"Passiamo all'altra riva" © Youcanprint

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Un ancien « mafieux » préfacé par pape François: résilience

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Le livre-entretien d’un « collaborateur de justice » italien

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« On ne doit jamais réduire l’autre à son erreur », recommande le pape François qui a signé la préface d’un livre-entretien de Luigi Bonaventura, un ancien mafieux repenti et collaborateur de la justice italienne, avec le p. Benito Giorgetta.

Le livre, édité en italien s’intitule: « Passiamo all’altra riva », (« Passons sur l’autre rive »). Il a été publié le 5 février 2022 sur la plateforme Youcanprint, (194 pp.) avec pour sous-titre « Changer de vie? Il y a une autre rive à atteindre en chacun de nous« .

Le prêtre italien est curé de San Timoteo à Termoli, dans la région du Molise (Italie), bénévole à la prison de Larino, et responsable de la maison familiale Iktus qui accueille des détenus en probation, en semi-liberté ou pris en charge par les services sociaux.

La postface est signée par le prêtre anti-mafia, fondateur de « Libera », Luigi Ciotti.

« Il faut aider chaque personne, avec amour, à dépasser sa propre erreur », recommande le pape François dans sa préface, a souligné Gianluca Biccini, pour L’Osservatore Romano.

Le pape propose un petit éloge de la « correction fraternelle » comme « geste d’amour pour le frère »: cela ne signifie pas « se sentir supérieur ou meilleur, mais aider et assister l’autre personne à surmonter ses difficultés, mettre son épaule sous son problème parce qu’il est faible, fragile et que si votre épaule n’est pas là, il s’effondrera ».

« Corriger, insiste le pape, signifie ‘tenir avec’: ne pas reprocher aux autres leurs péchés, mais, en étant leur prochain, les aider à les surmonter, en marchant ensemble vers la guérison ou vers son commencement. »

« Si vous laissez l’autre dans son erreur, sans le corriger, vous devenez co-responsable, si vous ne l’aidez pas, cela équivaut à un manquement à l’obligation de porter secours », explique encore le pape.

Le pape invite à faire le « premier pas »: « Je dois m’intéresser à lui, le prendre en charge, faire tout ce que je peux pour le sauver », dit le pape qui recommande: « Tout d’abord, je dois lui donner ce dont il a besoin. Immédiatement. L’aimer avec sincérité et souffrir ensuite pour les péchés qu’il commet (…). Prier pour lui (…). La prière fait de moi la main de Dieu sur lui, le signe de sa sollicitude paternelle par ma présence (…). L’Esprit Saint fera le reste. »

Le pape salue les paroles du prêtre italien: « Les réponses-témoignages de Luigi Bonaventura sont une riche exposition de la vie tourmentée d’une personne qui, endoctrinée et imprégnée de la mafia, a agi de façon criminelle, mais elles sont aussi une lueur de lumière et de vie nouvelle car, ayant abandonné la logique de l’abus, Luigi s’est ouvert à une nouvelle vision. »

Pour le pape François « on peut », voire que  « on doit changer, sans rester enseveli par le mal commis; on peut toujours passer à l’autre rive, même si la navigation est fatigante et pleine de dangers. L’important est de ne pas se sentir seul mais accompagné. Tout comme Jésus a dit « devant  » la mer lorsqu’il a invité les disciples en disant: « Allons sur l’autre rive ». Il était avec eux. Pas seul ! »

 

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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