Mgr Laurent Ulrich © lille.catholique.fr

Mgr Laurent Ulrich © lille.catholique.fr

Paris : Mgr Laurent Ulrich, un « homme d’expérience »

Désireux de s’inscrire « dans la continuité » du processus synodal

Share this Entry

En nommant Mgr Laurent Ulrich à la tête du diocèse de Paris, le pape François a fait appel à « l’homme d’expérience » qui a été archevêque pendant 22 ans dans deux diocèses différents. C’est l’interprétation de cette nomination par le nouvel archevêque de la capitale française.

Mgr Laurent Ulrich, nouvel archevêque de Paris, a assisté à la bénédiction des palliums par le pape François lors de la messe célébrée en la solennité des saints Pierre et Paul mercredi 29 juin en la basilique Saint-Pierre de Rome. A cette occasion, il a accordé une interview à Vatican News, ce jeudi 30 juin 2022.

C’est « la troisième fois que Mgr Laurent Ulrich participe à la messe de la solennité des saints Pierre et Paul en la basilique Saint-Pierre », rappelle Vatican News : « La première fois fut pour recevoir le pallium des mains de Jean-Paul II quand il fut nommé en 2000, archevêque de Chambéry. La deuxième, en 2008 avec Benoît XVI après sa nomination à Lille. Cette fois, c’est en qualité d’archevêque de Paris ».

Pour Mgr Ulrich, c’est à « l’homme d’expérience » que le pape François a fait appel en le nommant à Paris. Même s’il sait qu’il n’exercera « pas tout à fait le ministère d’archevêque de Paris dans les mêmes conditions que dans les deux responsabilités précédentes, à Chambéry et à Lille ». L’archevêque de Paris, fait-il observer, est « un peu dans la mire dans la société française, et probablement un peu au-delà ». Il sait que « cela fait partie de la charge de l’archevêque de Paris » d’aller à la rencontre du monde entier, des responsables de l’Etat français et de la société en général, même s’il « ne cherche pas particulièrement à être vu ».

Je crois, explique « avec simplicité » celui qui est archevêque depuis 22 ans « avoir appris beaucoup des années d’épiscopat », du » contact avec le peuple de Dieu », et avoir appris « que tout le peuple de Dieu a sa responsabilité dans l’annonce de l’évangile qui est la première mission de l’Eglise ».

Vivre la synodalité

Arrivant dans un diocèse qui a été fortement ébranlé, Mgr Ulrich souhaite avant tout rencontrer les prêtres, le peuple de Dieu dans toutes ses différentes réalités, tous ceux qui « expriment quelque chose de la vie de l’Eglise et de sa mission ». Pour le nouvel archevêque, il est important de « prendre au sérieux chacun de ces groupes, les aider à s’écouter et à se parler mutuellement et à penser qu’aucun d’eux n’est dominant, mais que chacun participe à l’annonce de l’Évangile par sa cohésion et son désir de communion ».

En ce qui concerne le processus de synodalité qu’il devra poursuivre, le nouvel archevêque a la volonté de s’inscrire « dans la continuité » du travail réalisé à Paris ; il s’agit pour lui, d’ « aider l’Eglise à se réconcilier à l’intérieur d’elle-même, lui faire vivre la communion le mieux possible » et d’aider les jeunes à « rentrer dans ce mouvement synodal ». D’ailleurs, dit-il, « en

2000, je crois avoir commencé mon épiscopat avec cette volonté d’une Eglise synodale. Cela a donné beaucoup de tonus à nos églises diocésaines où cette réalité de la responsabilité partagée a été fortement marquée ».

En dialogue avec la société

Quant au dialogue avec la société, Mgr Ulrich estime qu’« il ne faut pas renoncer à dire le fond de ce qui motive nos propres positions, c’est-à-dire la conception de l’homme que nous avons, celle d’un homme qui a son autonomie, qui sait qu’il reçoit tout de la vie comme un don de Dieu, qu’il n’est pas l’inventeur de sa propre vie, qu’il l’a reçue, qu’il la reçoit tous les jours et qu’à travers sa vie il peut rendre grâce à Dieu et rendre témoignage aux bienfaits que Dieu veut pour l’humanité ». C’est cela qui fonde, affirme-t-il, « nos positionnements sur des questions d’éthique sociale, personnelle ou familiale, comme d’éthique de la vie ».

Il ne s’agit pas pour l’Eglise « d’imposer » sa conception de l’homme, mais de partager ce qui lui semble « important dans la conception de la vie et de permettre à ceux qui se reconnaissent dans cette façon de comprendre la vie humaine qu’ils ne sont pas seuls ».

2024, une année favorable

La réouverture de Notre-Dame de Paris et les Jeux olympiques d’été, en 2024, mettront la capitale sous les feux des médias. Ce sera, pour Mgr Laurent Ulrich, « l’occasion d’un témoignage magnifique à donner de notre foi et de la grâce de Dieu », de « manifester l’attention que nous avons à Notre-Dame et à ceux qui viennent la visiter ». Mais souligne-t-il, « Notre-Dame n’est pas d’abord un musée », mais avant tout « un lieu de louange », où « célébrer les mystères du Christ et prier Dieu pour le peuple ». Un lieu où « l’homme se sent réconforté, pardonné, objet de la miséricorde ». L’Eglise a « des choses à dire à notre monde « souvent pessimiste » : « oui, ce monde a un avenir parce qu’il est aimé de Dieu »

Selon ce que le pape François a décidé au début de son pontificat, ce sont désormais les nonces apostoliques qui imposent les palliums aux nouveaux archevêques. C’est donc Mgr Celestino Migliore, nonce apostolique à Paris, qui imposera le pallium au nouvel archevêque dans l’église Saint-Germain-l’Auxerrois dimanche 18 septembre prochain.

 

 

Share this Entry

Hélène Ginabat

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel