Le colloque méditerranéen de Florence (Italie) s’apprête à accueillir une soixantaine d’évêques et de maires d’une vingtaine de pays du bassin méditerranéen, sous l’égide de la conférence épiscopale italienne, du 23 au 27 février prochain, indique Vatican News du 10 février 2022.
Le pape François y sera présent le dimanche 27 février : il rencontrera les délégations de maires et d’évêques tôt le matin, puis célébrera la messe et l’angélus en la basilique Santa Croce.
Le pape poursuit donc ce que l’on appelle un « pèlerinage méditerranéen » pour la paix et pour contribuer à répondre à la crise humanitaire migratoire.
L’événement intitulé Méditerranée, frontière de paix 2 est organisé sur l’initiative du maire de la ville de Florence, M. Dario Nardella, sur les pas du « saint » maire de Florence Giorgio La Pira (1904-1977), dont la cause de béatification a été ouverte (le 9 janvier 1986). Cette rencontre est née d’un projet de Giorgo La Pira qui disait, en 1955 : « La Méditerranée doit être aujourd’hui ce qu’elle fut dans le passé. » Dans une biographie de La Pira (« Giorgio la Pira, un mystique en politique »), l’auteure Agnès Brot souligne qu’il « reste un maître à penser dans la culture catholique européenne »: « Très investi auprès des pauvres, maire de Florence pendant de nombreuses années … demeure un exemple de chrétien entré en politique, cohérent avec sa foi, écrit-elle. Sa vie publique, témoignage de probité, de générosité et d’oubli de soi, a été celle d’un frère universel cherchant, envers et contre tout, le bien commun. » Sa vie, ajoute Brot, « fut une vivante illustration de sa devise : ‘Espérer contre toute espérance’ ».
Présentant l’événement en Florence, le président de l’épiscopat italien, le cardinal Gualtiero Bassetti, a rappelé la célèbre formule de Giorgio La Pira « La Méditerranée est un grand lac de Tibériade ».
Il a également fait allusion à la suggestion de l’archevêque de Marseille, Mgr Jean-Marc Aveline, de convoquer un synode sur la Méditerranée. « Ce sera déjà un peu l’ambition de cette rencontre de Florence », a-t-il expliqué.
« Cette rencontre de dialogue entre Églises sœurs de la Méditerranée, a poursuivi le cardinal, s’insère dans le chemin synodal ouvert par le pape à l’automne 2021 et dans la suite de l’encyclique Fratelli tutti. » L’objectif du colloque, a précisé Mgr Antonino Raspanti, évêque d’Acireale (Sicile), est d’élaborer une Charte d’intention commune à remettre au pape François.
Cette deuxième rencontre méditerranéenne, organisée dans le sillage de la première rencontre de Bari en février 2020, verra la présence d’évêques et d’archevêques d’une vingtaine de pays, mais aussi du cardinal Louis Raphaël Ier Sako, patriarche de Babylone des Chaldéens (Irak). Seront présents les maires de plusieurs grandes villes italiennes, françaises (Marseille et Bastia), espagnoles, ainsi que ceux de La Valette (Malte) où se rendra le pape les 2 et 3 avril prochain, de Tirana (Albanie), Sarajevo (Bosnie-Herzégovine), Nicosie (Chypre), Zagreb et Dubrovnik (Croatie), Amman (Jordanie), Athènes et Alexandropoulos (Grèce), de villes de la Terre sainte, de Beyrouth (Liban), Tripoli et Misrata (Libye), de Fès au Maroc, jumelée avec Florence, d’Istanbul et d’Izmir (Turquie).
Le président du Conseil italien, Mario Draghi, participera à l’inauguration de la rencontre mercredi 23 février. Le président de la République italienne, Sergio Mattarella, viendra pour la clôture de l’événement, dimanche 27.
Les travaux des évêques auront lieu au couvent de Santa Maria Novella et seront consacrés, entre autres, aux droits et devoirs des communautés religieuses dans les villes dans le contexte du dialogue interreligieux.
Les travaux des maires auront pour thème la coopération culturelle avec le projet de créer une Université de la Méditerranée, la sécurité sanitaire et la promotion sociale, l’environnement et les migrations.