Le patriarche Kirill et le pape François à Cuba © orthodoxie.com

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Orthodoxes: « Une rencontre avec le patriarche Cyrille est à l’horizon pas trop lointain »

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Les relations avec les différentes Eglises orthodoxes

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« Une rencontre avec le Patriarche Cyrille est à l’horizon pas trop lointain », confie le pape François en réponse à une question de l’agence russe Itar-Tass (Vera Scherbakova), lors de sa conférence de presse dans l’avion de retour entre Athènes et Rome, ce lundi 6 décembre 2021.

Le pape François a déjà rencontré le patriarche Cyrille à Cuba, le 12 février 2016, et il a signé avec lui une déclaration.

La prochaine rencontre

Vera Scherbakova demandait: « Vous avez vu les chefs des Églises orthodoxes et vous avez prononcé de belles paroles sur la communion et la réunification: quand rencontrerez-vous Cyrille, quels projets communs avez-vous et quelles difficultés voyez-vous sur ce chemin? »

Le pape confie: « Une rencontre avec le patriarche Cyrille est à l’horizon pas trop lointain, je crois que la semaine prochaine Hilarion viendra me voir pour convenir d’une éventuelle rencontre. Le Patriarche doit voyager, peut-être en Finlande, et je suis toujours prêt à aller à Moscou, pour dialoguer avec un frère. Il n’y a pas de protocole pour dialoguer avec un frère, un frère orthodoxe qui s’appelle Cyrille, Chrysostomos, Hiéronymos, et quand nous nous rencontrons, nous ne dansons pas le menuet, nous nous disons des choses en face, mais comme des frères.

« Et il est bon de voir des frères se battre parce qu’ils appartiennent à la même mère, la Mère Église, mais ils sont un peu divisés, certains à cause de leur héritage, d’autres à cause de l’histoire qui les a divisés. Mais nous devons essayer d’aller ensemble, de travailler et de marcher dans l’unité et pour l’unité. Je suis reconnaissant à Hiéronymos, Chrysostomos et tous les patriarches qui ont ce désir de marcher ensemble.

« Le grand théologien orthodoxe Zizioulas, qui étudie l’eschatologie, a plaisanté un jour: nous trouverons l’unité dans l’Escaton ! Il y aura de l’unité. Mais c’est une façon de dire: nous ne devons pas rester immobiles en attendant que les théologiens se mettent d’accord.

« On dit qu’Athénagoras a dit à Paul VI: Mettons tous les théologiens sur une île pour discuter et nous irons ailleurs ensemble. Mais c’est une blague. Laissons les théologiens continuer à étudier car cela est bon pour nous et nous conduit à une bonne compréhension de la recherche de l’unité. Mais en attendant, nous avançons ensemble, en priant ensemble, en faisant la charité ensemble. Je connais la Suède, par exemple, qui a une Caritas luthérienne et catholique ensemble. Nous pouvons le faire en travaillant ensemble et en priant ensemble, le reste est du ressort des théologiens, quand nous ne savons pas comment faire. »

© Traduction de Vatican News

« Cela m’a rendu heureux »

Le 12 février 2016, toujours avec la presse, dans l’avion qui le conduisait de La Havane à Mexico, le pape avait commenté cette rencontre de Cuba en disant: »Ce fut une conversation entre frères. »

Il disait ceci: « Avec le patriarche Cyrille. Ce fut une conversation entre frères. Nous avons discuté de points clairs, qui nous préoccupent tous les deux. En toute franchise. Je me suis senti face à un frère, et lui aussi m’a dit la même chose. Deux évêques qui parlent de la situation de leurs Églises, en premier lieu ; et dans un deuxième temps, de la situation du monde, des guerres, guerres qui risquent aujourd’hui de ne plus tant être « morcelées », mais de tout englober ; et de la situation de l’orthodoxie, du prochain synode panorthodoxe…

« Mais je vous le dis, vraiment, je ressentais une joie intérieure qui était précisément celle du Seigneur. Il parlait librement et je parlais moi aussi librement. L’on ressentait de la joie. Les traducteurs étaient bons, tous les deux. Ce fut un entretien « à six paires d’yeux » : le patriarche Cyrille, moi, S.Em. le métropolite Hilarion et S.Em. le cardinal Koch, et les deux traducteurs. Mais en toute liberté. Nous parlions tous les deux, et les autres aussi lorsqu’on leur posait des questions.

« Troisièmement, l’on a fait un programme de possibles activités en commun, car l’unité se fait en marchant. J’ai dit une fois que si l’unité se fait dans l’étude, en étudiant la théologie et le reste, sans doute le Seigneur viendra-t-il alors que nous serons encore en train de créer l’unité. L’unité se fait en avançant, en avançant : que le Seigneur nous trouve au moins en train de marcher, lorsqu’il viendra.

Et puis nous avons signé cette Déclaration commune que vous avez en main : il y aura beaucoup d’interprétations, beaucoup. Mais s’il y a des doutes, le père Lombardi pourra donner la vraie signification de la chose. Ce n’est pas une Déclaration politique, ce n’est pas une Déclaration sociologique, c’est une déclaration pastorale, même lorsque l’on parle du sécularisme et de choses explicites, de la manipulation biogénétique et de toutes ces choses. Mais elle est pastorale : de deux évêques qui se sont rencontrés avec une préoccupation pastorale. Et cela m’a rendu heureux. »

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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