprit, que nous devons toujours invoquer dans la prière. Mais ne laissons pas l’esprit de laïcité entrer en nous, en pensant que nous pouvons créer des projets qui fonctionnent par eux-mêmes et uniquement avec les forces humaines, sans Dieu. C’est de l’idolâtrie, l’idolâtrie des projets sans Dieu. Et, s’il vous plaît, ne nous enfermons pas dans le « retard », allons de l’avant avec joie !

Mettons en pratique ces mots que nous avons adressés à saint François de Laval :

Vous étiez l’homme du partage,

visiter les malades, vêtir les pauvres,

qui se battent pour la dignité des peuples indigènes,

soutenir les missionnaires fatigués,

toujours prêt à tendre la main à ceux qui étaient moins bien lotis que vous.

Combien de fois vos projets ont été brisés,

mais toujours, vous les remettez sur leurs pieds.

Vous aviez compris que l’œuvre de Dieu n’est pas faite de pierre,

et cela, dans cette terre de découragement,

un bâtisseur d’espoir était nécessaire.

Je vous remercie pour tout ce que vous faites, je vous bénis de tout mon cœur. Et s’il vous plaît, continuez à prier pour moi. 

 

Retrouvez l’album photo des vêpres sur notre page Facebook 

 

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