Métropolite Hilarion © Vatican Media

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Le métropolite Hilarion quitte Moscou pour Budapest

Des raisons « difficiles » à percevoir

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Le métropolite de Volokolmask, Hilarion, quitte la capitale russe pour devenir métropolite de Budapest et de la Hongrie, indique Vatican News en italien du 7 juin 2022.

Le Saint Synode de l’Eglise orthodoxe russe a élu un nouveau responsable du Département pour les relations étrangères du Patriarcat, confiant cette charge à l’actuel chef de l’Exarcat d’Europe occidentale, le métropolite Antonij de Korsun.

Après 13 ans à la présidence du Département des Affaires ecclésiastiques étrangères du Patriarcat de Moscou (l’équivalent du « ministre des Affaires étrangères » de Cyrille), le métropolite Hilarion est nommé métropolite de Budapest et de la Hongrie.

Il est donc « relevé de ses fonctions de membre permanent du Saint Synode de l’Eglise orthodoxe russe et de recteur de l’Institut d’Etudes avancées des Saints Cyrille et Méthode », indique une note officielle.

Le métropolite Hilarion a été l’une des chevilles ouvrières des relations entre le pape François et le patriarche Cyrille. Il était présent à la rencontre des deux hommes d’Eglise à Cuba avec le cardinal Koch, le 12 février 2016. Et lors de la conférence de presse dans l’avion de retour entre Athènes et Rome, lundi 6 décembre 2021, le pape avait confié son espoir de rencontrer à nouveau Cyrille : « je crois que la semaine prochaine Hilarion viendra me voir pour convenir d’une éventuelle rencontre », avait-il précisé, en ajoutant : « je suis toujours prêt à aller à Moscou, pour dialoguer avec un frère ».

Pour remplacer Hilarion, le Saint Synode orthodoxe a choisi le métropolite Antonij de Korsun, le nommant membre permanent du Saint Synode de l’Eglise orthodoxe russe, avec le titre de Volokolamsk, le conservant temporairement à la tête de l’exarchat d’Europe occidentale et de l’administration des institutions du Patriarcat de Moscou à l’étranger.

Stefano Caprio, professeur d’histoire et de culture russes à l’Institut pontifical oriental de Rome s’interroge, sur le site du journal de la Conférence des évêques italiens, Avvenire.it, sur les raisons de cette « mesure » qui, selon lui, « semble avoir été prise sous l’influence du Kremlin ».

Le professeur de l’Institut pontifical oriental tente des explications : celui que l’on voyait comme « candidat à la succession de Cyrille » n’a peut-être pas « suffisamment soutenu la ligne » de ce dernier sur la question de l’Ukraine, suggère-t-il, ou peut-être est-il allé trop loin « dans ses tentatives de dialogue, pour garder ouvertes les relations avec les autres Eglises ».

En somme, ce fidèle du patriarche de Moscou et de toute la Russie, qui « représentait l’aile culturellement la plus raffinée et évoluée du patriarcat », a « peut-être été trop diplomate », se demande le professeur Caprio.

Quant à Antonij de Korsun, actuel métropolite de Paris, il est « très proche de Cyrille », précise don Stefano Caprio : « il a été son secrétaire personnel, nommé évêque très jeune, avec une expérience en Italie et à Vienne. Il a suivi le même parcours qu’Hilarion il y a vingt ans ».

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Hélène Ginabat

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